L'héritage

25. Rejeté la faute

Finalement, je m'effondrai, à bout de souffle, à l'abri d'une grotte dissimulée par des ronces épaisses. Mon corps tout entier tremblait, secoué par des sanglots que je ne pouvais plus contenir. Elio était entre leurs mains, et moi... moi, j'étais seule, terrifiée, et plus que jamais consciente de ma propre impuissance. Tout ça n'était arrivé qu'à cause d'un baiser et de Gabriel, qui avait osé le dire. La nuit tomba, mon cœur s'était calmé contrairement à mon esprit, je devais retourner à l'école, mes amis devaient s'inquiéter.

En arrivant devant ma chambre, les larmes que j'avais contenues éclatèrent enfin. Mes amies, qui m'attendaient avec des regards inquiets, se précipitèrent vers moi, mais je ne pouvais plus parler. Les sanglots m'étouffaient, et la rage grondait en moi comme un feu dévorant.

Elles me prirent dans leurs bras, essayant de comprendre ce qui m'arrivait, mais tout ce que je pouvais penser, c'était à Elio, à son regard empli de terreur quand il avait été emporté, et à Gabriel, qui était la cause de tout ça. Je devais le trouver. Je devais lui faire comprendre ce qu'il avait fait.

Je me dégageai des bras de mes amies, les larmes séchant sur mes joues tandis qu'une colère froide s'installait en moi.

« Où est Gabriel ? » demandai-je, ma voix tremblante mais ferme.

L'une d'elles hésita avant de répondre, visiblement effrayée par l'aura que je dégageais.

« Il... il est dans la cour, je crois. Lina, qu'est-ce qui s'est passé ? »

Je ne répondis pas. Je ne pouvais pas. Sans un mot, je quittai la chambre, sentant l'énergie en moi se déchaîner de plus en plus à chaque pas. Mes émotions débordaient, et je savais que je ne pourrais plus les contrôler longtemps. La magie en moi s'agitait, dangereuse, prête à exploser.

En atteignant la cour, je le vis, debout près de la fontaine. Il me tourna le dos, mais il devait sentir ma présence, car il se retourna au moment où j'entrai dans son champ de vision. Je pouvais voir la surprise se peindre sur son visage, suivie d'une ombre d'inquiétude. Mais il n'eut pas le temps de réagir.

Une vague d'énergie pure jaillit de mes mains, fracassant le sol entre nous, créant une onde de choc qui fit trembler les murs autour de la cour. Gabriel recula d'un bond, ses réflexes prenant le dessus alors qu'il construisait une barrière magique pour se protéger du souffle de l'explosion. Mais il n'avait encore rien vu. La colère qui m'animait se transformait en un torrent de magie incontrôlée, une puissance que je n'avais jamais sentie auparavant. Chaque mouvement que je faisais, chaque émotion qui me traversait, nourrissait cette énergie qui se déchaînait autour de moi.

« Lina ! » cria Gabriel, sa voix résonnant à travers le fracas. « Qu'est-ce qui te prend ? »

Je ne répondis pas. Au lieu de cela, je tendis les mains vers lui, et une pluie d'éclairs s'abattit sur sa position. Il parvint à esquiver les premiers, ses mouvements précis, mais je pouvais voir qu'il peinait à suivre la cadence. Des éclairs déchiraient l'air, faisant exploser le sol et les murs autour de nous, projetant des débris dans toutes les directions. Le chaos s'intensifiait, et je sentais la magie couler en moi, brûlante et incontrôlable.

« Lina, arrête ! » tenta-t-il encore, tout en parant une autre attaque. Mais je ne pouvais pas m'arrêter. Ma rage, ma douleur, tout cela s'était transformé en une force qui m'était étrangère, une puissance destructrice que je ne contrôlais plus. Je l'accusais mentalement de tout ce qui s'était passé, de l'enlèvement d'Elio, de cette trahison insupportable, et cette douleur alimentait un désir inébranlable de le faire souffrir.

« Arrêter alors que par ta faute Elio s'est fait enlever ? Qui t'as permis de parler de notre moment d'inattention ? Arrêter alors que par ta faute les iotas ont la relique et sont bien décidés à s'en servir contre nous ? Te faire confiance est l'une des plus grosse erreur de ma vie... J'ai voulu te faire confiance, je t'ai accorder mon amitié. Et toi en contrepartie, tu es allé parler à Elio d'une simple petite erreur...