La peur

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Comme prévu ce dimanche matin à 10h15, la sonnette grinça dans le manoir. Un elfe de maison se dépêcha d'aller ouvrir.

– Bonjour seigneur Rogue... s'inclina la créature en laissant entrer mon parrain qui ne lui adressa pas un regard.

Je vins à sa rencontre pour le saluer à mon tour et l'invitai à me suivre dans le salon où se trouvaient mes parents.

Mon père et mon grand-père se levèrent  pour venir lui serrer la main et ma mère et ma grand-mère lui adressèrent un signe de tête. Mon professeur prit place sur un des fauteuils de soie verte.

– Que nous vaut l'honneur de votre visite Severus ? demanda mon père au bout d'un moment.

– J'ai eu envie de voir mon filleul. Ça fait longtemps que tu nous n'avons pas passé de temps ensemble. À Poudlard c'est un peu compliqué. Je voulais l'emmener faire un tour au chemin de Traverse. J'avais envie de lui offrir un kit de potions.

J'hochai la tête en cachant mon sourire. Il savait vraiment bien mentir.

– Tu ne devineras jamais ce que s'est mis en tête Drago, déclara alors mon grand-père.

Je retins mon souffle.

– Il veut devenir Médicomage ! ricana-t-il.  Un Malefoy Médicomage c'est du jamais vu !

J'eus un rire nerveux et lançai un regard à mon parrain qui gardait une face indéchiffrable.

– Je pense qu'il en a les capacités, Drago se débrouille très bien en sortilèges, métamorphoses et potions qui sont les qualités requises. Il lui faut juste progresser en botanique.

Mon père ne répondit pas.

– Bon, Drago va te préparer nous partons dans cinq minutes, lança alors Rogue.

Je ne me fis pas prier et je courus presque à ma chambre.

Cinq minutes plus tard nous avions transplané au Chemin de Traverse.

– Nous allons prendre les ingrédients dont tu auras besoin pour ce trimestre. Comme ça nous aurons une excuse pour tes parents. Ensuite je t'emmènerai à Ste Mangouste.

J'hochai la tête.

– Il faudra faire vite autrement il sera trop tard.

Il ne répondit pas et marcha rapidement vers la boutique qui nous intéressait. Nous prîmes ce qu'il fallait puis nous transplanâmes à l'hôpital.

« Tiens bon Harry, j'arrive » pensai-je.

Nous nous enregistrâmes et le professeur Rogue resta dans la salle d'attente pendant que je montai au quatrième étage : Pathologies des sortilèges. Je courrai presque et je faillis percuter deux médicomages. Je cherchai alors la chambre 4027 dans laquelle se trouvait mon ami.

– Alomora, chuchotai-je.

La porte s'ouvrît et je me glissai à l'intérieur de la pièce blanche. Je ne mis pas longtemps à trouver Harry. Il était seul. Je m'approchai de lui après avoir refermé la porte avec un sort que personne ne pouvait ouvrir. Il ne fallait pas que je sois interrompu. Je pris sa main, son poul était très faible mais je voyais ses poumons se soulever. Je pris alors le papier sur le lequel j'avais noté la procédure à suivre.

Je sortis de ma cape un flacon contenant un liquide violet. Je l'ouvris et me posai sur le table de chevet déjà pleine de médicaments de toutes sortes. Puis je levai ma baguette sur son visage et lançai : Fluit Lacrima !

Des larmes commencèrent alors à couler des yeux fermés du jeune Gryffondor. Je les récupérai à l'aide d'un autre petit flacon, je versai son contenu dans la potion violette. Je débouchai le flacon et le secouai frénétiquement.

Legilimens !

Je me retrouvai alors dans le noir. Je regardai partout autour de moi mais ce n'était que le néant.

– Harry ? HARRY ? criai-je en avançant à l'aveugle. Lumos Maxima.

Je suivis la petite boule lumineuse pendant peut-être dix, vingt minutes. Je n'en avais aucune idée. Puis au bout d'un moment j'aperçus une lueur rouge alors je me mis à courir en sa direction. La lumière grandissait elle formait comme un tourbillon. Je tentai de m'approcher.

– Harry ?

Le tourbillon se calma légèrement.

– C'est moi, Drago. Je suis venu te sortir de là.

Je sentais la tension descendre et je tentais de m'approcher encore. Je mis ma main libre en avant.

– Ça fait trop longtemps que tu es dans le noir. Sors d'ici, je suis là.

Je disais ça parce que je ne savais pas quoi dire d'autre et que je sentais qu'il m'écoutait. Je mis la main sur le tourbillon rouge et fus expulsé en arrière.

– Ne me rejette pas, je suis là pour t'aider. Harry écoute-moi.

Je ne savais pas quoi faire d'autre que parler. Il fallait que je lui donne la potion mais pour ça il fallait que je l'atteigne.

J'entendis alors une voix provenant du noir. Un cri de femme, ça ne pouvait pas être Harry. La voix se faisait de plus en plus proche, de plus en plus forte. Je rappelai alors qu'Harry avait parlé d'un cri qu'il avait entendu quand il s'était évanoui dans le train. J'avançai encore.

– Ce n'est pas bon de rester ici, déclarai-je pour lui comme pour moi.

Je brandis alors ma baguette vers les filets rouges qui encerclaient le Gryffondor.

– Ne te laisse pas aller à la peur. Tu es un Gryffondor, tu es Harry Potter, le Survivant. Tu as encore pleins de choses à accomplir et la peur ne mène à rien. Je ne peux pas la vaincre pour toi mais je peux t'aider à la surpasser.

Je marquai une pause :

Stupéfix !

La boule lumineuse s'évapora et je fus surpris moi même du résultat. Le noir refit sa place.

Lumos.

Le bout de ma baguette éclaira un Harry recroquevillé sur lui même, se bouchant les oreilles. Il n'émettait aucun son, je pouvais seulement voir ses membres trembler.

Je fis quelque pas vers lui et lui tendis la fiole.

– Bois ça. Je t'attends.

Il sursauta et sans poser de question pris la potion. Je n'attendis pas qu'il boive et je sortis de sa tête.

Je me retrouvais à présent face au Harry encore endormi et je croisais les doigts pour qu'il se réveille.

Je contemplais mon Gryffondor. Je vis ses paupières remuer légèrement et je sursautai presque. Enfin il ouvrit les yeux. Et pour ne pas lui faire peur je préférai le laisser se réveiller tranquillement. Son sourire niais qui jusqu'à présent était restée affichée sur sa face s'ouvrît légèrement. Il cligna plusieurs fois des yeux laissant apparaître ses iris vertes qui m'avaient tant manqué.

Il tenta alors de se redresser et je ne fis aucun mouvement pour l'aider. Il tourna sa tête de droite à gauche puis son regard tomba sur moi.

– Bonjour... dit-il la voix rauque.

– Salut... je souris.

– Qu'est-ce que je fais ici ?

– Ça fait 4 mois que tu dors, on t'as emmené à Ste Mangouste.

Il ne répondit pas et continuait de me fixer en fronçant les yeux.

– Qui es-tu ?

Pas la peine...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant