𝑇ℎ𝑒 𝑅𝑎𝑐𝑒 𝑂𝑓 𝐿𝑜𝑣𝑒 ~ 𝑃𝑖𝑎𝑟𝑙𝑒𝑠

V - Alexandra

   Il faisait nuit sur le circuit d'Arabie saoudite, lorsque Pierre sortit de sa monoplace. Il venait tout juste de terminer la Q3 à laquelle il s'était qualifié de justesse. Pierre retira son casque et repensa au cambriolage de l'appartement de son ami il y a de cela deux semaines. Depuis l'incident, le Français n'avait pas revu Charles et était impatient de le retrouver. Il prit alors la décision d'aller parler au Monégasque et se dirigea vers son paddock. En chemin, il tomba sur Max Verstappen, qui l'aborda violemment :

« Eh Gasly ! lui cria le Hollandais, j'aime pas trop la façon dont tu te rapproches de Charles depuis le GP de Bahreïn. T'as pas intérêt à continuer de lui tourner autour, sinon ça va mal se passer ! »

Et sur ces mots, Max s'en alla, laissant seul Pierre, bouche bée par ce qu'il venait d'entendre. Lors du dernier GP, il ne savait pas pourquoi Max l'avait mal regardé, mais maintenant, il en était certain : Max est bien jaloux de l'amitié entre Charles et Pierre.

   Il resta quelques secondes de plus sans bouger, lorsqu'il sentit des bras s'enrouler autour de son cou. Il se retourna et les yeux bleus du Français croisèrent les yeux verts de Charles. Il fut fasciné par son large sourire et ses fossettes qu'il trouvait ravissantes. Pierre ne trouva pas les mots pour commencer la conversation tellement il fut émerveillé ; c'est donc Charles qui s'engagea :

« Ça va Pierre ? Tu fais une drôle de tête !

– Euuuh... oui... répondit Pierre, un peu gêné de la situation.

– Bon, alors tout va bien ! enchaîna le Monégasque. Tu te souviens qu'aujourd'hui, j'ai une grande annonce à te faire ! »

Pierre se demanda ce que pouvait être cette "grande annonce", mais il ne pouvait réfléchir ; ses pensées revenaient toujours à Charles. L'homme, voyant que Pierre était dans les nuages, remua sa main devant le visage de son ami. Celui-ci sortit de son rêve et répondit :

« Ah ! Désolé, je réfléchissais, mentit Pierre. De quoi tu dois me parler déjà ? J'ai complètement oublié ce que c'était. »

Charles rigola avant de répondre :

« C'est pourtant toi qui m'avais demandé de te le dire... Je dois t'annoncer de qui je suis amoureux !

– Ah oui, c'est vrai ! Je m'en rappelle maintenant. Alors, qui est l'heureuse élue ?

– Elle s'appelle Alexandra, mais tout le monde l'appelle Alex. J'ai fait ma demande la semaine dernière et on sort ensemble depuis ! cria Charles, fou de joie. »

Pierre était content pour son ami, mais au fond de lui, il était mal. Ne pas pouvoir lui avouer ses sentiments ne le dérangeait pas tant que ça, mais voir Charles avec une autre personne lui fendait le cœur. Il sourit à Charles, mais au fond de lui, il ne voulait qu'une chose : pleurer. Pierre décida de changer de sujet pour ne pas enfoncer le couteau dans la plaie :

« Sinon pour ton appartement, tu as des nouvelles ?

– Malheureusement la police n'a rien trouvé d'intéressant qui permettrait de trouver qui est le coupable. En plus, énormément de choses ont été cassées et un de mes trophées a été volé.

– Je suis désolé pour toi, répondit Pierre.

– Tu n'as pas à t'excuser pour ça, tu n'y es pour rien. Mais bon, on ne va pas se laisser décourager ! On a un GP à remporter je te rappelle, et ce n'est pas cette malheureuse nouvelle qui va m'empêcher de monter sur le podium ! »

Pierre fut subjugué par l'optimisme du pilote. Il reconnaissait bien Charles ; toujours positif.

« Ah, j'ai failli oublier ! On organise une soirée avec les autres pilotes après la course. Tu veux venir ?

– Grave ! Bien sûr que je serai présent !

– Parfait, je t'enverrai toutes les infos par message. Je suis désolé, mais il faut que j'y aille ; Alex m'attend. À plus !

– À plus ! »

   Pierre se retrouva seul, et il venait d'accepter une invitation qu'il aurait en réalité voulu refuser. Si le Français avait décidé de s'y rendre, c'était principalement parce qu'il ne voulait pas décevoir son ami et le rendre triste.