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Mon coeur se serre à l'entente de cette phrase mais dans un autre temps son rythme accélère considérablement. Je n'arrive pas à savoir ce que je devrais interpréter. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Et à la vue de son expression confuse, j'imagine que lui non plus, il ne sait pas trop. Il se met à balbutier quelque chose d'incompréhensible, il panique très visiblement.

Il affiche cette même panique existentielle que dans les escaliers ce qui transforme ma propre confusion en amusement. Un Potter décontenancé est particulièrement divertissant à regarder.

Je sens mes lèvres se retrousser en un rictus carnassier et décide de jouer un peu de cette situation très interressante.

-Oh et bien ne t'arrête pas là, que se serait-il passé à ton avis, hm? Que serait-il arrivé à ce pauvre garcon si ta grande personne avait daigné lui serrer la main?

Je sais pertinemment que ma question est injuste étant donné qu'à l'époque je n'ai moi même pas su daigner être aimable envers le meilleur ami du héros. Mais c'est bien plus fort que moi, le voir s'enfoncer dans ses épaules, à travers ses yeux on croirait voir ses pensées se battre pour faire sens sans y parvenir. C'est bien trop beau.

-Penses tu que sa pauvre âme aurait été sauvée? Seriez vous les meilleurs amis du monde à l'heure qu'il est? Je penche la tête pour me montrer plus insistant mais le brun s'était résigner à rester muet.

Je décide donc de le laisser tranquille, inutile de le torturer plus que cela, le pauvre. Je lâche tout de même un rire sincère avant de reprendre en quelque sorte mon sérieux.

-Peu importe. Je balaye notre conversation d'un revers de la main. Tu as dis ne plus penser vouloir aller chez les Weasley. Tu pourrais peut être, enfin, je n'en sais rien hein je ne propose cela que parce que tu l'as évoqué ne penses pas non plus que-

-Viens en au fait, ça va.

-Peut être voudrais tu poser directement les questions que tu as concernant mon, mon père. Directement à ma mère? Le premier Week-end des vacances peut être avant de rejoindre la grotte Weasley ou peu importe le nom que vous donnez à cette maison. Après réflexion, tu n'es pas obligé. Enfin, je veux dire, je n'ai jamais dis que tu étais obligé, évidemment.

-C'est une bonne idée. Il est vrai qu'il serait plus facile que ce soit moi qui lui poses les question si c'est comme ça que tu as décidé de t'exprimer à partir de maintenant.

Un sourire avait retrouvé le coin de sa bouche et je me surpris à enfin reprendre ma respiration que j'avais plus ou moins bloquée depuis quelques secondes.

-Ce sujet n'est pas sensible, tu peux alors lui demander l'autorisation par hibou, non?

-Je ferais cela dès ce soir. En attendant je crois que tu as cours en ce moment.

Le visage du héros blêmit,

-Mince, 'mione va me tuer. Je dois y aller.

Il se lève redonne un air scolaire à sa tenue et part avec précipitation en ne m'adressant qu'un petit signe de la main et disparu dans les escaliers qu'il manque encore une fois de dévaler maladroitement.

Il me laisse alors donc là, à penser à effectivement, qu'aurait il pu arriver si je n'avais pas été si insupportable que cela. Peut être si j'avais été plus aimable lors de notre première rencontre, dans ce magasin de robes, aurais-je eu l'honneur de prendre place à ses côtés dans le train et peut être alors aurais-je de fil en aiguille finis par dévier de ce que mon père aurait voulu de moi.

Peut être alors n'aurais je pas dû fabriquer ces stupides badges "Potter craint" ou même grimper dans cet arbre. Croyez le ou non oui cela fût nécessaire. Peut être ne lui aurais-je pas cassé le nez non plus cette fois là dans le train vide. Ca en revanche je suis d'accord si vous ne pensez pas cela avoir été nécessaire

Je laisses échapper un long soupire blasé.

Peut être n'aurais je jamais eu à le dénoncer ou non à ma tante. Peut être aurais-je été de son coté et jamais il n'aurais eu à se retrouver chez moi dans un tel état ou dans de tel circonstances.

Mon regard suit alors le fil de ma pensée jusqu'à la marque trônant sur mon avant bras bien moins fièrement qu'il y a encore six mois de cela. Je déglutit difficilement lorsque cette phrase traverse mon cerveau. Une boule d'angoisse se forme de nouveau dans mon ventre accompagnée d'une autre logée, elle, dans ma gorge. L'idée qu'un jour peut être la marque puisse potentiellement reprendre sa noirceur d'antan me terrifie tout simplement, le genre de terreur qui vous donne l'impression que quelqu'un vous plante des tas de clous rouillés et froids le long de la colonne vertébrale. Une peur vous tordant l'estomac de sorte à ce que vous n'ayez plus jamais ne serais ce que l'envie d'y faire entrer le moindre aliments. La moindre sensation ou douleur fantôme que le symbole inflige me fait parvenir cet effroi immonde. Et bien que ce ne fût pas faute d'essayer, jamais aucun sort de ceux que j'ai pu tenter n'a su l'effacer. Elle est elle même ma condamnation plus jamais je ne vivrais en paix. Plus jamais je ne connaitrais ne serais ce qu'une courte période sans avoir à verifier que le pouvoir que ce symbole avait sur moi ne reprenne son ampleur.

Une partie de moi a conscience que ce tatouage ne peut plus rien faire, une partie de moi pense au héros à chaque fois que la panique monte. Je n'ai jamais douté de lui pas une fois et ce n'est pas maintenant qu'il a réussi la tache qui lui avait été destinée dès la naissance que je vais commencer à remettre mes convictions le concernant en compte.

De fil en aiguille notre dialogue me revient à l'esprit et d'ailleurs une question indiscrète me tourmente depuis quelques temps. Lorsque Potter a décidé de rompre avec la jeune Weasley, l'info a inévitablement fait le tour de l'école et même de la plupart du monde sorcier pour dire vrai, en un instant. En revanche personne, enfin. A ma connaissance bien évidemment. N'est au courant de pourquoi. Ce qui bien sûr est normal étant donné que c'est une information qui ne regarde qu'eux mais je ne peux comme tout le monde probablement que me demander pourquoi est ce que le très grand héros n'a plus voulu de la jeune femme qu'absolument tout le monde a toujours pensée faite pour lui. De ce que je connais de cette fille, tout correspondrait au type hypothétique et parfait pour Potter.

Un autre soupire m'échappe et je me lève enfin pour rejoindre ma propre salle de classe ou mon cour d'enchantement ne devrait pas tarder à commencer.

Le passé n'oublie jamais.  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant