Un meurtre parfait

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L'air est frais, le soleil doux... C'est un bel après-midi pour aller à la plage. Au lieu de ça je suis au volant de ma voiture roulant à cent à l'heure en direction de l'habitation de Marie, une ancienne collègue de travail avec qui j'ai gardé contact et dont le mari a disparu sans laisser de trace il y a quelques jours.

Son fils âgé de 7 ans m'a appelé et, d'une voix tremblante, m'a dit que sa mère venait de perdre connaissance.

Me voici arrivé au domicile du disparu dont le dehors est fait d'une petite clôture en bois aux peintures extravagantes.

Amateurs d'art sans aucun talent mais refusant de se l'avouer, me disais-je toujours en arrivant.

Mais cette fois, pas les temps pour ça. Une vie est en danger.

J'entre et trouve un agent de police assis près d'elle. Marie venait d'ouvrir les yeux, l'angoisse a fait naître des rides sur son front et sous ses yeux. L'agent de police, m'ayant reconnu, me dit qu'elle s'est écroulé en apprenant que si, dans quelques jours, on ne retrouvait pas son mari, ce dernier serait déclaré mort.

Son fils lui apporte un vers d'eau. J'exige que l'agent de police s'en aille et je me pose sur la table centrale pour être en face de Marie.

_ Marie... Commençais-je avant qu'elle ne me coupe. Sa voix est tremblante et des yeux remplis de larmes.
_ Il est peut-être être mort, Georges.
_ Il n'est pas mort, Marie. On le retrouvera.

Elle n'arrive plus à parler. Son regard sombre dans le profond gouffre des tristesses et chagrins. Son fils a regagné sa chambre à l'étage. Je ne sais que faire, ou dire mais le silence ne demeure pas longtemps puisqu'il est troublé par l'ouverture abrupte de la porte derrière moi.

_ Marie ! Hurla une femme qui lui ressemble, probablement sa sœur, avant de courir vers elle et la prendre dans ses bras. Puis, en se tournant vers moi :
_ Vous êtes qui vous ? La police ?
_ Un ami, qui d'ailleurs doit s'en aller maintenant. (Je m'adresse à Marie) Je suis dans l'obligation de prendre congé de toi, tu es au courant qu'il y a une conférence administrative à l'autre bout du pays. Désolé de devoir t'abandonner dans un moment pareil, mais je n'en ai pas le choix. Si cela dépendais de moi j'aurais fait partie de l'équipe qui est à sa recherche. Ils le retrouveront, j'en suis sûr et certain. Quand ça arrivera n'oublie pas de me passer un coup de fil. Au revoir Marie. Prends soin de toi.

Elle me regarde comme n'ayant rien entendu de ce que je viens tout juste de dire. Révérence silencieuse à l'autre demoiselle, et quinze secondes plus tard je tourne la clé dans le démarreur.

Allez, zou ! Direction l'aéroport. Mon jet privé est prêt à décoller. Je grimpe dedans et, en un battement de cils, me voici au milieu des amas de gouttelettes d'eau suspendues dans l'atmosphère.

Je suis le seul pouvant tout leur expliquer, mais je ne peux pas leur livrer l'auteur de tout cela. Je ne peux leur livrer l'homme qui a tué Thomas.

Oui, il a bel et bien traversé le rideau de l'éternité. La police dit savoir qu'il est allé rendre visite à l'un de ses partenaires de jeu il y a trois jours, au début de la nuit et, qu'il n'en est jamais revenu. Ils tiennent ses propos de Marie, il ne lui avait pas dit son nom.

Ce qu'ils ne savent pas, c'est que ce partenaire l'a rejoint à mi-chemin et l'a pris dans sa voiture. Le but était d'empêcher que les voisins ne détermine avec exactitude qu'il a reçue de la visite. Ainsi, si le corps était retrouvé et l'heure du décès déterminée, chose quasiment impossible, son alibi serait qu'il n'avait reçu aucune visite à cette période du jour.

Thomas est ensuite froidement assassiné à l'aide d'un fusil muni d'un silencieux. Il lui devait énormément d'argent, ce fumier, il avait largement dépassé les bornes.

L'obligation est maintenant de se débarrasser du corps. C'est une pure folie de se balader avec un cadavre dans la voiture, mais ça l'est encore plus de l'enterrer dans la parcelle, à moins d'être un génie tel que lui.

Il est allé à l'arrière de la maison puis à tuer sur l'un de ses chiens, un majestueux berger allemand. Ayant creusé un trou assez profond, cette intelligence supérieure a plongé Thomas dans la gueule béante de l'enfer avant de reboucher le trou à moitié. Il a ensuite jeté son chien dedans et à complètement rebouché cette tombe fait maison.

Ainsi, si la police fouillait son domicile, les beaux toutous ayant reniflé une odeur de cadavre ne leur feraient rien découvrir de plus qu'un animal mort et enterré. Le plan était parfait est s'est déroulé sans le moindre problème.

Voilà pourquoi je n'ai pas voulu dénoncer ce génie du mal. Je suis fier de lui. Je suis fier... De moi !

829 mots,
Prémicius.

Recueil de nouvelles IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant