Chapitre 4 : édit

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L'heure du déménagement était arrivée. Ma mère m'avait pourtant dit que nous avions du temps devant nous, mais finalement les choses se sont passées beaucoup plus vite que ce que j'avais cru ; que ce que j'aurais espéré.

Les deux semaines restantes de vacances d'été étaient passées en un claquement de doigts. Ces jours avaient été remplis de cartons, de tri et d'au revoir. Sophie m'avait aidée à ranger mes affaires, rendant la tâche un peu moins lourde émotionnellement. Entre moments de rire et de silence, je m'étais résignée à laisser derrière moi une partie de ma vie. Un mélange d'excitation et de tristesse m'habitait : j'étais impatiente de découvrir cette nouvelle vie, mais à contrecœur de tout quitter.

Le petit camion de déménagement arriva en fin de matinée. Il y avait moins d'affaires que je ne l'avais imaginé. Mes meubles restaient à l'appartement ; seuls mes vêtements, mes livres et quelques objets personnels remplissaient les cartons. Avec le cœur lourd, je déposai le dernier carton dans le camion, comme si cet acte marquait une fin.

Le train que je devais prendre était prévu pour l'après-midi. J'avais encore un peu de temps devant moi. J'avais besoin de faire un dernier tour dans la ville, seule.

Les rues familières s'étendaient devant moi, chaque pavé évoquant un souvenir. Je longeai les allées bordées de boutiques et de cafés, en passant devant le petit bistrot où Sophie et moi avions partagé tant de confidences et de fous rires. Le parc, à quelques mètres, était baigné de lumière. C'était là que j'avais passé d'innombrables après-midis à lire sous les arbres, bercée par les rayons du soleil et les rires des passants. Mon regard s'arrêta sur un mur coloré de graffitis — le lieu préféré de ma bande d'amis pour nos séances photo improvisées. Chaque endroit avait son histoire, une émotion accrochée à ses murs.

Lorsque je revins à la gare, l'heure était venue. Le train attendait déjà sur le quai. Mon sac sur l'épaule, je pris une profonde inspiration avant de monter à bord. Je m'installai près d'une fenêtre, mon ordinateur et mes écouteurs à portée de main. Les paysages verdoyants défilaient rapidement, chaque kilomètre me rapprochant de ma nouvelle vie.

Les premières minutes furent consacrées à quelques messages à Sophie et mes autres amis. Puis, bercée par la musique qui résonnait dans mes oreilles, je me perdis dans mes pensées. Les paroles des chansons m'apportaient une certaine légèreté, masquant mes inquiétudes sous un voile apaisant. Le trajet passa finalement plus vite que je ne l'avais imaginé, rythmé par les notes de musique et une série que je regardai distraitement sur mon écran.

Lorsque le train s'arrêta à destination, je pris mon sac et descendis sur le quai. La gare était animée, remplie de voyageurs pressés et de familles en vacances. Je scrutai les visages autour de moi jusqu'à apercevoir ma mère et David dans le hall. Le bras de ma mère s'agitait avec enthousiasme pour attirer mon attention, tandis que David souriait chaleureusement à ses côtés. Je me dirigeai vers eux, le cœur allégé par leur accueil chaleureux.

— Salut chérie, le voyage s'est bien passé ? me demanda ma mère en me serrant dans ses bras.

— Oui, ça a été plus rapide que je ne le pensais, répondis-je avec un sourire.

David ramassa mon sac, ajoutant avec bienveillance :

— On a prévu un bon dîner pour célébrer ton arrivée. Castiel nous rejoindra un peu plus tard.

J'acquiesçai, à la fois curieuse et légèrement nerveuse. Castiel restait une énigme pour moi. Nous avions échangé quelques mots lors du dîner au restaurant, mais c'était loin d'être suffisant pour que je cerne vraiment qui il était.

Nous montions tous les trois dans la voiture de David. Pendant le trajet, je regardai les rues qui s'étendaient devant nous. Cette ville était différente de ma ville natale. Plus calme, peut-être, mais elle avait son propre charme. Lorsque nous arrivions devant la maison, je restai un instant immobile. La façade était imposante mais accueillante, avec ses briques rouges et ses grandes fenêtres. Un jardin joliment fleuri ajoutait une touche de vie à l'ensemble. Je devinai immédiatement que c'était l'œuvre de ma mère.

Il est mon Demi-Frère ... Et pourtant ... [Amour Sucré][Castiel]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant