Le séjour de Potter est passé bien plus rapidement que ce que j'aurais pu imaginer. Bien que cet énergumène m'avait gardé avec lui une grande partie de la nuit à me faire écouter tout genre de groupe moldu sur sa fichue radio. Je ne lui ai pas avoué et je ne compte pas le faire mais les moldu sont en réalité assez bon en musique. J'ai passé un étonnamment bon moment. Et la nuit fût paisible, ni cauchemar si réveil en sursaut. Crise d'angoisse éliminée par la fatigue, probablement.
C'est les bras croisés, appuyé contre le mur que je retrouve mon fameux visiteur en sortant de ma chambre le lendemain matin.
-Ca doit faire dix bonne minute que je t'attends. Tu m'as dis être prêt. Mais qu'est ce que tu fabrique là dedans?
Je ne répond pas et me contente de lui tendre son vieux pull en laine.
-J'ai complètement oublié de te le rendre. Un si beau vêtement, si tendance. Ce serait dommage de t'en priver, non?
-Si tu es si jaloux tu peux le garder en attendant que Molly t'en fasse un.
Il me lance un sourire en biais avant de déplier le vêtement pour faire mine de l'admirer.
-Je pense que je survivrais sans, merci, Potter. Mais non merci. Comment feras tu pour te souvenir de ton prénom sans cela?
Allons y, tu te plaignais que je sois trop long il y a à peine cinq minutes.Il noue le pull autour de sa taille et se lance à ma suite dans les escaliers. Nous saluons chacun notre tour ma génitrice, poliment. Et utilisons un portoloin pour rejoindre à nouveau le chemin de traverse ou les acolytes de Potter l'attendaient et où je devais de toute manière faire un achat pour noël.
Nous n'avons pas parlé beaucoup plus jusqu'au moment de nous séparer.
-Bon et bien, j'aperçois Ron par là bas alors c'est ici que je te laisse. Je te vois à la rentrée, évidemment.
-Evidemment, ne pense pas pouvoir te débarrasser de moi juste comme ça. A bientôt, j'imagine. Ne t'en va pas trouver une nouvelle raison pour sauver le monde sur deux semaines de temps. Et, Je marque une pause, pesant le pour et le contre quant à ce que je comptais dire. J'ai passé un assez bon moment, merci.
Ayant pris peur pour je ne sais quelle raison, de la réaction du héros à ce que je venais de dire, je le plante là et m'éclipse sans rien ajouter.
J'ai donc, une fois abandonné le sauveur à ses amis, parcouru quelques boutiques à la recherche d'un artefact à offrir à ma mère.
Une fois satisfait de la paire de boucles d'oreilles ancienne dont je venais de faire l'acquisition, je parcours l'allée animée quelques dizaines de minutes et ça n'est que lorsque la température fût trop froide à mon goût que je repris le portoloin en direction du manoir.Une fois la porte passée, une vicieuse petite sensation de vide vint prendre place dans ma poitrine. Ce fût très bref mais j'imagine que Potter à tendance à emmener chaleur et lumière avec lui ou qu'il soit. Il est particulièrement solaire et je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au coeur de me retrouver soudainement dans la froideur à nouveau. Je tente d'évacuer ces sentiments à l'aide d'un profond soupire et rejoint ma mère occupée à organiser de vieux livres.
-Est ce que tout va bien, Draco?
-Je ne sais pas si tout va bien mais en revanche je me sens suffisamment bien moi même. Qu'en est il de vous?
-Je suis plutôt rassurée de ta bonne entente avec Harry Potter. Je dois t'avouer que je suis en partie surprise.
-Oh, comme tout le monde. Moi même je n'ai aucune idée de comment cela a pu se faire si naturellement, je ne dis pas "nous" pour ne pas parler en son nom mais j'imagine qu'il doit être dans le même cas.
Notre courte conversation est rapidement coupée par le petit elfe de maison nous annonçant le début du repas. Repas pendant lequel, comme à notre habitude, le silence règne. Tout est si silencieux mais rien ne me parait calme.
Cette étape terminée, je rejoins mes appartements pour me recentrer sur mes cours. Autant terminer cela dès maintenant. les heures passent et les parchemins ainsi que les manuels défilent sous mes yeux. Je relève enfin la tête vers la fenêtre de ma chambre pour y constater la neige qui venait de commencer à tomber. Je me lève pour m'approcher du spectacle et reste planté là un bon moment. Jusqu'à ce que le chemin menant de la grille à la porte massive de l'habitation soit recouverte d'un blanc immaculé. Le paysage semble éclaircit et plus vivant que jamais. La lumière envahi doucement la pièce ou je me trouve, la rendant plus comfortable qu'à son habitude. Le froid envahi l'extérieur rendant celle intérieure moins oppressante.
Je me demande vraiment comment un noël chaleureux peut bien se dérouler. Il est sûr que je n'ai jamais manqué de quoi que ce soit, j'ai toujours obtenu matériellement parlant tout ce que je voulais quand je le désirais, la plupart du temps. En revanche, je n'ai jamais réellement connu le noël qui sent la cannelle et le feu de cheminé. Tout est toujours très solennellement froid. Mon père avait toujours des choses à régler, des affaires en tout genre. Et je devais patienter, gamin pourri gaté que j'étais il m'est forcément arrivé de faire des caprices mais au fil des années j'ai juste, abandonné l'idée. J'imagine que Noël n'est pas une fête pour les gens "comme nous".
N'ayant en aucun cas l'envie de me morfondre, j'attrape un des livres de D.C.F.M. au programme de cette année et change d'endroit d'étude. Je prends place confortablement au près de la cheminé que nous ne faisons que très rarement fonctionner, l'allume et me met à lire paisiblement. Quelque chose qui paraît d'une simplicité extrême mais que sans réelle raison je ne fais absolument jamais. Apres un certain temps j'évalue cette expérience comme assez positive et plutôt apaisante.
Comment les choses si banales et d'apparence si ennuyeuse peuvent elles donner l'illusion que la vie est meilleure qu'elle ne le semble lors de brefs instants?
Je prend une grande inspiration et tourne la tête vers l'une des grandes fenêtres de la pièce. Le soleil se couche de plus en plus tôt et je ne demande qu'une chose; faire de même. Je suis assez exténué. Je passe une main sur mon visage et me lève pour rejoindre la direction de la cuisine d'où provenait une odeur suffisement agréable pour m'y interresser. Durant le repas nous ne parlons pratiquement pas. Ma mère, mettants ses couverts dans son assiette terminée afin de la pousser de côté pris enfin la parole.
-"Tu es bien silencieux, Draco. Où est donc passé l'époque où tu nous racontais tout ce qu'il y avait de méprisable et idiot quant au jeune Potter. N'est ce pas? Ce que ton père et moi aurions pu faire pour te faire parler d'autre chose... Un vrai moulin à parole. Sans arrêt."Elle ricanait doucement alors que je sentais mon dos s'affaisser.
-"Et puis, ça n'était pas seulement le fait que tu parlais énormément. Il s'agissait surtout du fait que ce soit toujours de la même personne. On aurait presque cru que-"
-"Je me souviens, je me souviens! Ne vous inquiétez pas.. Je me souviens." Je l'avais coupée avec précipitation, sentant mes joues chauffer. "Je pense que je vais aller retrouver ma chambre si vous le permettez..."
-"Vas y donc. À demain, Draco."
Je la salue à mon tour et m'eclipse sans un mot de plus. Je me laisse tomber dans mon lit aussitôt changé et soupire.
Je ne peux m'empêcher de me demander si Potter ressent lui aussi un soulagement quant au changement de ton de nos interactions.
Au fur et à mesure que mes pensées défilaient les moulures de mon plafond se faisaient de plus en plus sombres et troubles. Mes yeux se ferment et les cauchemars m'accueillent les bras ouverts.
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Le passé n'oublie jamais.
Fiksi PenggemarBut to die in his arms made the fight worth choosing. - La guerre est terminée, tout ne rentre pas dans l'ordre mais tout le monde commence a reconstituer un petit traintrain quotidien. Harry peut enfin se permettre de penser a lui même, et se rappr...