Prologue

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    Chûya bondit en arrière plusieurs fois de suite et esquiva les attaques de Rimbaud. Il atterit sur un tuyau plaqué au mur à l'aide de son pouvoir. Puis, prenant son élan, il fonça droit sur l'homme, qui se tenait dans les airs, en un bon. Il poussa un cri de détermination. Malheureusement, Rimbaud réussit facilement à éviter les quelques coups que tentait Chûya à l'aide de son pouvoir. Il serra les dents, il n'avait pas pensé que combattre l'homme serait si difficile. Il tenta un nouveau coup sur le crâne de l'homme, mais celui-ci l'arrêta et un fin sourire se dessina sur son visage alors que ses yeux brillaient de ténacité.
    – Il y a huit ans, j'ai voulu capturer Arahabaki, un pouvoir sous forme de vie. Mais dès qu'il a fait son apparition, Arahabaki a balayé tout ce qu'il y avait aux alentours. Je ne répéterai pas la même erreur, le ton de Rimbaud se raffermit soudain. Cette fois je t'ôterai la vie et et je te capturerai pour de bon !
    Pour accompagner ses mots, il serra un peu plus son poing, et le pied de Chûya fut enfermé dans un cube de pouvoir de l'homme. Sans même que l'adolescent ne puisse se défendre, son pied tourna d'un coup alors qu'un craquement d'os se fit entendre. La souffrance arriva et le frappa de plein fouet, il lâcha un cri de douleur. Rimbaud profita de cet instant pour attraper le pied du jeune, et il vint le balancer au sol. L'homme ne put s'empêcher de rire, fier et heureux de la tournure des évènements. Il décida alors de relancer une nouvelle attaque sur le plus jeune et, lorsque la poussière se dissipa, il constata que Chûya était bel et bien debout –tout juste devant la zone sans pouvoir où Dazai était enfermé et où il se battait contre son ancien chef. Les muscles de Chûya étaient contractés, tout comme sa mâchoire, mais il se tenait sur ses pieds sans problème, les mains toujours dans les poches.
    – Quoi, s'exclama alors Rimbaud en fronçant les sourcils.
    Chûya brillait d'une lueur rougeâtre, comme un ruby sous le soleil, le regard fixé au sol.
    – Tu as encaissé le choc en augmentant la gravité de ton corps et donc sa densité ?
    – Dis... Tu veux savoir pourquoi j'utilise pas mes mains au combat, demanda alors Chûya d'une voix pleine d'aigreur mais semblant pourtant posé.
    Il parut briller davantage et sortit ses mains de sa veste dans de lents gestes.
    – Car si le jour de ma défaite se fait sentir, mes mains me permettront de rester un tant soit peu attaché...
    L'adolescent marqua une pose et se releva doucement, ancrant ainsi son regard azuré dans celui amusé de Rimbaud.
    – A mon humanité, finit-il presque dans un souffle.
    – Splendide, s'écria l'homme en souriant de plus belle. Si je prends possession de ton corps, le froid me quittera peut-être !
    Soudain, la voix de Dazai retentit derrière le rouquin alors qu'il bondissait afin d'éviter de se prendre un quelconque coup.
    – Viens-ici, Chûya !
    Ni une, ni deux, le concerné s'encra un peu plus dans le sol à l'aide de sa gravité avant de tendre la main vers son partenaire. Ses pupilles scintillèrent davantage.
    – A toi de bouger jusque là, saloperie de Dazai.
    Le jeune mafieux esquissa un sourire avant de se baisser et de rapidement passer sous la faux de son ennemi. Il esquiva deux nouvelles attaques avant de faire un pas en arrière. Soudain, le vieil homme –contrôlé plus ou moins par Rimbaud– fit un pas en avant et abattit son arme aiguisée sur le corps de Dazai. Celui-ci parra à l'aide de son plâtre, le bras quelque peu tremblant sous la force de son ennemi. Chûya écarquilla les yeux et Rimbaud laissa un rire passer ses lèvres. Le plâtre se fissura et soudain, l'arme heurta des plaques en fer –qui se tenaient préalablement entre la peau de l'adolescent et son plâtre. Grâce à la force du coup, Dazai put prendre de l'élan et il bondit tout droit vers le rouquin.
    – Chûya !
    – Ramène toi, Dazai, s'écria-t-il en réponse à son pseudo partenaire.
    Rimbaud serra les dents et tendit le bras en face de lui.
    – Même pas en rêve !
    Alors, l'homme étendit la petite zone dans laquelle Dazai était coincée dans le but d'éloigner les deux adolescents l'un de l'autre. Mais à son plus grand étonnement, le rouquin ne bougea pas d'un pouce, le bras toujours tendu vers son ami.
    Chûya crispa sa mâchoire un peu plus et respira un peu plus fort, les sourcils froncés. Il observa alors Dazai se rapprocher –il avait lui aussi les yeux brillant de détermination, de force. Chûya sentit une véritable connexion entre lui et Dazai. Cette même connexion qu'il ressentait à chacune de leurs mission
    – Impossible, hurla alors Rimbaud avec étonnement et colère.
    Les cheveux roux de Chûya volaient, comme si une brise s'était levée, et alors qu'il voyait Dazai se rapprocher un peu plus au fur et à mesure que les secondes passaient, il ne remarqua pas que l'ancien boss du brun venait de disparaître de la zone où se trouvait Dazai. Il ne voyait que son partenaire d'une mission, que ses pupilles brunes si attrayantes et que sa façon de se mouvoir dans l'espace. Leurs mains se rapprochaient considérablement, encore et encore, et cet instant parut sembler si lent aux yeux du roux. Il se demanda si le brun ressentait lui aussi cette connexion, et s'il l'appréciait comme Chûya l'appréciait.
    Mais, l'adolescent n'eut pas le temps de penser plus longtemps à tout ceci, alors même que leurs mains se touchèrent et que leurs doigts s'entrelacèrent, une vive lueur blanche emplit la pièce. Il sourit doucement, ses yeux bleus remplis d'émotions, lorsqu'une vive douleur apparut soudainement dans tout son ventre. Il sentit quelque chose de chaud et de liquide remonter le long de sa gorge et, rapidement, il se mit à cracher une quantité astronomique de sang. La douleur dans son estomac ne diminua pas, au contraire.
    – Chûya, hurla Dazai juste à côté de lui.
    Chûya baissa le regard et aperçut l'arme de l'ancien chef de la mafia portuaire, transperçant tout son ventre. Il tanga un instant, crachant et toussant du sang. Il ne prit plus conscience de ce qu'il se passait autour de lui, il n'entendait plus rien –seule la douleur comptait à présent. Il tanga encore un peu, et lorsque l'arme sortit enfin de son corps, il s'écroula sur le sol dur et froid. Sa chute lui coupa le souffle.
    Que s'était-il passé ? Pourquoi et comment la situation avait-elle pu déraper ainsi, alors qu'ils étaient sur le point de gagner ?
    Il sentait son corps trembler, douloureux à l'en faire geindre. Il n'arrivait pas à respirer correctement et le moindre mouvement le faisait atrocement souffrir. Il s'étouffait même avec le sang qui remplissait sa gorge. Soudain, après une durée inconnue, deux mains chaudes vinrent se poser sur ses épaules, puis sur son flanc, avant de le tourner avec délicatesse sur le dos. L'action restait pourtant douloureuse, faisant grimacer Chûya. Le visage de Dazai apparut dans son champ de vision –qui devenait de plus en plus flou. Son partenaire avait le visage recouvert de sang et ses yeux brillaient d'une grande peur cette fois-ci.
    Dazai commença à appuyer maladroitement sur la plaie de son ami, le faisant lâcher un cri de douleur quelque peu étouffé.
    – Arrête, dit Chûya avec difficulté.
    – Non ! Je... Je dois arrêter l'hémorragie ! Et, je....
    Chûya utilisa toutes ses forces pour attraper le poignet de Dazai, le faisant le regarder dans les yeux. La poigne de Chûya était faible, mais pas inutile ; Dazai le regarda, les larmes aux yeux.
    – Tu... Pourras pas l'arrêter, réussit à dire le roux non sans-difficulté. C'est fini... Pour moi... Tu me fais plus mal qu'autre chose, foutu Dazai...
    – Non, je refuse ! Tu... Tu vas vivre, je te le promets ! Et on se battra encore ensemble ! On est partenaires, Chûya ! Tu ne peux pas partir... je vais te soigner, je te le promets !
    – Putain, Dazai ! Je... Vais mourir... C'est tout.
    Le brun baissa la tête. Ses vêtements étaient un peu plus imbibés du sang de Chûya à chaque seconde, et son cœur tambourinait avec force dans son torse –tant que ça en devenait terriblement douloureux. Que pouvait-il bien faire dans cette situation ? Il venait déjà d'éliminer Rimbaud par rage et tristesse, mais pouvait-il sauver le roux ?
    –Je ne veux pas que tu meurs, murmura-t-il en relevant le regard vers le blessé.
    Chûya n'arriva pas à parler, s'étouffant avec son propre sang. Alors, il se contenta de serrer un peu plus le poignet de Dazai dans sa main, faisant passer tout un tas d'émotions dans son regard.
    Ne m'oublie pas, voilà ce qu'il essaya de dire à son partenaire, avant de fermer les yeux en se laissant emporter par l'étrange douceur de la mort...

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Et voilà le prologue 🙈
Je suis désolé.e de ce début... Plutôt triste ? 🤧

A demain pour la suite ! 😊🤭

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