Je me dois de mettre un petit DISCLAIMER avant la lecture de ce chapitre. J'y aborde un sujet que je savais depuis un moment que j'aborderais, mais qui n'est ni facile à raconter, ni à lire. Ce chapitre aborde des souvenirs relatifs à des abus sexuels. J'ai eu du mal à moi-même l'écrire donc ne le lisez que si vous vous en sentez prêts.
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Pleurer en silence . 14
" À chacun son ghetto, chacun porte son fardeau.
Tu peux grandir à l'air libre, mais comme derrière les barreaux "
Pleure en silence, Kery James
« Deux semaines, qu'il était enfermé dans son appartement. Prisonnier de ses peurs et des regards, il tournait en rond comme un lion en cage. Trop grand pour ouvertement fuir et se sentent bien trop petit pour faire face à ce qui le terrassait.
Le bruit de la sonnette le fit sursauter avant de finalement le rassurer parce que la seule personne qu'il voulait voir, venait d'arriver et il n'y croyait plus.
Thomas se leva de son canapé et passa devant la glace qui était dans le couloir en pensant qu'il aurait pu faire un petit effort vestimentaire. Des mois que Pierre l'évitait, il estimait qu'il aurait dû le faire cet effort mais faut dire aussi que pour sa défense, que
Thomas était sujet à une grosse dépression qu'il ne savait pas encore nommer à cette époque-là ou qu'il ne souhaitait pas nommer.
Il ouvrit la porte et Pierre était, contrarié et avait l'air pressé, mais il était tout de même venu. Des mois à éviter de croiser son ex avant de finalement se pointer. Thomas aurait voulu lui dire combien il était heureux de le voir ou encore combien il lui avait manqué, mais il était Thomas.
Prendre des postures tristement ridicules, était presque ancré en lui.
- Une heure que j'attends, lança-t-il, l'air mauvais.
Pierre comme quand ils étaient ensemble, ne dit rien et entra dans l'appartement, mais à l'inverse de cette époque-là, il ne dit rien pas par peur, mais par colère.
Il se dirigea vers la pièce principale, mais ne prit pas place jusqu'à ce que l'hôte arrive. Thomas le fixa en s'asseyant et quand il lui proposa d'en faire de même, Pierre refusa tout bonnement parce qu'il n'avait pas le temps et qu'il était impatient de quitter cet appartement.
- Arrête d'être relou et pose ton cul Pierre.
Thomas regretta immédiatement ce qui était sorti de sa bouche, mais comme je l'ai déjà dit, prendre des grands airs inutilement féroces pour intimider les autres, était plus fort que lui.
Il voulait toujours être le coq le plus bruyant du village.
Pierre finit par se résoudre à prendre place, mais franchement, il était simplement venu afin de dire à Thomas de le laisser tranquille. Des mois et des mois que ce dernier le bombardait de messages et il en avait marre. Sans compter qu'il consacrait tout son temps libre à chercher Anatole puisque tout le monde se moquait de savoir où était cet adolescent, sauf son meilleur ami.
- Écoute, je suis là pour te dire de me laisser tranquille et...
- Pierre ? S'il te plaît, j'ai besoin de toi.
- T'arrêtes pas de me dire ça dans tes messages, mais qu'est-ce que j'en ai vraiment à foutre Thomas ? J'sais même pas ce que je fous ici. Tout ce que je sais, c'est que je perds mon temps et je devrais être en train de chercher Anatole.
