Chapitre 34 - La fuite

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COLE

Vibrant de haine, je tremble de tout mon corps. Incapable de reprendre mon souffle, la peur me vrille le ventre et mon esprit vacille.

NDA : Letdown - Anxiety

La main brutale de mon père sur ma nuque et sa force herculéenne, me trimballent dans le complexe comme une vulgaire poupée de chiffon.

Ce qui ne fait qu'augmenter la colère qui me submerge. Mais mon père me connaît parfaitement et a fait de moi ce que je suis.

La maîtrise est le mot d'ordre pour le Dieu de la guerre et me voir vriller le tend. Et surtout le déçoit.

Mais là maintenant, j'en ai strictement rien à branler.

Je ne contrôle plus rien. Ni ma colère, ni ma douleur et encore moins les battements frénétiques de mon cœur qui pleure pour celle que j'aime plus que tout.

Il me maintient avec force, le dos voûté. Nous croisons Maxine qui lance un regard incertain à mon père dont je ne peux voir le visage vu qu'il me prend pour un putain de chiffon qu'il peut trimballer.

- Arès, vas-y doucement bébé. Murmure sa voix mélodieuse et douce.

- T'en fais pas Princesse, je vais juste secouer ce petit connard.

Je t'emmerde.

Il ne fait qu'augmenter ma colère que je peine à garder profondément enfouie.

- Lâche moi putain ! Grondé-je en essayant de le dégager d'un mouvement brutal.

Sa main se resserre sur ma nuque, maîtrisant mes assauts sans pour autant être douloureuse.

Le mec qui ne ressent pas la douleur mais qui sait la maîtriser chez les autres.

Un putain de sketch.

Tête baissée, j'arrive tout de même à voir qu'il m'emmène au sous-sol, là où nous réalisons nos interrogatoires.

Mes membres tremblent de rage et sa poigne sur ma nuque, sa façon de m'humilier devant tout le monde et la prochaine soufflante qui va me tomber dessus galvanisent ma colère.

Il ouvre la porte d'une des salles et nous engouffre à l'intérieur avant de me lâcher, et de fermer la porte derrière lui.

Les murs sont gris, et hormis une table en acier et une chaise, elle est totalement vide. Il fait froid, mais je transpire comme un enragé.

Je marche jusqu'au fond de la pièce, en soufflant ma rage, les yeux fermés, les mains tremblantes qui passent sur mon visage. Je tourne la tête vers lui et rencontre son regard noisette et vert qui me scrute avec attention, le visage fermé et les bras croisés sur son torse massif.

Appuyé contre la porte, son tee-shirt noir floqué à l'effigie des Sons of Anarchy met en valeur sa carrure de guerrier, son jean foncé et ses boots de motards ne font que parfaire la panoplie. Il en impose avec sa carrure de Dieu de la guerre et ses deux mètres de haut.

Sa barbe de trois jours ne cache pas la contraction de ses mâchoires, ni son air menaçant quand il suit chacun de mes mouvements.

À cinquante et un ans, mon père est toujours aussi en forme. Et les traces du temps sur son visage ne le rendent que plus charismatique et dangereux.

Mais là tout de suite, j'ai l'impression que mon instinct de survie s'est barré à Bora Bora en me laissant dans la merde.

Le corps tendu, les dents serrées, je le toise durement, ce qui ne lui fait ni chaud ni froid.

Our Little SecretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant