𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐

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˚⊱Choisir, c'est parfois sacrifier quelque chose. ⊰˚



IFE


5 mois !

Cela fait bientôt 5 longs mois que je n'ai pas remis les pieds au Queens.

Je redoute énormément ces retrouvailles avec ma mère. Je ne sais pas du tout dans quelles conditions elle va m'accueillir. Si elle sera heureuse de me voir ? En colère ? Triste ?

Je suis dans le flou le plus total...

Sachant que la dernière fois que je l'ai eue au téléphone elle m'a raccroché au nez en disant que j'en faisais trop.

Je prie pour qu'elle soit juste ouverte à la conversation. Je n'ai absolument pas l'intention de me disputer avec elle pendant ce séjour.

Je n'ai ni la force, ni l'énergie pour ça !

— Le train Harlem 696 en provenance de la banlieue nord, en direction de Grand Central, approche de la gare. Annonce un agent, à travers les haut-parleurs de la gare.

Un souffle blanchâtre s'échappe de mes lèvres, tandis que mon billet de métro froissé lutte vaillamment contre le vent glacial qui s'abat impitoyablement sur la gare depuis déjà une bonne dizaine de minutes. Les passants pressés se dépêchent de se mettre à l'abri, leurs écharpes virevoltant dans l'air glacial, tandis que le bruit des trains qui s'approchent résonne dans le lointain.

Putain, presque une heure de transport pour arriver à l'appartement... Heureusement, nous ne sommes pas loin de la gare.

Pour une fois, j'apprécie ce détail. J'ai toujours détesté entendre les trains passer à côté de ma chambre, car ils me réveillaient ou couvraient les hurlements de ma mère lorsqu'elle se disputait avec l'un des hommes qu'elle ramenait à la maison...

J'en ai vu passer pas mal, tous aussi détestables les uns que les autres. Certains étaient très doués pour dissimuler leurs véritables intentions, tandis que d'autres devaient déployer des efforts considérables pour se faire passer pour quelqu'un d'autre.

Qu'ils soient de bons acteurs ou non, ils finissaient tous par me complimenter une fois que ma mère avait tourné le dos, allant même jusqu'à créer des contacts physiques qui n'avaient pas leur place. Et comme à chaque fois, dès que ma mère découvrait la vérité , elle les mettait à la porte et s'en prenait à moi.

« Tu ne peux pas arrêter de faire ton allumeuse pour une fois Ife ! »

« Cache tes seins, après tu t'étonnes. »

« Je ne peux jamais ramener personne ici sans que tu ne le séduises. »

Mon père n'a jamais été mis au courant d'aucune histoire, car ma mère avait réussi à me faire croire que j'étais le problème !

Elle m'a tellement fait me détester.

—   IFE !

Je relève ma tête du sol où je m'amusais à regarder mes pieds écraser les quelques blocs de neige. Mes yeux se posent sur Peter qui se dirige vers moi arbore un sourire chaleureux,, suivi de près par Kaien, les mains négligemment glissées dans ses poches, un air détaché, comme s'il n'était pas affecté par le froid mordant qui règne autour de nous.

—    Qu'est-ce que tu fais là ? Me demande t'il.

—    Je retourne au Queens.

—    Quoi ? S'exclame-t-il. Mais pourquoi ?

CARELESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant