𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎

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˚⊱ Parler, n'a jamais résolu mes problèmes⊰˚





IFE

Lorsque je suis tombée... oui, c'est ça, j'ai dû me faire ça quand il m'a propulsée contre le sol. J'ai dû heurter la table sans même m'en rendre compte.

Alors que ma main glisse sur mon visage pour essuyer le sang qui s'écoule, je le vois faire un pas de plus vers moi, me provoquant une vague de panique. Mes jambes fléchissent sous moi, mon corps réagissant instinctivement en adoptant une position accroupie. Mes bras se lèvent mécaniquement au-dessus de ma tête pour me protéger.

—    NE ME TOUCHE PAS ! Crié-je désespérée. Par pitié, ne me touche pas...

—   Tu l'as entendue ! Dit une voix féminine. Ne la touche pas, seigneur, tu ne sais vraiment pas comment t'y prendre avec les femmes.

—   Je n'ai absolument rien fait, se défend-il. Elle est juste hystérique... Je n'allais pas l'agresser.

—   Va voir ailleurs si j'y suis, prononce-t-elle d'un ton las...

Mes doigts, gorgés de transpiration, glissent lentement sur le tissu du t-shirt, en quête d'un réconfort qui semble hors de portée.

Je suis épuisée par l'accumulation de ces absurdités qui ne cessent de se propager ! J'aimerais que tout s'arrête, définitivement...

—    Ça va ? Me demande-t-elle.

Je confirme, mes yeux fixés sur le sol sale de cette cabine téléphonique. Tandis que mes doigts s'agrippent avec difficulté à la peau de ma cuisse, la pinçant et la tordant dans tous les sens.

Je suis désespérément en quête d'une sensation autre que la honte et la peur qui m'assaillent. Je souhaite ressentir une douleur si intense que plus jamais je ne pourrai ressentir quelque chose d'autre.

J'ai mal, si mal, mon entrejambe me brûle.

Sa main s'approche doucement de moi, se pose finalement sur la mienne pour me stopper dans mon activité.

Après une longue hésitation, je décide enfin de lever la tête pour la regarder.

C'est la fille de la dernière fois, celle qui était dans la voiture de Timmy.

—    Tu peux te lever ? Me demande-t-elle.

J'opine de la tête en me redressant grâce à l'aide qu'elle m'a gentiment proposée.

Kaein se tient dos à nous, en train de fumer. Sa silhouette est enveloppée dans une veste en cuir sombre, qui contraste avec la blancheur de la neige. Les flocons virevoltent autour de lui, se posant sur ses épaules, formant un léger voile sur ses cheveux blonds. Le lampadaire terne à proximité projette une lumière faible mais suffisante pour mettre en valeur la texture de sa chevelure, créant des reflets dorés.

—    Elle saigne de la joue, lui dit-il sans daigner se retourner.

—    J'ai remarqué ça aussi... Imbécile !

Il se contente de lever son bras d'une manière bien distincte, pointant son majeur vers elle. Cette action ne manque pas de la faire souffler.

Elle me fait un signe m'indiquant de sortir, je traîne mes pieds sur le sol sans grande envie de faire quoique ce soit.

—    Tu veux qu'on aille à l'hôpital ? Me demande-t-elle.

Je réfute aussitôt, une simple consultation pour cette égratignure me coûterait la peau des fesses. Je n'ai pas d'argent sur moi pour me permettre ce luxe.

CARELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant