Chapitre 18 - Vite et fort

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ALDRIC

Assis dans mon atelier, je savoure de pouvoir à nouveau sentir l'argile sous mes doigts. J'ai pu reprendre le travail hier, et mon esprit créatif commençait à tourner en rond dans mon monde silencieux.

Même s'il ne l'est plus tellement depuis quelques jours.

Et c'est agréable d'entendre la mélodie de la vie.

J'ai reçu une compensation financière de la part des Héritiers après la fermeture de mon atelier. Je n'ai pas vraiment eu le choix, ils ont directement fait un virement sur mon compte.

J'ai essayé de dire à Cole que je n'en voulais pas, mais il n'a rien voulu entendre. Selon lui, c'est sa faute si j'ai été agressé, il aurait dû me protéger et il ne l'a pas fait.

" - Accepte ou mes doigts ne trouveront plus jamais ta queue Petrova."

Putain de Turner.

Quand je suis allé le voir après le message d'Ari, j'étais complètement paniqué. Même si les membres du gang de la ville ressemblent à des étudiants de fac qui s'amusent en soirée, ils sont loin de l'être.

Leur mode de vie est dangereux, et fatalement j'ai cru que c'était grave. Je n'ai même pas remarqué qu'il soupirait d'ennui sur son canapé, torse nu ne portant qu'un simple jogging.

Les choses ont... un peu dérapé.

Putain, carrément beaucoup oui.

Mais le corps de Cole est comme une œuvre d'art, il inspire plus que le désir, il donne envie de le vénérer comme s'il était l'incarnation de Michel-Ange.

J'ai toujours la crainte que mes gestes lui déplaisent, le fassent se raidir ou quoi que ce soit de désagréable pour lui. Quand j'ai vu le tatouage qu'il a fait pour moi, mon cœur et ma queue ont fait un triple salto.

La localisation est intime, sur l'aine. Le contour du visage d'un homme y est ancré finement, et un doigt est placé devant sa bouche comme s'il intimait le silence.

" Mon secret."

Cole m'appelle comme ça, mais je sais que ce n'est pas au sens littéral comme une honte qu'il cache, c'est plus profond. Lié à tout ce qu'on ne se disait pas quand on était ado, mais qu'on ressentait malgré tout.

Notre premier baiser.

Celui que j'ai refusé d'effacer avec un autre, et qu'il a gravé sur sa peau et son âme à sa façon.

Au-delà du désir que son corps, et surtout sa queue qui déformait son boxer m'ont inspiré, il y a eu autre chose.

Ce tatouage est pour moi. Il est particulier, et j'ai du mal à l'interpréter parce que je ne veux pas me faire d'illusions. La nuance entre une affection profonde et l'amour existe bel et bien, et je ne sais jamais où Cole se situe.

Mais j'ai arrêté de réfléchir, de tergiverser en ayant peur de la fin sans oser entamer le début. Et même s'il y a de l'amour, il y a aussi énormément de désir inassouvi.

" - Si tu ne prends pas ma queue dans ta bouche tout de suite, je ne réponds plus de rien Petrova."

La partie combative de mon être qui se retenait a céder. J'ai fait ce dont j'avais envie, je l'ai touché, j'ai imprimé les reliefs de ses muscles sous mes doigts et avec ma langue.

J'ai goûté sa peau comme on déguste un met rare et délicieux, je l'ai marqué parce que je l'aurais baisé comme un damné si je m'étais laissé aller. Il était à moitié à poil, en caleçon avec une érection de l'enfer.

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