𝑇ℎ𝑒 𝑅𝑎𝑐𝑒 𝑂𝑓 𝐿𝑜𝑣𝑒 ~ 𝑃𝑖𝑎𝑟𝑙𝑒𝑠

II - Confidence

   Suite aux évènements mouvementés du Grand Prix de Bahreïn, Pierre décida de rentrer chez lui, en Normandie. Le Français avait besoin de repos, de beaucoup de repos, et surtout, de parler à Kika d'un sujet sensible...

   Après un long voyage, le jeune homme était enfin arrivé à son domicile. Il pénétra dans le hall d'entrée, plongé dans le noir. Il n'y avait pas un bruit ; Pierre était seul, sa copine n'étant pas encore revenue de sa journée de travail. Le silence fut brisé par le claquement assourdissant de la porte. Le pilote ouvrit les volets pour laisser la lumière redonner vie à son habitation. Il commença à défaire sa valise et ranger ses affaires, tout en préparant le discours qu'il allait prononcer devant sa petite amie pour lui expliquer la dure décision qu'il avait prise, lorsqu'il entendit soudainement la porte clancher. Il arrêta son activité et se dirigea vers l'entrée, où il vit Kika qui retirait ses chaussures. Elle s'approcha de son petit ami et lui dit :

« Il faut que je te parle.

– Moi aussi, lui répondit le pilote. »

Le couple changea de pièce pour discuter. Ils s'assirent dans le salon, l'un en face de l'autre, et Kika prit la parole en première :

« Je... je ne sais pas trop comment aborder le sujet. J'ai peur de te blesser... C'est compliqué...

– Si c'est trop compliqué pour toi, je peux commencer.

– Non, c'est bon, ça va aller. En fait... notre relation... elle est... comment dire...

– Compliquée ? compléta Pierre

– Oui... La distance qui nous sépare quand tu pars pour tes Grands Prix est vraiment difficile à supporter pour moi. Je me sens seule... Tu n'es presque jamais à la maison.

– Je te comprends. Je voulais te parler de la même chose. Quand je suis en déplacement, ton absence est très douloureuse et je sais malheureusement que ton travail t'empêche de me suivre dans mes aventures. Je pense qu'il serait mieux de stopper notre relation là.

– Je pense aussi... Mais on reste amis tout de même ?

– Bien sûr, il n'y a aucune raison pour laquelle on ne le resterait pas ! »

Et Pierre serra dans ses bras son ex-petite amie, pour lui montrer que leur amitié était toujours présente, et la femme fit de même. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs longues minutes. Pierre, toujours dans la même position, ajouta :

« Je voulais aussi t'expliquer autre chose, mais finalement, je ne me sens pas prêt à te le dire maintenant...

– Pas besoin de me le dire, j'ai compris : tu es gay, n'est-ce pas ? »

Pierre se redressa, et, l'air surpris, lui répondit :

« Comment tu le sais ? Je n'en ai jamais parlé à personne.

– J'ai bien remarqué la façon dont tu regardes Charles quand vous passez du temps ensemble hors des compétitions. Tu l'aimes et ça se ressent. J'ai également appris pour la rupture de ton ami, et je pense que tu devrais aller le retrouver pour le réconforter. Tu pourrais peut-être même lui avouer tes sentiments.

– Mais il est hétéro...

– Tu n'en sais rien. Peut-être qu'il est bi, ou peut-être même qu'il s'est séparé parce qu'il a réalisé qu'il aimait les hommes. Tu n'as rien à perdre, tout à gagner.

– Non, il s'est séparé à cause d'une dispute... »

La jeune Française se leva, se dirigea vers la chambre et revint avec la valise de l'automobiliste.

« Tu vas refaire cette valise et partir pour Monaco pour avouer tes sentiments à Charles. Et pas de négociation possible ! Je fais ça pour t'aider, pas pour t'embêter. Si tu ne lui dis pas maintenant, tu ne le feras jamais.

– Merci de ton soutien, mais je ne sais pas si je vais y arriver. Je vais essayer, mais je ne te garantis rien. »

   Pierre prépara ses affaires et s'élança vers la porte d'entrée. Avant de quitter son domicile, l'homme remercia de nouveau Kika, qui était désormais une amie très proche. Il avança doucement vers sa voiture, les yeux humides et le cœur rempli de bonheur. L'homme ne pouvait espérer une meilleure réaction de la part de la femme avec qui il avait passé de merveilleux mois en couple. Il s'installa dans son Alpine bleue, démarra et fit un signe de la main pour saluer son amie, avant de disparaître au loin, en direction de l'aéroport.