XIV - Surprise...

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   Sa semaine de repos en Corse prit malheureusement fin, et Pierre dut rentrer chez lui, en Normandie. Mais avant de repartir pour la France, il fit une promesse à son compagnon. Il lui annonça qu'il comptait parler de leur relation à Charles dans les jours qui suivaient. Arthur fut ravi en apprenant la nouvelle, mais l'heure du départ sonna. La séparation fut assez dure, à la fois pour le Français, mais aussi pour le Monégasque. Les deux hommes, pendant leur trajet en avion, se ressassèrent maintes et maintes fois leur séjour sur l'île méditerranéenne, et s'imaginaient déjà le jour où ils se retrouveraient. Bien que la distance les séparait, ils étaient réunis par leurs souvenirs, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés.

   Le soleil commençait à se coucher lorsque Pierre arriva enfin chez lui après un trajet épuisant émotionnellement. La fatigue s'était emparée de son corps et il n'avait qu'une envie : prendre une douche pour détendre les muscles de son corps, puis se jeter dans ses draps pour entamer une bonne nuit de sommeil.

   Il se présenta devant la porte d'entrée et récupéra ses clés qui se trouvaient dans la poche avant de son bermuda. Mais à cause de l'épuisement, il les lâcha malencontreusement en les sortant et elles tombèrent à ses pieds. Le Français se baissa alors pour les récupérer, mais en les attrapant, il remarqua une enveloppe à son nom qui dépassait du paillasson. Il la récupéra immédiatement, et l'examina. Pierre la trouva dans un premier temps étrange, car il n'y avait que son nom et son prénom d'inscrit dessus. Et pourquoi laisser cette enveloppe devant sa porte plutôt que de la déposer dans sa boîte aux lettres ? Le Normand ne perdit pas plus de temps et l'ouvrit pour en vérifier le contenu. Il y trouva une feuille pliée en deux, sur laquelle était écrit un message à la main. Il commença alors à lire à voix haute :

Je viens d'apprendre que tu avais passé une semaine en Corse avec Charles. As-tu apprécié ? Car ce n'est pas mon cas. Je t'avais pourtant prévenu de ne plus t'approcher de lui, de le laisser et de l'oublier, mais tu ne m'as pas écouté. Il y a donc des répercussions à tes actes. Je te conseille d'aller vérifier par toi-même dans ton salon ; une surprise t'y attend.

   Pierre s'empressa alors d'ouvrir la porte, mais rentrer la clé dans la serrure ne lui avait jamais paru aussi difficile. Après s'y être repris plusieurs fois, il réussit enfin à l'ouvrir et se précipita vers son séjour. Une très courte distance séparait son entrée de son salon, mais la parcourir lui parut une éternité. Il ne parvenait plus à réfléchir, s'imaginant dans quel état il allait retrouver la pièce. Mais en arrivant, il fut surpris de constater que tout était en ordre : rien de volé, de vandalisé ou de déplacé. Bien au contraire, la pièce était illuminée d'une magnifique, mais inhabituelle lumière dorée ; trop dorée pour qu'il s'agisse tout simplement de la lumière du soleil. Émerveillé par sa beauté, il contempla la pièce qui baignait dans cette apaisante lueur et remarqua qu'elle émanait d'une coupe. Mais il fut choqué en voyant le trophée : premièrement, car il ne lui appartenait pas ; deuxièmement, parce qu'il s'agissait du trophée qu'on avait dérobé à Charles le jour où ils avaient passé une soirée sur son yacht à Monaco. Une avalanche de questions bouscula alors l'esprit du pilote. Pourquoi l'intrus n'a-t-il rien usurpé ? Pourquoi a-t-il laissé la coupe chez le Normand ? Et dans quel but ? Et qui pouvait bien être cet intrus ? Même si Pierre avait en réalité une petite idée sur l'identité de celui-ci...

𝑇ℎ𝑒 𝑅𝑎𝑐𝑒 𝑂𝑓 𝐿𝑜𝑣𝑒 ~ 𝑃𝑖𝑎𝑟𝑙𝑒𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant