Chapitre 10

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    Sept ans plus tôt...
    Chûya arrivait à entendre une voix au loin. C'était une voix inconnue. Il ne parvint cependant pas à comprendre ce que la personne disait. Il se sentait oppressé et son corps le faisait souffrir. Il avait froid, il sentait son cœur battre à toute allure. Il avait beaucoup de mal à se souvenir de ce qu'il s'était passé avant qu'il ne s'endorme. Il se souvenait vaguement d'un combat et de Dazai...
    Il prit une grande inspiration avant d'ouvrir les yeux. Il se redressa avec lenteur et regarda autour de lui. Il se trouvait dans une pièce sombre avec très peu de meubles. Les rideaux étaient tirés et ne laissaient que quelques rayons de soleil passer. La voix qu'il entendait venait de derrière la porte, elle était étouffée.
    Il fronça les sourcils et posa ses pieds sur le sol pour se lever, mais lorsqu'il essaya, il fut prit d'un violent vertige. Il retomba sur le lit et grimaça.
    La porte s'ouvrit soudainement et un jeune homme s'approcha avec lenteur. Il était un peu plus grand que lui, il portait une chemise blanche et mauve et un pantalon en tissu noir. Enfin, il avait des cheveux noirs qui lui arrivaient aux épaules. Chûya avait l'impression de l'avoir déjà vu, mais il ne savait pas où.
    – Comment tu te sens ?
    Chûya le regarda, les sourcils froncés. Toute cette situation lui faisait croire qu'il était en danger, après tout il ne savait pas où il était, avec qui et surtout comment il était arrivé là. Il ne se souvenait même plus de comment s'était fini le combat avec Dazai. Pourtant, la voix douce de ce jeune homme le rassurait.
    – Qui es-tu, demanda-t-il sans même prendre le temps de répondre à sa question.
    – Je m'appelle Fyodor, répondit-il en lui offrant un petit sourire. Et toi ?
    – Chûya...
    – Enchanté Chûya. Je suppose que tu dois te demander où tu es ?
    – Mh... Oui.
    Fyodor sourit davantage. Il vint s'installer en face de lui sur une chaise en bois, qu'il avait décalé du mur. Son regard écarlate envoutait Chûya, qui n'arrivait plus à se détacher de son regard.
    – Tu étais mourant, commença alors Fyodor. Je t'ai trouvé dans un hangar vide, tu te vidais de ton sang...
    Chûya apporta machinalement sa main à son ventre tandis que les souvenirs revenait peu à peu. Il s'était pris un coup de faux dans le dos, et la lame ressortait de son ventre. Il s'était écroulé et avait commencé à s'étouffer avec son sang. Dazai le tenait dans ses bras. Dazai... Il fronça un peu plus les sourcils alors que son cœur commença à battre rapidement. Dazai lui avait fait une promesse, il lui avait dit qu'il vivrait et qu'ils pourraient continuer à se battre ensemble. Il était encore en vie, oui... Mais où était Dazai ?
    – Où sommes-nous, demanda-t-il avec empressement. Où est Dazai ?
    Fyodor haussa un sourcil et il pencha légèrement la tête sur le côté. Son sourire rassurant devint bien plus triste. Chûya en eut le souffle coupé.
    – Il n'y avait personne lorsque je t'ai trouvé...
    Chûya secoua négativement la tête avec rapidité. Sa respiration était lourde.
    – Non... Dazai était avec moi !
    – Je suis vraiment désolé, Chûya. Mais tu étais seul... Qui que soit Dazai pour toi, il t'a abandonné... Il t'a laissé. Je ne vais pas mentir, ça ne m'étonne pas de lui... Dazai est un con de A à Z.
    Les mots de Fyodor avaient le même effet que des coups de couteau. Il avait mal et respirer devenait difficile. Non, c'était impossible ! Il connaissait Dazai depuis longtemps, il ne pouvait pas être le seul à s'être déjà attaché à lui. Dazai lui avait promis qu'ils resteraient ensemble ! Il ne pouvait pas être le seul...
    Pourtant, à cet instant tout lui prouvait que Fyodor avait raison.
    Il serra les dents et baissa le regard. Tout son corps était crispé et ses yeux brillaient de larmes, mais il refusait de pleurer.
    Face à lui, Fyodor avait l'air inquiet. Il se redressa et vint s'asseoir à côté de lui.
    – Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi, demanda-t-il avec douceur.
    – À moins que tu n'ai une solution pour que j'étrangle cette saloperie de Dazai, je ne crois pas.
    Fyodor esquissa un petit sourire et lui caressa le dos.
    – Je le hais, murmura Chûya en venant tourner sa tête vers Fyodor. Je le hais...
    Fyodor ne répondit pas et continua de lui caresser le dos afin de le rassurer. Ils ne bougèrent pas de suite, restant dans cette position, silencieux. Malgré toute la tristesse qu'il ressentait à cet instant, Chûya ne pouvait pas nier que c'était agréable.
    Même s'il aurait préféré se retrouver face à Dazai, au moins il n'avait pas été seul à son réveil... C'était au moins ça.

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