5 - Déception

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Arthur ramasse le verre qui se trouve éparpillé sur le sol de la cuisine de son frère

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Arthur ramasse le verre qui se trouve éparpillé sur le sol de la cuisine de son frère. Ce dernier est assis sur une chaise à la table du salon le regard dans le vide.

- Charles, tu mets du sang partout, lui fait remarquer le jeune monégasque.

Charles quitte ses pensées à l'intervention de son frère et utilise un morceau de coton pour appuyer sur la plaie qui se trouve sous la plante de son pied.

- Je suis désolée, je n'ai pas fait exprès, s'excuse le brun.

- Bah on est chez toi, ce n'est pas mon verre et pas mon parquet, répond Arthur un regard inquiet sur son frère, ni mon pied.

Alors que les deux frères profitaient d'une après-midi à jouer à des jeux vidéo après avoir passé la matinée à la salle de sport, Charles avait reçu un coup de fil de son ami Riccardo. Ce dernier lui annonçait que le propriétaire de l'appartement qu'il convoitait retirait son offre et pour accepter celle de quelqu'un d'autre. Charles s'était alors énervé et avait donné un coup de coude dans un verre qui se trouve sur le plan de travail de la cuisine et avait marché sur un morceau de verre en allant chercher le balai.

- C'est juste que... ça fait des mois que j'y pense, j'avais déjà tellement de plans ! J'ai même déjà acheté un nouveau canapé et au final un connard a déjà acheté l'appartement ! Charles laisse sa colère prendre le dessus.

Arthur le laisse râler dans son coin ensuite n'ayant pas envie de se prendre la tête avec son frère, il sait que peu importe ce qu'il dit à Charles, dans ces moments-là rien ne rentre dans ses oreilles.

Alors qu'Arthur est rentré chez lui, Charles se retrouve seul chez lui. Un peu calmé de sa précédente colère, il décide de se changer les idées en jouant un peu de piano. Il cherche des inspirations sur son téléphone en se perdant sur des vidéos YouTube pendant un bon moment. Il finit par se rendre dans son bureau pour chercher ses vieilles partitions. Alors qu'il s'appuie sur la pointe de ses pieds pour atteindre le haut de l'étagère sur laquelle se trouve le portfolio avec ses partitions, Charles appuie fortement sur sa coupure au pied et perd l'équilibre sous la douleur lancinante. Il se rattrape alors à son bureau renversant des papiers qui n'étaient pas rangés. Après s'être assis quelqu'un instant sur la chaise à roulette qui se trouve derrière le bureau, le monégasque se penche pour ramasser les documents au sol. Ce sont les plans laissés par l'architecte suite aux mesures qu'il avait pris la semaine précédente en revenant du Japon. Charles éclate alors en sanglots. Des grosses larmes dévalent sur ses joues, son torse se soulève à un rythme saccadé avec des respirations très rapides. Charles repense au temps et à l'énergie qu'il a investi dans ce projet pour se changer les idées depuis le début de l'hiver. Il regarde fixement les documents devant lui, réalisant qu'ils n'ont plus aucune valeur. Tout ce en quoi il avait placé ses espoirs s'est transformé en un échec cuisant. Il ne peut contenir sa tristesse et laisse échapper des sanglots de désespoir, secoué par des spasmes de chagrin. Le bureau est plongé dans un silence pesant, seulement troublé par les sanglots du monégasque. Alors qu'il enfourne tous les documents dans le premier tiroir de son bureau, Charles essaye de se calmer. Il sait que sa réaction est un peu excessive, il n'a pas vraiment besoin d'un plus grand logement, il a déjà un très bel appartement, mais avec le naufrage du plan, c'est toute sa frustration contenue depuis des mois qui s'exprime.

Après sa crise de larmes, Charles se sent épuisé, il rejoint son lit où il s'endort rapidement. Il ne se réveille que le lendemain lorsque sa sonnette retentit pour la troisième fois en l'espace de quelques minutes. Charles s'étire et se frotte les yeux, ses derniers encore irrités de son chagrin de la veille.

Dring Dring Driiiiiiiiiing

Charles décide de se lever avant que la personne ne se trouvant à sa porte ne détruise le bouton de la sonnette. A peine il met un pied sur le sol qu'il grimace, sa coupure sous le pied le rappel à l'ordre.

- J'arrive, cri-t-il à travers son appartement.

Il ouvre la porte sans prendre le temps de regarder à travers l'œil-de-bœuf.

- Bah alors mon pote ! Tu profites de l'absence du Grand Prix pour faire une grasse matinée, s'exclame bruyamment Pierre Gasly, qui semble en grande forme, habillé de la tête aux pieds avec des vêtements de sport.

Pierre étonné de l'absence de réponse de son ami alors qu'il rentre dans le salon du monégasque, il se retourne pour observer ce dernier emmitouflé dans un jogging et un sweat. Il remarque alors la démarche mal assurée et les yeux gonflés de Charles. Les sourcils du français se froncent.

- Qu'est ce qui t'arrives ?

- Rien mec, j'avais complètement oublié qu'on devait aller courir ensemble et je n'ai pas mis de réveil.

- Je parle du fait que tu boites et que tu as une tronche de déterré.

- Merci pour le tact, ronchonne Charles, tu veux un café ?

- Oui je veux bien, Pierre le remercie d'un signe de tête, bon tu me racontes mon petit Charles, tu m'inquiètes là, ça avait l'air d'aller mieux ces derniers temps.

Charles hausse les épaules.

- Quelqu'un a acheté l'appartement d'en face, ça me fait chier, c'est tout.

Le français étant au courant des projets de son ami lève la tête avec un air surpris. Pierre demande alors des détails et Charles lui rapporte les paroles de Riccardo et ses conclusions, mais également l'incident avec le verre et la crise dans le bureau. Charles s'est toujours confié à Pierre depuis leur enfance, il sait que Pierre est, après Arthur, le meilleur pour le re-motivé et lui remonter le moral. Pierre étant assez connu pour être très direct dans ses paroles ce qui fait parfois du bien à Charles pour qu'il arrête de s'enfermer dans des pensées négatives.

- Bon mec, comme le Grand Prix de Chine est annulé et qu'on a un petit week-end tranquille ou pourrait sortir ? Ça te changerait les idées nan ?

- J'ai mal au pied, grimace Charles.

Pierre hoche la tête et essaye de trouver une idée pour améliorer la semaine de Charles. Mais finalement c'est Charles lui-même qui propose quelque chose :

- Je peux demander à Max s'il veut qu'on fasse un truc tranquille chez lui par exemple ?

- Oh mais oui bonne idée carrément, répond Pierre enjoué.

C'est ainsi qu'un dîner organisé chez Max Verstappen pour le dimanche soir, le champion du monde n'étant pas disponible avant. La suite de la journée passe rapidement, Pierre est reparti pour effectuer son entraînement de course à pied et Charles fit du simulateur pour préparer le prochain Grand Prix de Miami qui a lieu début mai.  

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