À partir de quel moment peut-on dire que nous sommes réellement tombés amoureux ?
Eilyn Black et Zian Douglas auront beaucoup de mal à répondre à cette question. N'ayant jamais éprouvé un réel amour pour quelqu'un, ils n'ont pas su apprendre à s'app...
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Je sortis la chaîne en argent que j'avais autour du cou pour la mettre en évidence par-dessus mon tee-shirt noir. J'entendais le public s'affoler de là où j'étais, derrière la scène, attendant impatiemment de me poser derrière ma batterie.
Deux ans à se produire au Mayan et on avait maintenant une très bonne base de fans qui parlaient de nous à leur entourage, ramenant toujours un peu plus de monde chaque week-end.
C'était tellement grisant, j'adorais cette sensation.
Ça, la scène, la musique, mes potes, c'était vraiment tout ce qui me faisait kiffer dans la vie. Si je pouvais me produire sur des scènes plus grandes, avec un public plus grand, un peu partout autour du globe, alors je serais comblé. La musique était vraiment tout pour moi. C'était un moyen d'échapper au contrôle de mon père, d'exprimer mes émotions — même les plus négatives — et de vivre une passion que j'avais depuis que j'étais un petit con d'adolescent.
Et c'était aussi un très bon moyen de trouver des filles à baiser sans avoir besoin de chercher.
Un avantage non négligeable.
« — Ah, comment vont mes futurs stars ? »
Je tournai seulement la tête, sans me décoller du mur contre lequel j'étais adossé, pour voir Mahin Sharma — le propriétaire du Mayan — qui nous souriait de ses dents incroyablement blanches. Sa peau foncée faisait ressortir son immense sourire ainsi que son costard d'un blanc si immaculée que je faillis en perdre mes mirettes.
Ugo, toujours aussi poli, le salua avec gentillesse. Ce mec nous connaissait depuis deux ans, je n'avais plus besoin de jouer le mec poli avec lui. Je ne savais même pas si je l'avais déjà été en fait.
J'étais très redevable envers lui puisqu'il avait accepté de nous laisser jouer ici tous les week-ends et il ne perdait vraiment pas au change. On ramenait tellement de gens que son bar n'avait jamais aussi bien fonctionné. Il avait déjà prévu d'agrandir d'ailleurs.
« — Comment tu vas, Mahin ?, demanda Andrea qui le prit rapidement dans ses bras.
— Mieux que jamais, répondit-il joyeusement, et vous aussi quand je vais vous annoncer la bonne nouvelle. »
Alors que je n'avais pas prévu de porter attention à cette conversation, je fus intrigué par ce que pouvait bien être cette bonne nouvelle. Ruby, qui était en train de lacer ses Converse violettes, se redressa d'un bon, soudainement attentif.
Quatre paires d'yeux fixaient Mahin avec impatience et j'étais prêt à le faire parler plus vite s'il ne prononçait toujours pas un seul mot dans les secondes à venir.
« — Félicitation, les garçons. Vous avez été repérés. »
Mon cœur bondit dans ma poitrine alors que mon cerveau se mit sur pause pour assimiler cette nouvelle. Est-ce que j'avais bien compris ?
