IV - Soirée yacht

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À une heure aussi tardive, le port était désert. La faible lumière émise par le soleil se reflétait sur la surface de l'eau, créant alors de magnifiques jeux de lumière. Les amis arrivèrent en riant, brisant le silence jusqu'alors maître des lieux. Charles passa devant Pierre afin de le guider à travers ce dédale de bateaux. Le Monégasque s'arrêta soudainement devant un immense yacht gris, se démarquant parmi tous les autres engins blancs. Il sortit la passerelle afin de monter à bord et fit un signe de la main pour faire comprendre à Pierre qu'il pouvait monter. Celui-ci s'élança ; Charles fit de même et rejoignit le Français. Sans perdre de temps, ils démarrèrent le bateau et Charles prit les commandes. L'homme engagea la conversation :

« Je vais te montrer un coin tranquille que j'ai découvert il y a peu. Tu vas être subjugué !

- J'ai hâte de voir ça ! »

La conversation fut coupée par la sonnerie du téléphone de Pierre.

« Oh, c'est Kika ! s'exclama Pierre.

- Ah ! J'espère qu'elle va bien. Tu lui passeras le bonjour de ma part, demanda Charles.

- Elle se porte à merveille ! répondit Pierre »

Après une dizaine de minutes de navigation, Charles arrêta le moteur et cria :

« C'est bon ! On est arrivé ! »

Pierre qui répondait au message de Kika leva la tête et s'exclama :

« Wow..., c'est magnifique !

- J'en étais sûr que ça te plairait. Attends-moi deux minutes, je vais chercher des verres et le champagne ! »

Pierre fut surpris et attendit patiemment le retour de son ami. Charles revint avec deux coupes de champagne dans une main, et la bouteille dans l'autre. Pierre lui demanda :

« Pour quelle raison sors-tu le champagne ? Et comment ça se fait que tu en aies dans ton yacht ? »

Charles rigola avant de répondre à la question de son ami étonné par la situation.

« Pour fêter nos retrouvailles ; ça fait un bon bout de temps qu'on n'a pas passé une soirée ensemble ! Et pour la bouteille, j'en ai toujours une au frigo en cas de besoin. »

Les deux pilotes s'avancèrent et s'installèrent à la proue du bateau, face au magnifique coucher du soleil. Charles fit sauter le bouchon et remplit les coupes.

« À notre amitié !

- À notre amitié ! répéta Pierre qui but une gorgée de champagne. Tu ne veux toujours pas me dire de qui tu es tombé amoureux ?

- Non, pas pour le moment. Surprise !

- Et quand aurais-je la chance de connaître son identité ?

- Humm... Je ne sais pas... On va dire... Au prochain GP ? Ça te va ?

- Ah bah voilà ! J'ai hâte de savoir !

- Content de voir que ça t'intéresse. En général, les autres ne s'intéressent pas trop à mes histoires d'amour. »

Les deux amis restèrent plusieurs minutes sans parler, à contempler l'horizon doré. Les silhouettes des oiseaux passant devant le soleil se faisaient nombreuses. Puis Pierre reprit la parole :

« Rien à voir avec notre conversation de tout à l'heure, mais je me pose une question. Au Grand Prix de Bahreïn, j'ai croisé Max après la course. Il m'a très mal regardé. Tu n'aurais pas une idée de pourquoi il a fait ça ?

- Ce n'est qu'une hypothèse, mais je pense qu'il doit certainement être jaloux de toi et de la relation amicale qu'il y a entre nous deux.

- Si c'est ça, alors j'irai lui en parler... »

Un long silence conclut leur discussion. Soudainement, Pierre se leva et retira son t-shirt qu'il lança en arrière. Il retira ses chaussures ainsi que ses chaussettes et se jeta à l'eau. L'homme cria à son ami de le rejoindre. Celui-ci ne perdit pas de temps et retira sa chemise, ses chaussures et ses chaussettes qu'il déposa proche de celle du Français. Le Monégasque sauta à l'eau et son atterrissage provoqua de grosses éclaboussures qui atteignirent Pierre.

Après plusieurs heures passées à s'amuser dans la mer, les deux pilotes rentrèrent au port. Le soleil avait eu le temps de complètement disparaître derrière l'horizon. Seule une faible lumière émise par la lune et les étoiles permirent aux deux jeunes de retrouver le chemin menant à l'appartement. Ils atteignirent l'immeuble et trouvèrent encore une fois la porte de l'entrée ouverte. Pour la deuxième fois de la journée, Pierre monta les escaliers, mais cette fois-ci accompagné. Pendant leur ascension, comme l'heure se faisant tard, Charles proposa à son ami de rester dormir chez lui. Celui-ci accepta la proposition avec beaucoup de reconnaissance. Ils atteignirent le bon étage rapidement et se placèrent devant la porte d'entrée. Charles sortit la clé de sa poche et la dirigea vers la serrure. Mais en voulant l'insérer, il se rendit compte que la porte était ouverte. Il la poussa et découvrit son appartement saccagé. Les deux hommes rentrèrent pour observer les dégâts de plus proche : les meubles étaient retournés, les placards ouverts et complètement vidés, la vaisselle brisée au sol, les vitres avaient été salies, les vêtements déchirés et éparpillés dans toutes les pièces, et surtout, le trophée que Pierre avait observé plutôt dans la journée avait été usurpé. Seul le piano était intact et n'avait subi aucune attaque. Charles, surpris et choqué par la scène, fondit en larmes. Le français le serra fort dans ses bras pour le consoler ; mais une question lui trottait en tête : qui était à l'origine de ce carnage ?

𝑇ℎ𝑒 𝑅𝑎𝑐𝑒 𝑂𝑓 𝐿𝑜𝑣𝑒 ~ 𝑃𝑖𝑎𝑟𝑙𝑒𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant