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Je rends à mes affaires pour les vacances leurs taille normale avant d'analyser la pièce autour de moi. Une chambre constituée d'antiquité d'une valeur que j'imagine inestimable. Le décors entier du manoir semble d'épourvu de couleur, comme si quelque chose les avait aspirée. Même l'air semblait gris. Je m'assois sur le lit et réfléchis à ma prochaine action. Je réfléchis assez vite à vrai dire, je me lève presque aussitôt et quitte la chambre à la recherche de la matriarche Malfoy. Je suis le bruit de vaisselle pour trouver un petit elfe de maison qui disparait en m'apercevant. Je me retourne et aperçois l'élégante Narcissa en pleine lecture dans un rockingchair massif faisant tourner la cuillère dans son thé à distance d'un mouvement de doigt. Elle est assez impressionnante on ne peut qu'être obligé de le reconnaître. Je n'ai même pas le temps de faire un pas ou de prononcer une parole de plus, elle m'interpelle dès qu'elle me remarque.

-Est ce que je peux vous aider, monsieur Potter? Allons approchez je sens que vous avez des choses à me dire.

Je m'avance d'un pas peu assuré en direction du majestueux siège qui avait cessé de se balancer délicatement. Elle tend la main vers une place assise en face d'elle, m'invitant j'imagine à l'occuper. Je m'exécute alors qu'elle pose son livre afin de m'accorder son attention. Je dois admettre que je suis très mal à l'aise en ce moment dû à l'ambiance officielle. Mais je prends une grande inspiration pour me donner du courage et démarre tout de même mon interrogatoire.

-Serait-il possible de vous questionner quant à votre maris?

Son visage se ferme mais aucune agressivité n'en ressort. J'imagine qu'il ne s'est fermé que pour cacher la gène ou la tristesse qui se tapis au fond de ses yeux gris. Pas de doute elle est bien la mère de Malfoy. Elle hoche la tête doucement et prend immédiatement la parole.

-Lucius considère notre non allégeance au seigneur des ténèbres comme la plus haute trahison à notre sang et il le prit inévitablement personnellement. Mon maris est, comment dire. Devenu en quelque sorte, parano. Il est devenu persuadé que nous voulions sa chute, Draco et moi même. Il s'est donc isolé, de plus en plus. Nous étions bannis de certaine pièces de la maison pour son "travail" disait il. Même si nous savions très bien que le ministère avait dû Le laisser partir. Tout le monde le savais. Mais il vivait dans son espèce de laboratoire improvisé. A la recherche de "l'ingrédient parfait". Je n'ai aucune idée de ce qu'il faisait pour tout vous dire. Je n'ai jamais osé m'approcher de cela et je me suis dis naïvement que cela lui passerait. J'ai égoïstement préféré croire que ce n'était rien. Un jour il est sorti nous annonçant avoir trouvé je ne sais quoi sèchement. Il a claqué la porte et depuis nous ne l'avons pas revu.

-Est ce qu'il a laissé quoi que ce soit derrière lui?

-Pas une trace. Comme lui, tout s'est volatilisé. Rien ne laisse croire qu'il a même seulement déjà vécu dans ce manoir.

Son expression devient plus grave encore.

-Je suis inquiète, Harry. Je pense que Draco pourrait être en danger et ma propre sécurité ne me semble pas assurée. Je sais qu'il est toujours en vie, il est le seul à pouvoir avoir fait un retrait sans avoir alerté les gobelins de Gringotts. Je ne peux malheureusement plus me permettre le luxe de me plaindre au ministère, vous vous doutez des raisons. Je vous demande alors s'il vous plait une fois de plus d'éloigner mon Draco de cela. Il n'est pas si mauvais, il ne l'a jamais été. Ca n'est qu'un garçon aux mauvaises fréquentations.

Je fronce les sourcils en analysants la quantité conséquente d'info que je venais d'obtenir. La sorcière en face de moi avait l'air de sonder mon expression, en attente d'une confirmation. J'étais certes d'accord en partie avec le profil de son fils qu'elle m'exposait. Même si cela n'excuse en rien le comportement du Serpentard par le passé il est sûr que ça ne justifie pas de potentiellement le laisser en danger.

-Je ferais de mon mieux. Si la moindre information vous parviens. N'hésitez pas à me contacter.

Elle hoche la tête et son masque s'adoucit laissant toujours tout de même paraitre une pointe de mélancolie. Quelle histoire de famille tragique. Et connaissant un minimum du passé de Sirius, le cousin de la sorcière me faisant face. Je ne peux qu'imaginer que le drame dure depuis des générations et des générations de tapisserie.

Je me lève et reprends la direction de l'étage quand Narcissa prend à nouveau la parole.

-Je ne pense pas savoir comment vous remercier. Potter. Mais je vous assure que ma reconnaissance est sincère bien que probablement sans valeur à vos yeux. Vous êtes un brave jeune homme et vous serez sans aucun doute un très grand homme. Comme Sirius l'aurait été.

Mon coeur se serre, je ne sais pas quoi répondre. Je ne pense pas qu'elle attende une réponse de toute façon, elle était à nouveau absorbée par son livre. Je rejoins alors finalement les escaliers et les montes dans le silence le plus total. Je rejoins la porte de la chambre qui m'était assignée pour la nuit et y trouve Draco qui s'apprêtait à y frapper. Je lui fais signe et il se tourne vers moi brusquement dans un sursaut. Ses yeux sont fatigués, il a l'air épuisé mais en même temps il donne l'impression qu'il vient de se réveiller.

-Est ce que tout va bien.

-Où étais tu?

-Je, uhm, je discutais avec ta mère.

-Oh. Et alors? Est ce que tu as trouvé ce que tu cherchais?

-En quelque sorte.

Il marque une pose et semble attendre que je poursuive. Je n'ai pas tellement envie de lui raconter que sa mère vient de me demander, à nouveau, de l'aider.

-Est ce que tu comptes développer ou tu vas juste rester la à m'admirer.

Je sentis subitement le rouge envahir mes joues alors je détourne brusquement le visage.

-Et toi, avais tu quelque chose à me demander? Tu comptais frapper à la porte si je ne m'abuse.

Il hausse les épaules et passe une main sur son visage puis dans le prolongement de son mouvement, dans ses cheveux d'argent.
Je fis un pas de plus vers lui.

-Qu'est ce qu'il y a? Tu n'as pas envie d'avouer que tu voudrais bien passer du temps avec moi?

-Hah! Dans tes rêves, peut être. Je.. comptais simplement te demander si tu voulais procéder à ton investigation. Tu prends la grosse tête, Potter.

-C'est ça oui. Assume juste que je te manquais déjà, je ne t'aurais rien dis.

-Alors. Dans un premier temps, non. Et dans un second, quoi?

Je fronce les sourcils en essayant de déchiffrer ce que moi même j'ai bien pu vouloir dire.

-Oublies ça. J'ai une radio moldue dans l'une de mes valises. Ca te dirais de découvrir un peu de la culture populaire de l'autre monde?

Je ne laisse pas le temps au Serpentard de répondre et l'entraine dans la pièce devant laquelle nous nous tenions alors que la confusion se diffusait sur son expression faciale.

Le passé n'oublie jamais.  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant