Chapitre 11

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    Dazai jouait tranquillement du piano dans son salon, les yeux fermés. Il se laissait porter par la mélodie, un triste sourire plaqué au visage. Ces deux derniers jours avaient été longs et éprouvants. Il n'avait fait que de penser à Chûya et aux photos que lui avait donné Jôno, et il n'avait pas réussi à mener à bien les quelques missions que lui avait donné Mori. Il s'était d'ailleurs fait sermonner plusieurs fois. Il avait cherché une solution, une façon, pour pouvoir gagner rapidement la confiance de Chûya, mais rien ne lui semblait être une bonne idée. La confiance était une chose qui prenait du temps à avoir, il ne pouvait pas simplement trouver une solution. Il devait bien agir avec Chûya, le faire rire et le rendre heureux. Et après seulement il aurait sa confiance... Tout dépendait de ses actions et de comment Chûya percevait les choses. C'était la première fois qu'il ne savait pas réellement comment agir. Chûya le faisait perdre tous ces moyens...
    Ses doigts glissaient sur les touches noires et blanches du piano avec délicatesse. Il ne s'arrêta de jouer que lorsqu'il entendit des coups contre la porte. Un sourire heureux se dessina sur son visage et il se leva, sachant pertinemment qui venait de toquer à sa porte. Il se rendit rapidement dans le petit hall d'entrée de son appartement et il ouvrit la porte. Il tomba nez à nez sur Chûya, qui ne le regardait pas.
    – Chûya, s'exclama-t-il avec joie. Je me demandais quand est-ce que tu allais arriver !
    Chûya tourna la tête et le regarda finalement. Il put ainsi voir les grosses cernes qui entouraient ses yeux. Chûya avait l'air totalement épuisé. Il fronça un peu les sourcils.
    – Tout va bien ?
   Chûya haussa les épaules.
    – J'ai juste mal dormi. Enfin, peu importe... On sort ce soir.
    Pour compléter ses mots, il attrapa Dazai par le poignet et le tira en dehors de l'appartement. Chûya avait toujours son air agacé, ennuyé, mais Dazai voyait bien la lueur heureuse dans ses iris bleus. Et cela ne put que le faire sourire.
    – Attends, attends, Chuchu ! Je dois fermer mon appartement avant !
    – Bah fais vite alors, marmonna Chûya en mettant finalement ses mains dans ses poches.
    Dazai s'exécuta rapidement avant de venir attraper le bras de Chûya, un grand sourire plaqué au visage. Chûya se crispa un peu et se décala.
    – Allons-y, s'exclama-t-il en commençant à marcher. Et ne me touche pas.
    Ils descendirent les deux étages avant de sortir de l'immeuble. Dazai observait Chûya avec attention. Il portait une chemise blanche ouverte de deux boutons et un pantalon en toile noir. Son cou fin et pâle était orné d'un ruban noir, dont le nœud tombait sur ses clavicules marquées. Ses avant-bras étaient visibles car les manches de sa chemise étaient retroussées, ainsi il pouvait facilement y voir ses veines. Ses mains étaient gantées, comme très souvent. Aujourd'hui, Chûya ne portait pas son chapeau, ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval, bien que ses mèches de devant retombaient sur son visage.
    Même s'il avait l'air fatigué, Dazai ne pouvait que le trouver magnifique.
    – Où allons-nous, demanda-t-il soudainement.
    Chûya lui lança un regard rapidement avant de regarder face à lui.
    – Quelque part.
    – Dis-moi, s'il te plaiiiit.
    Il fit un petit saut sur le côté et posa son bras autour de ses épaules. Chûya soupira.
    – Bordel, tu comprends pas quoi dans la phrase "ne me touche pas" ?!
    Dazai ne put réprimer un sourire amusé. Chûya secoua négativement la tête d'un air exaspéré et de décala une nouvelle fois.
    – Tu sais quoi, j'en ai rien à faire de si tu comprends ou pas. Si tu me touches encore une fois, je m'en vais.
    – Non, non ! Chûya, ne pars pas...
    – Alors, ne me touche pas.
    – D'accord...
    Le silence se réinstalla entre eux et Dazai observa autour de lui. Plus ils marchaient, plus ils s'éloignaient du centre de la ville. Ils arrivèrent donc bientôt dans un coin bien plus calme de Yokohama, où Dazai ne se rendait que peu de fois. Il y avait quelques maisons, mais surtout, il y avait beaucoup de jardins publics. Ils se rendirent dans l'un d'eux, les arbres et les fleurs les entouraient à présent. L'air était frais, le soleil se couchait et l'odeur des fleurs volait dans l'air. C'était réellement agréable de se promener ici. Dazai se dit qu'il reviendrait. Il pourrait même peut-être le montrer à Ryûnosuke !
    Il tourna la tête vers Chûya et constata qu'il avait un doux sourire collé au visage. Il semblait apaisé.
    – J'adore venir ici avec Fyodor... C'est très certainement mon endroit préféré, murmura Chûya sans regarder Dazai. Je... Je me suis dit que ça pourrait être cool que je t'y emmène. Et au moins, ce soir il n'y aura pas d'alcool.
    Dazai ricana à sa dernière phrase. Les seules fois où ils s'étaient revus, ils avaient toujours plus ou moins bu... Il ne pouvait pas le nier.
    – C'est magnifique, répondit-il en souriant.
    Chûya acquiesça et vint s'asseoir sur l'herbe. Il fut vite imité par Dazai, qui ne s'arrêtait plus de le regarder.
    La lueur du soleil couchant faisait briller ses yeux, et leur couleur bleutée ressortait. Ils brillaient comme des étoiles et Dazai n'arrivait pas à s'en détacher. Une brise se leva, et les mèches libres de ses cheveux se mirent à voler. Dazai eut l'impression de se retrouver face à un ange, il était totalement envoûté par la beauté que dégageait Chûya.
    – J'ai beaucoup réfléchi, dit-il soudainement.
    Chûya se détourna du spectacle de la nature et posa son regard sur Dazai.
    – A quel sujet ?
    – Nous.
    Les épaules de Chûya se tendirent et sa mâchoire se crispa. Dazai essaya de le rassurer en lui offrant un doux sourire, Chûya ne bougea pas.
    – Je veux apprendre à te connaître. Je veux dire... Te connaître réellement ! Qui tu es après ces sept année ? Il y a forcément des choses qui ont changé entre temps....
    Un fin sourire apparut sur le visage de Chûya et un grand sentiment d'euphorie gagna Dazai.
    – Je veux tout savoir de toi ! Ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas où ce que tu n'aimes plus... Tout, s'exclama-t-il avec un grand sourire.
    – Mh... Et que proposes-tu pour faire ça ?
    – On peut faire un petit jeu ?
    Chûya pencha la tête sur le côté.
    – Quel jeu, demanda-t-il sans comprendre.
    – Je te pose une question, tu y réponds, puis tu me poses une question et j'y réponds ! Et ainsi de suite.
    Chûya fit mine de réfléchir un instant avant d'acquiescer. Il se redressa un peu, et s'assit en tailleur. Dans ses mains, il tenait une pâquerette et il s'amusait à la faire tourner. Dazai le trouvait adorable.
    – Je peux commencer, demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.
    Dazai acquiesça vivement.
    – Bien-sûr ! A toi l'honneur mon Chuchu !
    – Je ne suis pas ton Chuchu, marmonna-t-il en levant les yeux au ciel. Mh... Quel est ton auteur préféré ?
    Dazai sourit.
    – Je dirai.. Stephen King ! J'aime beaucoup ce qu'il écrit.
    – Mh... C'est vrai que ses livres sont pas mal, concéda Chûya.
    – À moi, s'exclama Dazai avec énergie.
    Il dut réfléchir un instant à la première question qu'il allait lui poser. Il avait tout un tas d'idées, que ce soit des questions drôles, idiotes, futiles, importantes ou personnelles. Mais, pour commencer, il ne voulait pas mettre Chûya mal à l'aise. Alors, il opta pour une question simple et futile, mais intéressante.
    – Quelle est ta fleur préférée ?
     Chûya ne bougea pas de suite, sûrement surpris. Mais, il finit par lever la tête vers le ciel, un air pensif collé au visage. Ses sourcils se froncèrent légèrement dans une expression absolument adorable. Finalement, il reporta son regard sur Dazai.
    – Les tournesols.
    – Vraiment, demanda-t-il avec surprise. Pourquoi ?
    Chûya haussa un peu les épaules.
    – Ces fleurs peuvent être vraiment grandes et resplendissantes, et avec leur couleur dorée on dirait qu'elles brillent sous le soleil. Et puis... C'est le symbole de la fidélité. Je trouve ça vraiment magnifique.
    – Tu en as déjà vu, demanda Dazai avec un petit sourire.
    Chûya acquiesça.
    – Il y a quelques années, avec Fyodor on a dû sauter d'un avion en plein vol. On a atterrit dans un champ de tournesols... C'était magnifique, sourit-il. Ce jour-là on s'est promis que jamais on ne se quitterait...
    En voyant son air jovial, Dazai ne put que sourire lui aussi. Même si une étrange sensation apparut dans son corps, qu'il avait envie de vivre cette scène avec lui et que son cœur fut quelque peu douloureux, il était heureux de voir Chûya sourire aussi sincèrement.
    – Peut-être qu'un jour on vivra un moment aussi marquant, toi et moi, continua Chûya dans un murmure.
    Dazai cligna des yeux alors que son sourire s'agrandit. Avait-il bien entendu ? Il posa une main sur l'herbe et s'approcha de Chûya, qui sursauta en voyant la soudaine proximité qu'ils avaient.
    – Qu'est-ce que tu as dit ?
    – J'ai dit que toi et moi on ne vivra jamais un truc aussi beau ! Idiot...
    – Menteur ! Je t'ai entendu !
    – Mais n'importe quoi, marmonna Chûya en rougissant un peu. Tu t'imagines des trucs mon pauvre, t'es taré !
    Les mots de Chûya ne pouvaient plus l'empêcher de sourire.
    – Oh, tu es sûr, mon Chuchu ?
    Chûya fronça les sourcils.
    – Mais arrête !
    Dazai ricana et il sauta soudain sur lui. Chûya écarquilla les yeux alors qu'il arriva à califourchon sur lui, mais avant même qu'il ne puisse le repousser, il avait commencé à le chatouiller. Le rire fluet de Chûya raisonna alors que son dos finit par toucher le sol. Il était surplombé par Dazai, qui continuait de le chatouiller avec un grand sourire. Ces rires étaient comme une douce mélodie pour lui, et il sourit davantage alors que les secondes passaient.
    – Arrête, s'écria Chûya entre deux rires. J'arrive plus à respirer, j'arrive plus...
    – Alors arrête de mentir !
    – Jamais !
    Dazai ne s'arrêta pas.
    – Arrête de me toucher ! Arrête, rit Chûya en essayant d'arrêter Dazai.
    – Pourquoi tu veux pas que je te touche ?
    – Parce que !
    – Réponds-moi !
    – Non !
    Au bout d'un moment, Chûya réussit à retourner la situation. Il attrapa Dazai par les épaules et il tourna sur la droite. Il finit par être au-dessus de Dazai. Alors, il attrapa ses poignets et vint les mettre au-dessus de sa tête. Sa respiration était saccadée et il fixait Dazai, qui souriait fièrement.
    Leurs souffles se mélangeaient, leurs lèvres se frôlaient, leurs corps étaient collés et leurs yeux ne voulaient plus se détacher. Une douce et agréable chaleur apparut dans le bas-ventre de Dazai, dont les joues commençaient un peu à rougir. Son cœur battait rapidement et son cerveau tournait à mille à l'heure. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Alors il ne bougea pas, les lèvres entrouvertes, et se contenta de regarder le visage de Chûya. Il le vit regarder ses lèvres et froncer les sourcils, il avait l'air perdu. Finalement, Dazai donna un coup de pouce à Chûya. Il vint déposer ses lèvres avec délicatesse sur les siennes. Chûya répondit sans attendre. C'était un doux baiser qui ne dura pas longtemps, mais qui les fit sourire, tous les deux.
    – Dis donc, commença Dazai, je ne pensais pas que tu aimais ce genre de pratique.
    Pour accompagner ses mots, il lui offrit un clin d'œil.
    Chûya ne sembla pas avoir compris de suite, car il fronça les sourcils avant d'écarquiller les yeux. Rapidement, il lâcha Dazai et se redressa sur ses jambes.
    – Saloperie de Dazai ! Je t'avais dit de ne pas me toucher...
    – Excuse-moi mon Chuchu, c'était trop tentant !
    Chûya leva les yeux au ciel et remit correctement ses vêtements. Il se recoiffa rapidement, tout en évitant de regarder Dazai.
    – La nuit est déjà tombée... Je vais y aller, annonça alors Chûya.
    Dazai fronça un peu les sourcils. Il se releva et s'approcha de lui, mais Chûya se décala à nouveau. Il ne réessaya pas, une moue déçue collée au visage. Cependant, il remarqua que Chûya avait les mains tremblantes et sa respiration ne se calmait pas. Il ne parvint pas à voir ses yeux, mais Dazai était persuadé qu'il paniquait. Pourquoi ? Pour leur baiser ? Pour une chose qu'il aurait pu lui dire de mal ? Une chose qu'il aurait fait de mal ? Dazai ne parvenait pas comprendre, mais il était inquiet pour lui.
    – Je passe peut-être te voir demain, continua Chûya sans même attendre la réponse de Dazai.
    Toujours sans le regarder, il partit rapidement, laissant Dazai seul au milieu de ce jardin public.


    – Teruko, Tetchô, vous êtes prêt ?
    Fukuchi les regardait d'un air sévère. Ils acquiescèrent et resserrèrent leurs mains sur leurs armes.
    – Parfait, s'exclama Fukuchi en souriant en coin. Tuons cet enfoiré de russe et ses toutous, et récupérons la page.

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Bonjour, bonsoir !
Comment allez-vous ? 🐸
Moi je suis dépité, pourquoi j'oublie toujours de publier ? 🗿
Je suis désolé pour hier...

En tout cas aujourd'hui on voit beaucoup le Soukoku ! Qu'en pensez-vous ? 👀
Et que pensez-vous de Fukuchi ? 👀

Un autre chapitre pour me faire pardonner, ça vous dit ? 🙈

A demaiiinn! (pour de vrai cette fois-ci, je vous le promets !)

Signe de vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant