VIII - Confusion

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   Charles tenait la main du Français lorsque celle-ci se contracta. Le Monégasque, qui était jusque-là avachi sur le lit sur lequel était allongé Pierre, se redressa et s'exalta en voyant son ami enfin sorti de son interminable repos.

   Pierre ouvrit lentement les yeux, mais sa vue était totalement floue. Il put tout de même distinguer une silhouette devant lui. Il demanda alors, paniqué :

« Pourquoi ma vue est si trouble ?! Et pourquoi ma tête me fait-elle si mal ?!

– Calme-toi Pierrot, répondit Charles en ricanant à la vue de son ami désorienté. Tout va bien ! Il n'y a aucune raison de paniquer. »

En entendant de nouveau la voix du Monégasque et son récent surnom, le Français s'apaisa immédiatement.

« Charles, c'est toi ! Je suis tellement content que tu sois là ! Mais je suis complètement perdu... Je vois flou, j'ai mal au crâne, et je ne me souviens pas de ce que l'on a fait hier soir après la fête... Tout est si confus dans ma tête... J'ai besoin de toi, Charles... Tu sais ce qu'il m'arrive ?

– Oui, je vais t'expliquer. Pour faire simple, tu as eu un accident à la soirée organisée par Max...

– C'est pour ça que j'ai si mal et que ma vue est trouble... Je comprends mieux...

– Mais je dois aussi te dire que ce n'était pas hier soir qu'a eu lieu la soirée, mais il y a déjà plusieurs jours...

– Comment ça, plusieurs jours ? répéta Pierre surpris.

– Tu as été dans le coma pendant trois jours...

– Comment ça ?

– Tu as fait une commotion cérébrale à la suite d'une chute sur la tête en retournant à l'hôtel. Max et moi t'avons emmené à l'hôpital le plus proche. Heureusement pour toi, tu n'as rien de grave.

– Rien de grave ?! Je vois flou là quand même...

– Les médecins ont dit que c'est courant de ne pas bien voir après un coma. Tu devrais revoir correctement dans quelques heures.

– Ah ok... C'est tout ce qu'ils ont dit ?

– Ils ont aussi précisé que tu aurais une perte de mémoire des minutes qui ont précédé l'accident et de certains événements récents, de la fatigue, et également des vertiges pendant quelques jours.

– Ça fait beaucoup là... lança Pierre désespéré.

– Ils m'ont donc demandé de rester avec toi pour surveiller ton état et pour t'aider dans les tâches du quotidien. »

Pierre commença à rougir en entendant cette merveilleuse nouvelle. Il allait avoir Charles rien que pour lui : cet accident n'était pas si mal finalement.

« Ça va Pierre ? demanda Charles. Tu es tout rouge.

– Ah ! Euh... J'ai juste un peu chaud, dut mentir Pierre. Et combien de temps tu vas devoir rester avec moi ?

– Le temps que les symptômes disparaissent. Donc entre deux et quatre semaines selon les infirmiers. »

Le Français fut ravi : il s'imaginait que son ami allait rester une semaine au maximum ; mais jusqu'à quatre, c'était cru pensable pour le pilote avant de l'entendre sortir de la bouche du Monégasque.

« Mais cela veut dire que je ne pourrai pas participer au GP d'Australie ? demanda Pierre inquiet.

– Malheureusement il n'y a que très peu de chance que tu te remettes de ton accident assez rapidement... »

Le Français afficha une forte déception sur son visage pâle. Il baissa la tête et de volumineuses larmes couleur saphir coulèrent le long de ses douces joues rougeâtres. Le Monégasque, témoin de la scène, fut profondément touché de voir son ami impuissant. Pierre lui rappelait son premier Grand Prix de l'année, à Bahreïn ; mais cette fois, les rôles étaient inversés et c'était au tour de Charles de réconforter son camarade. Ne sachant que dire, il s'avança sans un mot vers son ami et l'emprisonna fort dans ses bras pour le consoler.

𝑇ℎ𝑒 𝑅𝑎𝑐𝑒 𝑂𝑓 𝐿𝑜𝑣𝑒 ~ 𝑃𝑖𝑎𝑟𝑙𝑒𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant