Tout me semblait déjà bien lointain lorsque je me réveillais. Le temps semblait s'être suspendu, mon corps flottant dans un état de conscience cotonneux. Puis, je le sentis, le poids d'une présence familière et rassurance. Castiel. Comme il me l'avait dit, il était resté là, et était profondément endormi, la tête appuyée contre mon oreiller. Sa main posée sur la mienne. Son souffle tranquille contrastait avec les traits tiraillés par le sommeil inconfortable qu'il avait dû trouver dans cette chambre d'hôpital.
Sa proximité était intensément réconfortante. Un sourire me monta aux lèvres tandis que je l'observais avec attention. Son visage détendu, ses cheveux d'un rouge ardent éparpillés avec négligence. Il était beau, d'une manière pure et involontaire, loin de l'écrasante distance qu'il mettait entre lui et le reste du monde lorsqu'il était éveillé. Il était vraiment, vraiment très beau, tant que c'en était presque douloureux de le regarder.
Il avait tout pour plaire, et à n'importe qui. Mais ça allait bien au-delà de son physique. Castiel faisait partie de ces personnes qui vivaient par leur propre force. Il était intense, direct, entier. Il était tout aussi talentueux, cultivé et attentionné. Dans un sens, je pouvais presque comprendre l'obsession d'Ambre.
Ce n'était plus un simple adolescent. C'était un homme. Qu'attendais-je de lui ? Qu'il continue d'être un roc, inébranlable et dévoué ou bien tout autre chose ? L'enjeu était de taille, car la réponse à cette question nous ferait à coup sûr glisser sur un terrain miné, ou briserait ce lien fragile qui nous unissait.
Il me plaisait, c'était indéniable. J'étais véritablement tombée sous son charme, et je ne l'avais même pas vu venir. La manière dont il se comportait, dont il me regardait, tout cela avait fait naître en moi un tourbillon d'émotions que je peinais à décrire. Chaque geste, chaque mot de sa part semblait être enveloppé d'une intimité profonde. J'étais attirée par lui comme un papillon vers la lumière. Je me sentais en vie à chaque instant qu'on partageait ensemble. J'avais besoin de lui.
Pourtant, au-delà de ces sentiments, il y avait cette peur sourde, ce gouffre qui s'immisçait dans mon esprit. On ne pouvait pas. Il ne fallait pas. Ma mère ne le méritait pas. C'était indécent. Je me trouvais face à un dilemme terrible : d'un côté, je désirais ardemment découvrir ce que cette relation pouvait devenir et découvrir la personne que j'étais auprès de lui, mais de l'autre, j'avais peur de faire l'une des plus grosses erreurs de ma vie.
Je me mordillais la lèvre inférieure, perdue dans mes pensées, lorsque Castiel émit un léger grognement dans son sommeil, se tournant légèrement. Son visage, maintenant éclairé par la faible lueur filtrant à travers la fenêtre, semblait apaisé, presque vulnérable. Cette vision me fit soudain réaliser que c'était déjà trop tard, je réalisais à quel point il était important pour moi, à quel point je tenais à lui. Chaque fibre de mon être semblait connectée à lui d'une manière que je n'avais jamais cru possible jusque-là. C'est comme s'il faisait partie de moi, à part entière.
Je ne pus résister à l'envie de glisser ma main libre dans ses cheveux, caressant doucement les mèches échevelées. Il marmonna quelque chose d'intelligible, s'agitant faiblement avant d'ouvrir les yeux. Bien qu'encore embué de sommeil, son regard s'illumina aussitôt qu'il se posa sur moi.
— Tu es réveillée, murmura-t-il, la voix rauque. Comment tu te sens ?
— Salut. Ça va, acquiesçai-je d'un hochement de tête.
Il s'étira longuement, faisant rouler ses épaules en se redressant.
— Ta mère sera bientôt là, annonça-t-il en jetant un œil vers son téléphone probablement allumé pour la première fois depuis hier.

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Il est mon Demi-Frère ... Et pourtant ... [Amour Sucré][Castiel]
RomanceAlors que sa mère annonce soudainement ses fiançailles avec David, un homme que Léna, dix-sept ans, connaît à peine, elle se prépare à affronter un tournant inattendu de sa vie. Mais c'est sa rencontre avec Castiel, le fils rebelle de David qui va...