Chapitre 10

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Chan venait de passer les portes de l’agence, la tête basse. La réunion venait à peine de se terminer qu’il n’avait qu’une envie, c’était de retourner se terrer dans son loft. Certes le contrat était signé, mais Chan venait de passer les deux heures les plus longues et les plus horribles de sa vie. Joon-hui ne l’avait pas lâché d’une semelle, chaque mot que Chan prononçait était repris par l’homme en face de lui. L’un n’avait rien préparé et l’autre connaissait son sujet par cœur. Il n’avait clairement pas fait le poids, il ne savait même pas comment ils en étaient venus à signer.

Chan se sentait complètement abattu par la situation, comme s’il avait triché et qu’il ne méritait pas ce résultat. Pourtant il n’avait fait que suivre sa mission pour la compléter, il n’avait transgressé aucune règle. Plongé dans ses pensées, Chan ne regardait pas trop où il allait et ses pas le guidèrent dans une petite rue qu’il n’avait jamais vue auparavant. Les maisons étaient un peu moins modernes que le reste du quartier et tout était très fleuri. Chan eût l’impression d’être passé dans un tout autre univers.

De nombreuses boutiques artisanales prenaient place le long des trottoirs, proposant des articles en tout genre.
Il n’y avait pas grand monde, la rue était très calme mais pas silencieuse pour autant. En effet, Chan pouvait entendre quelques oiseaux gazouiller dans les arbres, les clients de la terrasse d’un petit café discuter calmement. Les lieux semblaient venir d’un autre temps.

Chan continua d’avancer dans la ruelle jusqu’à poser les yeux sur une boutique de fleurs. N’étant pas pressé, Chan s’approcha des étales devant la vitrine, voulant admirer les fleurs qui s’y trouvaient. Il n’avait jamais eu une grande passion pour les plantes, mais il en admirait toujours la beauté. Les étales étaient colorées et harmonieuses, tout semblait organisé avec le plus grand des soins.

Alors qu’il continuait d’admirer les compositions, un mouvement à côté de lui le fit légèrement sursauter. Il n’avait pas vu que le fleuriste avait quitté la boutique, afin de faire un réassort des étales. Ce n’était pas une vieille dame comme dans beaucoup d’histoires, mais un jeune homme dans la fleur de l’âge. Il ne semblait pas lui prêter attention, alors Chan se permit de l’observer un peu plus. Le garçon semblait avoir son âge, mais son visage ne lui disait rien.

Le fleuriste se tourna vers lui pour lui adresser un doux sourire, avant de retourner dans la boutique. Mignon, fût le premier mot qui vint à l’esprit de Chan pour le qualifier. Il trouvait que le fleuriste s’accordait bien avec sa boutique. Aussi étrange que ça puisse paraître, c’était comme si cet endroit avait été fait pour lui.

Chan pouvait le voir à travers la vitrine, en train de continuer d’organiser des bouquets. Il avait comme oublié ce qu’il faisait précédemment, son attention était toute dirigée vers le garçon. Sans vraiment réfléchir, Chan passa les portes de la boutique. Mais il ne pouvait décemment pas continuer de le fixer sans raison, il risquait de passer pour un gars louche. Alors, il se pencha à nouveau sur les fleurs. Il n’y connaissait rien, que ce soit comment s’en occuper correctement ou leur signification, ce n’était pas un domaine qu’il maîtrisait.

Son regard fut attiré par une fleur rose et blanche, elle dégageait une douce odeur vanillée et Chan ne put s’empêcher de tendre la main vers la fleur.

- Attention avec celle-ci ! C’est une amaryllis, elle est toxique.

Chan sursauta en entendant la voix derrière lui, c’était le fleuriste qui venait de parler.

- Je… Désolé je ne savais pas.

Le garçon lui sourit à nouveau et s’approcha de lui. Chan se tenait droit comme un piquet, les mains plaquées contre ses cuisses. Il n’osait plus toucher à rien.

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