3. Paris

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Aujourd'hui je me lève avec l'envie de faire plaisir à ma sœur.

Je vais donc me forcer à faire l'inverse de ce que je fais en général ; la fille modèle.

Je vois déjà Camille discuter avec ma sœur alors qu'il n'est actuellement que huit heures. Je m'approche d'elle.

-Personnellement je trouve que le plus beau c'est clairement Mathieu.
Annonça-t-elle d'une voix enjouée.

Et les voilà à peine le second jour discuter de chose aussi futile que l'amour.

Je ne crains pas l'amour. Cependant à notre âge on ne juge que sur le physique et notre jugement sur les autres est ainsi fossé.

-Arthur est mille fois mieux.
Répliqua ma sœur du même ton.

-Et pour toi lequel est le mieux ? Me demandant gentiment Camille.

-Euh... je n'ai pas eu le temps de tous les étudier ou même de leurs parler. Bredouillais-je rapidement.

-Mouais. En tout cas Mathieu est pour moi !!

-Ne préfères-tu pas d'abord lui parler ?

-Pas la peine je sais que c'est l'homme de ma vie.

-Que sais-tu réellement de l'amour ? À part que c'est une chose qui lie deux personnes ensemble ?

En deux phrases je lui avais cloué le bec à cette fille qui pense tout savoir.

Cependant je lui adresse quand même un sourire faux histoire de lui faire comprendre que c'est de l'ironie.

Ce qu'elle croit visiblement.

Une fois toutes habillées, on prend l'initiative d'aller manger. Bien sûr on arrive en retard vu le temps que mesdemoiselles avaient mis à se préparer.

On se dirige vers la même table que hier et aussitôt des gens se mettent de part et d'autre de nous. Enfin moi je préfère rester dans mon coin et prendre part à la conversation que quand c'est nécessaire. Cependant mon voisin en décide autrement.

-Salut moi c'est Mathieu.

Je voilà donc ce fameux Mathieu, il était plutôt banal avec ses cheveux bruns légèrement bouclés et de la même couleur que celle de ses yeux.

Sa voix quant à elle est assez grave et rauque mais il articule plutôt bien et parle également plutôt bien ce qui est un point positif vu la régression du langage de notre génération.

-Et moi je m'appelle Lina.
-C'est joli comme prénom.

J'allais répliquer quelque chose mais une douce odeur de printemps embauma la pièce. Cet effluve caractérise l'arrêt du temps.

Chaque utilisation de magie dégage une odeur particulière et celle-là est particulièrement difficile à percevoir presque inexistante mais pas assez pour que je ne la sente pas.

C'est ainsi que je stoppe la discussion avec le charmant individu de la race humaine qui se trouve à côté de moi pour ne plus bouger. La partie la plus difficile c'est de retenir ma respiration mais j'ai découvert il y a cinq ans lors de ma première colonie qui suffisait de se concentrer et d'un peu de magie et ça marche tout seul.

Le temps passe lentement ou plutôt me semble long.

Au bout d'une durée indéterminée le temps se remet doucement en route. Les discussions reprennent leurs cours comme si rien ne s'était passé car pour eux il ne s'est rien passé.

L'héritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant