21] La Chambre de Lui

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Alice et Lui avancent main dans la main jusqu'à une des portes que la jeune femme n'a jamais pu ouvrir: la chambre de Lui.
Il sort une clef de sa poche et ouvre. Ils entrent et il referme avant d'appuyer sur l'interrupteur pour allumer la lumière.
Elle découvre alors une pièce bétonnée, aux murs, plafond et sol gris et froid. Une sorte de table en métal de la hauteur d'un lit trône en plein milieu. Sur le côté, un bureau et un ordinateur. Si Alice devine qu'il s'agit de ça, elle n'a en revanche aucune idée de comment fonctionne cet objet intriguant dont elle a simplement lu la définition dans un manuel.
Une horloge sur le mur indique dix-huit heures moins dix.

-...Il n'y a... pas de lit?
-Je ne dors presque jamais ici. Cela ne serait pas utile. Si j'en ai vraiment besoin un jour, je pourrais dormir avec toi, qu'en dis-tu?

Alice sourit nerveusement. Cette idée lui plaît bien-sûr, mais cela ne semble pas d'actualité.

-Où est... hum... ?
-Il est dans la salle de bain, il se prépare. Je vais vous laisser. Ne sois pas nerveuse, ça va bien se passer.

Il lui fait une rapide caresse sur la joue avec un clin d'œil encourageant, et s'apprête à partir mais elle le rattrape par le bras.

-Attendez! Où allez-vous?
-Je serai juste dans le salon. Je vous laisse de l'intimité c'est normal. Profite simplement de ce moment et n'oublie pas, sois jolie et souriante. N'hésite pas à lui parler, les hommes aiment ça. Mais ne lui raconte pas ta vie, dis-lui plutôt des choses excitantes.

Alice est complètement perdue, mais elle n'a pas le temps de dire quoi que ce soit de plus que Lui quitte la pièce et referme derrière lui.
Presque aussitôt, la porte de la salle de bain s'ouvre, et un gigantesque monstre en sort.
L'homme chauve est entièrement nu, sans un poil sur le corps. Sa tête touche presque le cadran de la porte en passant tant il est immense. Ses muscles sont gonflés et énormes, à croire que sa peau va exploser sous la pression. Son visage est bouffi et ses veines palpitantes de testostérone. Enfin, son sexe bandé semble aussi affamé et nerveux que tout le reste, plein de veines immondes et de chair tendue.

Alice est si choquée par cette vision qu'elle en pousse un hoquet de surprise et veut reculer d'un pas mais trébuche et tombe sur les fesses.

-Oh. Attention, ça va?

La voix de l'homme est bien plus normale que ce que tout son corps laissait penser. Il se précipite vers elle et lui tend sa main pour l'aider à se relever.

-Je ne voulais pas te faire peur. Bon. On y va? Il va être dix-huit heures.

Alice reste figée.
Il dresse un sourcil sans trop comprendre ce qu'elle attend.

-Tu... te déshabilles pas? Tes fringues me paraissent pas trop adaptées pour commencer avec.

La jeune femme a l'impression de sortir de son propre corps. Elle réagit mécaniquement et obéit, en se déshabillant. Étrangement, l'inconnu ne lui paraît pas cruel, méchant, ni même particulièrement investi dans ce qui s'apprête à se passer. Il a une attitude assez nonchalante et détendue, ce qui dénote complètement avec l'état dans lequel semble être son corps.

Alice se retourne nue, et n'est toujours pas apeurée à l'idée d'être vue ainsi, mais son esprit appréhende de plus en plus ce qui va arriver.

-T'es vraiment vierge ou c'est juste une marque de fabrique?
-...Je... suis... vraiment...

Le dernier mot reste coincé.
Lui n'a pas l'air convaincu, mais il hausse les épaules et demande de cet air toujours aussi détaché:

-Tu veux plutôt commencer en mode gorge profonde ou je te prends sur la table sans prélis?

Alice n'a ni le temps d'essayer de comprendre ce qu'il est en train de dire ni de répondre quoi que ce soit qu'une petite sonnette retentit en même temps que la grande aiguille indique dix-huit heures pile.
Aussitôt, l'homme la saisit par les cheveux avec une violence contrôlée qui fait pousser un cri à la jeune femme, et il vient la plaquer à plat ventre contre la planche de métal.

Celle qui n'a pas de nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant