Chapitre 48 - Frustration

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ALDRIC

Les mains sur l'argile que je modélise, je me perds en pensant à Cole qui m'inspire des tas de choses obscènes.

Il nous a conduit à la maison abandonnée, celle où il m'a emmené pour me faire découvrir le saule pleureur que je lui ai dessiné et qu'il a tatoué sur sa peau.

Entre la redécouverte de sa voix quand j'étais sur le ring avec Bellamy, le tatouage "Secret Kiss" sur sa gorge pour illustrer celui que je lui ai donné un peu plus tôt, et sa façon de m'allumer pour mieux pousser la tension entre nous... ma queue est au bout de sa vie.

Avant Cole, ma vie intime était mécanique, réglée comme une horloge et mes rapports étaient l'illustration de ce que je pensais mériter à ce moment-là.

Du sexe contre de l'argent.

Parce que mon âme appartenait déjà à quelqu'un, et que le simple fait de parler lui était réservé.

Mais maintenant, je découvre, j'apprends, je donne et je reçois. J'aime autant baiser Cole avec brutalité, que le laisser me prendre sauvagement contre un mur sous la pluie.

Cole ne faisait que des murmures après les premiers mots qu'il m'a accordé, mais quand on a commencé à baiser, il est redevenu bruyant.

Et j'ai réalisé que la sonorité écorchée de sa voix me faisait encore plus bander. Parce qu'elle a une signification particulière.

"- Ne regarde pas."

Même si le souvenir de sa quasi mise à mort barbare et brutale est pire que douloureuse, celui de son corps contre le mien, humide de pluie et de notre désir l'un pour l'autre a anéanti les vestiges de ce moment pénible.

Je n'ai jamais eu de relations sexuelles sans préservatif. D'une certaine façon, Cole a eu toutes mes premières fois.

Mon premier baiser, ma première fois en tant que passif, et ma première fois sans barrière de latex.

J'ai eu l'impression que malgré la sauvagerie de notre acte contre la maison abandonnée, notre impatience à attendre et à bien faire les choses avec des préliminaires, on était beaux.

C'était naturel, parfait et magnifique.

Parce qu'on s'aime, on se l'est avoué et se le redire à cet endroit, c'était comme ajuster le cours du temps.

Reprendre ces sept années de mutisme, pour les transformer en un bruit qu'il ne sera plus jamais possible de passer sous silence.

J'écrase l'argile en réalisant que je fais à nouveau une représentation de la queue de Cole, en même temps que la porte s'ouvre sur River, mort de rire face à la scène.

- Oh merde, j'espère que tu écrases uniquement les queues d'argile. Ça doit être extrêmement douloureux !

Je ricane alors qu'il referme, et l'observe venir s'installer à mes côtés. Je stoppe le plateau et me tourne vers lui en me rinçant les doigts, essuyant mon torse plein d'argile avec la serviette destinée à cet usage.

- Je suis désolé pour tout ce qu'il s'est passé. Je n'aurais pas dû insister pour sortir, et me faire avoir comme un connard en te laissant seul. Lâche-t-il d'un ton penaud.

Je souris face à son air sincèrement désolé, et le rassure comme je peux parce que rien de tout ça n'est sa faute.

- C'est moi... qui suis... désolé. Tu as été... blessé. Je suis content... que tu ailles... mieux.

- Je suis content aussi que tu n'aies eu que des égratignures. Au fait, bravo pour ton élocution ! C'est dingue les progrès que tu as fait en peu de temps ! me félicite-t-il avec bienveillance.

Our Little SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant