Allongée sur ce lit d'hôpital trop rigide, je tentais de rassembler mes pensées éparpillées comme des feuilles dans le vent. Le plafond blanc, criblé de petites taches me donnait l'impression d'être un tableau abstrait. Les bruits étouffés du monde extérieur parvenaient à mes oreilles, mais la seule vérité que mon esprit embrumé par les médicaments semblait vouloir saisir, c'était que Castiel avait été là, solide comme un roc.
Je me souvenais de la peur, de l'inquiétude sur son visage lorsqu'il avait franchi la porte. Cette lueur d'anxiété et de soulagement dans ses yeux qui avait trahit ses sentiments bien plus que des mots n'auraient pu le faire à cet instant. Je souriais à cette pensée. Un faible sourire qui étirait doucement ma peau meurtrie.
Rosalya, elle, était un véritable rayon de soleil. Mais, c'était l'énergie brute de Castiel, de sa présence singulière qui m'avait redonné de la force. Je sentais de plus en plus quelque chose se tisser entre nous, comme un fil invisible mais curieusement palpable qui nous reliait l'un à l'autre.
Le silence dans la chambre d'hôpital était rompu par ce satané bip-bip de la machine à laquelle j'étais reliée. Je ne la supportais plus, celle-là. Mais j'étais bien trop à l'ouest pour réellement m'y intéresser. Puis, le bruit de la porte qui s'ouvrait à nouveau me tira de mes réflexions. Je tournai la tête, anticipant un visage familier, espérant que ce soit lui qui revienne.
Sa chevelure rouge et la couleur intense de ses yeux gris m'électrisaient. Sa présence à elle seule était devenue un réconfort, une constante dans ma vie. En seulement quelques jours, il était devenu à la fois une sorte d'éclipse inattendue sur ma vie, mais aussi le soleil qui l'irradiait.
- Salut, toi, disait-il d'une voix plus douce, presque comme un murmure.
- Salut à nouveau, répondis-je, incapable de le quitter des yeux.
- Je viens d'appeler mon père. Le lycée avait déjà appelé ta mère, ils sont en route.
- Ok. Elle doit être dans tous ses états, soufflais-je en appuyant l'arrière de ma tête contre l'oreiller.
- Y'a un peu de quoi, non ? répondait-il en arquant un sourcil, bien que son ton n'envisageait pas réellement une question. Il était inquiet, les mâchoires serrées et il me fixait intensément.
- Ça va, vraiment. Ça va aller. L'infirmière a dit que ça devrait vite s'arranger. Même si j'ai l'impression de ne plus sentir ma bouche, qu'elle est toute anesthésiée. Comme quand on sort de chez le dentiste.
Les médicaments commençaient à faire effet. Heureusement, mes lèvres ne me faisaient plus mal quand je parlais, mais j'avais une sensation de gêne terrible, je les sentais lourdes et n'arrivais pas vraiment à les contrôler. Mes mimiques semblaient l'amuser, je le voyais sourire alors qu'il s'approchait de moi, les mains toujours dans les poches.
- T'as une manière bien à toi de voir le côté positif des choses, commenta-t-il en glissant sa main juste à côté de la mienne.
- Ça fait partie de mon charme, répondis-je avec un clin d'œil, qui ne devait d'ailleurs pas ressembler à grand-chose vu mon état.
- Ouais, c'est vrai.
Mon cœur ratait un battement, voire deux même. Il avait répondu sans hésiter le moindre instant, d'une voix profondément sincère et le regard qu'il posait sur moi m'enflammait de plus en plus. Il était différent de celui qu'il avait sur le toit. Celui-ci, il était ... tendre ? Ou peut-être n'était-ce qu'une hallucination provoquée par les médicaments. C'était difficile à concevoir. C'était Castiel. Un véritable beau gosse, distant aux premiers abords, avec ses allures de grand rebelle et de je-m'enfoutisme total. Comment est-ce qu'il pourrait avoir ce regard-là ?
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Il est mon Demi-Frère ... Et pourtant ... [Amour Sucré][Castiel]
RomanceAlors que sa mère annonce soudainement ses fiançailles avec David, un homme que Léna, dix-sept ans, connaît à peine, elle se prépare à affronter un tournant inattendu de sa vie. Mais c'est sa rencontre avec Castiel, le fils rebelle de David qui va...