Étincelle

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Ils dormirent ensemble cette nuit là. Rien d'indécent, bien sûr. Il s'agissait même presque d'un accident, une fois encore. 

Après le repas, ils s'étaient posés sur le lit de Sid pour discuter. Le Toulousain racontait une anecdote sur ses années en tant qu'animateur pour enfant alors que Maxime s'allongeait sur la couverture douce.

 Bercé par la voix de son ami, personne ne pouvait pas le blâmer pour le coup soudain de fatigue qui s'abattit sur lui. Bien qu'il était parfaitement au fait que le sommeil menaçait de l'emporter, il n'avait eu aucune envie de bouger du lit chaud et confortable. Il ne voyait tout simplement pas l'intérêt de lutter pour rester éveillé.

 Au bord de l'inconscience, il ne bougea même pas quand Djilsi lui chuchota un :


 -Max... ? Tu dors ?


Seul le silence lui répondit. Un doigt appuya sur sa joue une fois, puis deux.


-Je vais te pousser du lit.


Toujours aucune réaction. Sid finit par céder.


-Bien. Mais je ne te porterai pas cette fois.


N'obtenant aucune réponse, il n'insista étonnamment pas, et ne chercha pas non plus à le réveiller pour le faire partir.

En l'entendant bouger, le Corse pensa, un peu déçu, qu'il partait dormir ailleurs. Mais il n'entendit que le cliquetis de l'interrupteur quand la lumière s'éteignit. Puis le lit s'affaissa légèrement quand un poids le rejoignit. Il sourit, caché par l'obscurité. 

Dans le silence seulement dérangé par leurs deux respirations, le bouclé ne mit pas longtemps avant d'enfin céder au sommeil.


*


Le matin, ce fut un mouvement contre son genou qui le réveilla. Pendant la nuit, il s'était retrouvé à mettre ses jambes sur celles de Sid, et ce dernier essayait actuellement de se dégager de là le plus discrètement possible. Et bien, c'était raté. Mais Maxime n'était pas au delà d'être mesquin.

 Prétendant toujours dormir, il bougea légèrement, faisant en sorte de bloquer plus efficacement l'autre homme. Au bout d'une minute à s'escrimer en vain, il y eut une légère pause. Puis Sid pinça soudain le mollet de Maxime qui couina à l'agression. Il se redressa, ses yeux bien ouverts.


-AIE ! C'est pour quoi ça ?!


-Je sais que t'es réveillé bâtard. Je viens de te voir retenir un sourire en me bloquant, l'accusa la Toulousain en le pinçant une deuxième fois au flanc. Et ça c'est parce que t'es trop lent pour bouger.

Pris en flagrant délit et râlant contre la cruauté de son ami, Max consentit enfin à se décaler bon gré mal gré.


-T'as squatté mon lit toute la nuit et en plus tu ronfles, l'attaqua-t-on d'un mensonge odieux.


Pour toute réponse, il se blottit plus confortablement dans la couverture (Tiens ? L'avait-il sur lui en s'endormant la veille ?) et cacha sa tête sous un coussin pour ne pas se faire agresser par les rayons du soleil matinal. Personne n'avait pensé a fermer les rideaux la veille.

Tapi dans l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant