Sortie de nuit

725 46 10
                                    


Les deux jeunes regardèrent une émission ensemble le soir, une enquête sur un tueur en série. S'effondrer côte à côte dans le canapé après le dîner devenait une tradition au fil des jours. Peut-être étaient-ils un peu plus proches physiquement qu'il n'était acceptable pour deux amis.

Mais une fois l'engrenage lancé, Maxime ne pouvait plus l'arrêter.

Il sentait son strict contrôle lui échapper, le barrage cédant finalement sous le poids de touchés désinvoltes et de sourires doux.

Son geste soigneusement calculé, il se leva pour éteindre la lumière et se rassit un peu plus près de Djilsi, prétendant agir inconsciemment. Le dossier du siège lui rentrait un peu inconfortablement dans le dos mais il s'en fichait, se réajustant jusqu'à pratiquement toucher son ami. Si ce dernier avait remarqué son manège, il eut au moins le mérite de ne rien dire.


Une fois de plus irrémédiablement attiré par Sid aussi vrai que la gravité l'attire vers la terre, Maxime se promit que dès que l'autre s'en irait, il lui dirait tout ces mots qui se bousculaient dans sa tête sans qu'il ose les prononcer. Pour l'instant rien de tout cela n'avait d'importance, l'homme était toujours à côté de lui, la respiration calme et régulière. Dormait-il ? Il attendit quelques minutes pour en être certain.


Puis sur un coup de tête, sa main remonta jusqu'au visage de son camarade. Il lui enleva une mèche foncée qui lui tombait sur le front. Il ne voulait pas le réveiller, s'assurant de garder le contact le plus délicat possible. Les cheveux étaient doux, avec une pointe d'humidité. Sûrement à cause de la douche qu'il avait prise juste avant. L'odeur légère de shampoing confirmait sa théorie.


L'endormi fredonna un doux "mmmh" dans son sommeil et Maxime réalisa que s'il se réveillait alors en étant aussi proche, cela soulèverait des questions gênantes.



Il recula vivement sa main comme s'il s'était brûlé, préparant déjà une excuse semi crédible pour justifier son geste. Mais il se détendit de nouveau en voyant que l'autre dormait toujours paisiblement, bougeant seulement un peu pour trouver une meilleure position. Ce qui l'amena à se coller contre Maxime.



Ce dernier resta immobile, ne sachant que faire dans ce genre de situation. Sa raison lui ordonnait de se décaler, voire même de partir loin. Rejoindre son lit, faire de beaux rêves et oublier toute cette situation.

Mais tout comme il l'avait fait ces derniers jours, il l'ignora et apprécia le contact rare et précieux. Il se sentait légèrement coupable de profiter du sommeil de son ami pour combler ses besoins affectifs mais tant pis. Après tout, il ne faisait rien d'illégal ou de moralement répréhensible. Et puis c'était Djilsi qui s'était collé à lui, bien qu'inconsciemment. Fatigué et renonçant à lutter contre lui-même, il ferma lui aussi les yeux.



*


Maxime se réveilla pendant la nuit lorsque, bien plus raisonnable, Sid lui secoua l'épaule pour qu'il aille au lit. Le canapé n'était pas confortable, il sentait déjà les tiraillements résultant de sa posture tordue. Il émit un son de protestation, refusant d'ouvrir les yeux plus que nécessaire. Sa tête reposait sur un coussin chaud qui l'encourageait à retomber dans les bras de Morphée.

Tapi dans l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant