Sadie-mania pt.1: massacre au cœur des conifères.

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Je courais à bout de souffle, pieds nus, seulement vêtus de ma lingerie et d'une part, recouverte de sang qui n'était pas le mien. Je courais aussi vite que me permettaient mes jambes dans cette immense forêt des plus obscures.

Il y a trois jours de cela, mon train de vie se résumait à fumer des dizaines de clopes et à rouler des galoches à qui bon le voulait.

J'aurais dû écouter ma mère et me trouver un job paisible dans le café du coin. J'aurais voulu lui dire à quel point elle avait raison aujourd'hui; Malheureusement, il était trop tard et il se pourrait que je meure dans les minutes qui suivent.

Il ne restait que moi, à moitié bourrée, les mains attachées dans le dos, et il était évident que j'étais en sous-effectif par rapport à eux. J'étais entourée de deux cadavres de femmes inertes de part et d'autre. J'étais la seule femme entourée d'hommes portant sur leur visage des masques effrayant d'animaux en latex.

Un ours. Un porc. Un renard. Un loup. Une chèvre.

Ils étaient presque tous munis d'une arme à fusil ou d'une simple arme blanche.

L'homme au visage de loup, venait d'essuyer le sang de Bethany sur mon corps. Il avait commencé par mes cuisses, puis montait progressivement en passant par ma poitrine et finit sa route sur mon visage. Il avait égorgé la pauvre jeune fille il y a quelque minute puis, tel un vampire, avait décidé de boire de son sang directement de l'entaille qui lui avait faite.

Je restais silencieuse, au bord des larmes le regard fixait sur les flammes du feu de camp qui consumaient lentement le corps en souffrance de Mia. Je me sentais tout d'un coup observer et cela s'expliquait bien, car à présent, c'était mon tour.

Bethany et Mia avaient eu droit à leur propre meurtre personnalisé et manœuvré d'une cruauté sans égale. Et j'aurais bientôt droit au mien.

Ils me regardaient tous avec insistance. Je m'étais donc décider de faire la chose qui semblait peut-être être la plus stupide. Je criais à l'aide. Je m'époumonais à crier au secours pendant que l'un de ses monstrueux hommes, l'homme au visage d'ours, traçait à feutre indélébile sur mon crâne afin de le délimiter, avant de sortir un bistouri afin de commencer à inciser la peau du crâne.

_ À quoi bon te fatiguer à crier de la sorte ? Personne ne peut t'entendre d'ici. Tu es coincée et personne ne t'échappera d'ici, tu te trouves en plein cœur d'une forêt à des kilomètres de toutes vies humaines.

Il venait de commencer la craniectomie. Je sentais la douleur de la lame découpant sur mon crâne. J'avais beau essayer de les supplier mais cela ne leur disait rien. Je ne pouvais m'empêcher de pleurer, de crier et de gigoter dans tous les sens. Mais ces hommes se mettaient tous à rire en me voyant me tordre de douleur. Et à vrai dire, ils prenaient plaisir à nous torturer.

Bethany, Mia et moi étions des courtisanes travaillant dans un bordel assez réputé dans le centre-ville. Un bon jour, un monsieur nous a proposé une somme exorbitante pour passer la nuit avec certains hommes de renommée mondiale. Le montant à la clé était hautement généreux, garantie d'avance donc l'accord avait été très vite fait. Trois jours plus tard nous étions en route sur ce qui semblait être un immense manoir en plein milieu d'une forêt. Les choses c'étaient passé comme convenu : dès notre arrivée au manoir, nous avons été accueillis par six hommes avec qui nous avions passé la soirée à coïter, mais aussi à boire jusqu'à être complètement imbiber et c'est ici que l'histoire commençais à prendre un sens sinistre. Ils avaient fini par discrètement glisser du somnifère dans nos verres, avaient attendu qu'il fasse effet avant de nous traîner dans cette sombre forêt.

C'était à partir de ce moment précis que le rêve venait de prendre sa tournure cauchemardesque. Nous nous étions réveillées en plein milieu de cette forêt, autour d'un grand feu de camp, attachées et par la suite torturées de toute sorte. Malgré leur masque grotesque, leur silhouette me permettait de reconnaître que c'étaient les mêmes hommes avec qui nous avions passé la nuit plutôt. Ils nous avaient insultés, nous frappées et nous torturées en nous disant que c'était la seule façon pour eux de nous purifier car nous étions des incarnations de Lilith, le démon de l'impureté. Par là, j'avais compris que ces hommes faisaient partie d'une faction restreinte comme un genre de secte et que ce soir, nous étions leur sacrifice.

Recueil de nouvelles IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant