𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒

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˚⊱ Rien n'est aussi sûr qu'il est certain.⊰˚










IFE





L'air frais pénètre par mes narines, traversant mes voies respiratoires avant de se répartir dans mes poumons. Je sens ma cage thoracique, qui était restée immobile pendant je ne sais combien de temps, reprendre son mouvement régulier.

Mes paupières, alourdies s'ouvrent lentement, laissant filtrer les premières lueurs de la pièce. Les rayons de lumière frôlent mon iris, créant des éclats de couleurs dans mon champ de vision.

Dans les couloirs, deux voix font écho.

—    Je vais aller vérifier sa température, dit la féminine.

Alors que j'entends la poignée de la porte se tourner, je me redresse automatiquement du lit. Mes yeux rencontrent instantanément ceux de Marcelina, qui se tient sur le pas .

—    Ah, tu es réveillée ! dit-elle en s'approchant doucement du lit.

—    De... depuis combien de temps je suis ici ? demandé-je, la voix encore enrouée par le sommeil.

—     Tu dors... elle jette un coup d'œil à sa montre. Depuis maintenant cinq heures.

Cinq heures ?

Mon regard se met à errer dans cette grande chambre, cherchant désespérément une horloge. Mes yeux se posent finalement sur une espèce de pendule murale.

Les aiguilles indiquent minuit.

J'opine alors de la tête en essayant de me remettre les idées en place. Elle me sourit, mais ses yeux racontent une tout autre histoire.

Non, tout sauf ça. Pas de la pitié. Je déteste tellement attiser ce sentiment. Il y a des choses bien plus tristes et douloureuses sur cette terre que ma petite personne.

Je ne minimise pas ma douleur ou quoi que ce soit, mais je me suis fait une idée : que je le veuille ou non, le monde continuera de tourner avec ou sans moi.

—    Ça va ? Je suis sûre que non...

—    Si, si, répondé-je, rapidement . Mais où je suis ?

—    Chez Kaein ! Enfin, chez lui, c'est un grand mot, roule t'elle des yeux. Mais cette maison lui appartient encore.

Chez Kaein ? Comment suis-je arrivée ici ? Il n'a quand même pas sauté pour me récupérer.

Non, il ne ferait jamais ça, surtout pas pour moi !

—    Tu te rappelles de quelque chose ? Me questionne-t-elle doucement.

J'ai essayé de me suicider en sautant d'un pont, mais j'ai échoué.

Même mourir, je ne sais pas faire !

Je secoue la tête, feignant avoir oublié. Tout ignorer me semble plus facile à porter que la vérité.

L'amnésie me va si bien aujourd'hui plus que d'autres jours.

CARELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant