ALDRIC
Je croule sous le travail ces derniers jours, j'ai une grosse commande et un délai restreint pour la faire, alors je passe mon temps enfermé dans mon atelier.
Tout en continuant de communiquer avec les autres. Entre les émojis très recherchés de Cole, les conversations loufoques sur le groupe de discussion, que je ne comprends pas toujours, mais qu'il m'explique à chaque fois par vocal privé, on peut dire que le silence est loin derrière moi.
En voiture avec Ava, on part rejoindre tous les autres au speak. J'appréhende toujours les sorties publiques, mais je dois admettre qu'on me regarde de moins en moins comme si le débile de la ville était là.
- Pour une fois que je n'ai pas à te traîner de force ! Je devrais faire des cookies à Cole pour le remercier. S'amuse ma sœur en riant.
Je ricane en l'observant de biais, et constate qu'elle porte encore une fois une robe. Ses cheveux bruns ondulés sont lâchés dans son dos, ses cils sont maquillés de façon à allonger ses yeux, et je la trouve vraiment jolie.
- Ava... Spaz ?
J'aimerais réussir à faire des phrases, et dans le fond je le peux. Mais j'admets qu'il est parfois plus simple de ne pas faire d'efforts.
Ma sœur ne m'en veut pas, comme si elle comprenait que ça faisait partie du processus d'écouter et d'interpréter ce que je dis.
- J'en sais rien. Je crois que je suis juste... trop gourmande dans notre relation. Alors je vais me contenter de ce qu'on a.
Elle me fait penser à moi il y a quelques années, quand la simple idée de me faire rejeter suffisait à ce que je n'essaie pas.
Je me contentais de ce que Cole pouvait me donner.
- Non... Ava... essayer.
Et si elle se plante, alors je serais là pour elle.
J'ai vécu sept ans dans le silence pour ne pas avouer ce que je ressentais vraiment. Je ne veux pas qu'elle vive cette anxiété permanente de ne pas savoir, et les regrets qui accompagnent le silence.
Elle me sourit, et caresse mon poignet en observant le tatouage qui en fait le tour.
Un fil barbelé, un peu comme ceux qu'on voit aux abords des prisons en hauteur pour empêcher les détenus de fuir.
Pendant des années, j'étais le prisonnier de mon propre corps, de mes difficultés à communiquer.
Enfermé dans le silence.
- Si ça marche pas, je pourrais venir dormir chez toi et me plaindre que tous les mecs sont des gros abrutis ?
- Toujours.
Je me gare pendant qu'elle me sourit, dépose un baiser sur sa tempe et nous rejoignons le speak où l'ambiance a l'air d'être à la fête.
La musique est estivale, les gens rient, et certains qui me regardaient toujours de travers me saluent. Je suis Ava jusqu'au coin VIP en me dirigeant d'abord vers Ari qui est la plus proche.
Je n'attends pas qu'elle demande si elle peut avoir un câlin, je la prends dans mes bras et je sens les siens se refermer autour de moi.
- Salut mon Trésor, tu es très beau ce soir. Je suis à ça de tomber littéralement amoureuse ! Me flatte-t-elle avec affection.
- Aldric aime... l'idée.
Elle me sourit, et je dis bonjour aux autres d'un hochement de tête général pour les mecs, et d'un geste plus affectueux pour les filles.
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Our Little Secret
RomanceHEIRS OF DEATH - TOME 1 Aldric Petrova, jeune artiste de vingt-trois ans à la beauté discrète, sculpteur d'argile de talent qui modélise son âme au travers de ses créations. À défaut de s'exprimer à voix haute, il laisse son art murmurer à sa place...