Chapitre 16

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Athénaïs

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, les papillons dans mon ventre ne m'ont pas quitté, bordel je n'arrive pas à mettre de mot sur ce que j'ai éprouvé, c'était un mélange de folie, d'extase et de bonheur, du pure bonheur car c'était avec Ignacio.

Il était doux, dans ses gestes, dans ses mots, dans tout.

Je me souviens de ses doigts caressant ma peau, de sa respiration qui me chatouillait le ventre, de sa bouche posée sur moi, mon dieu j'ai encore du mal à réaliser ce qu'il m'a fait.

Ma tête lovée à l'intérieur de son bras, me fait réaliser que je ne veux plus être loin de lui, bon c'est pas pour autant que je quitterai ma chambre, j'affectionne mon indépendance mais j'aime être dans ses bras, qui me font me sentir en sécurité. Ignacio avait raison, je me sens différente comme si j'étais devenue une autre personne intérieurement.

Je sens mon meilleur ami, s'agiter à mes pieds. Je décide de sortir du lit accompagné de Ange, comme convenue Ignacio, a déposé ses lunettes sur la table de chevet à mes côtés, je les glisses sur mon nez et me laisse guider par mon chien. Je l'entends gratter à la porte, je l'ouvre et la referme dans le plus grand des silences. Je compte les pas qui m'amènent jusqu'au escalier, Ange glisse son museau dans ma paume m'aidant à descendre.

Je profite de ma descente pour renifler les senteurs de la maison, un peu floral mais aussi boisée.

La dernière marche franchis, mon meilleur ami m'abandonne pour engloutir ses croquettes.

Je me sens comme une imbécile ne sachant pas où aller, je ne sais même pas où se trouve le divan, ni la cuisine, ces détails me rappelle une fois de plus, que seule je suis incapable de me déplacer, je déteste foncer vers l'inconnu et ici, je nage en plein dedans.

Si je vadrouille, je risque de tomber sur quelque chose où casser un objet, je m'en voudrais de tout démolir pour ma deuxième visite. Je pourrais remonter, me blottir dans ses bras, mais je ne veux pas le réveiller, parce que ce serait comme lui annoncer que je ne voie pas.

Foutu, handicap...

Je décide de me glisser sur le sol, en attendant que Ange se décide à venir me chercher, de toute façon je n'ai pas vraiment le choix, j'approche mes genoux de ma poitrine, les bras croisés j'enfouis mon visage à l'intérieur.

Ignacio

Mon bras tapote la place où se trouvait Athéna hier soir, le froid me fait savoir qu'elle est sortie du lit depuis déjà un bon moment. Les souvenirs de cette nuit me font ouvrir les yeux aussi vite que l'éclair, je parcours la chambre Ange ne s'y trouve plus non plus, mes lunettes par la même occasion.

- Fais chier !

Je sors du lit au pas de course, enfile un jogging, avant de partir à sa recherche, je tends l'oreille, rien.

Merde, je ne peux pas croire qu'elle se soit enfuie pas après cette nuit, y a au moins douze kilomètre de marche avant d'arriver au campus. Je me gratte la nuque en sortant de la chambre, aucun son me fait croire qu'elle serait ici, pas d'odeur de café, rien.

Putain, j'étais sûr qu'elle avait passé une bonne soirée, que tout était parfait, du moins c'est ce que j'ai ressentis à ses côtés, de toute évidence ce n'était que dans un sens puisque je viens de me réveiller seule dans mon lit avec une place complètement froide. Je m'avance en direction des escaliers, mes yeux se posent sur sa silhouette recroquevillée, mon cœur s'emballe en la voyant assise au sol, Ange à ses côtés.

Elle est là.

Il me regarde en remuant la queue, je glisse mon index sur ma bouche afin qu'il ne fasse pas de bruit, comme ci il comprenait, il ne bouge plus.

Un amour sans visage. Tome I.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant