Seuls à la maison . 08

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La requête de Pierre . 08


" Je cours après mon ombre "

Déchiré, Gringe ft Orelsan











Benjamin était dans le lit. II n'avait pas arrêté de penser à Pierre. En fait, il avait été obsédé par ce dernier et ne parvenait pas à dormir. Il remettait leur conversation dans tous les sens et à chaque fois, il bloquait sur le fait qu'ils avaient effleuré l'idée de coucher ensemble.

C'était peut-être parce que Pierre avait été triste et que pour compenser cet état de vulnérabilité, il avait ressenti le besoin de laisser s'exprimer son corps.

Peu importe les raisons, ça travaillait encore Benjamin. Lui, qui le matin même, n'avait eu de cesse de tenter de deviner ce à quoi, pouvait ressembler le corps de ce garçon.

Le jeune homme soupira en se recroquevillant dans son lit. Ça le dépassait de ressentir soudainement autant d'attirance pour Pierre. Il avait envie de croire que cela était dû au fait que très régulièrement, il avait des relations sexuelles et que le fait de se retrouver cette semaine auprès de sa famille, sans possibilité de ken avec qui que ce soit, le frustrait légèrement.

Mais très vite, Benjamin pensa que cette hypothèse ne tenait pas la route. Il avait déjà passé des semaines entières sans avoir de sexe parce qu'il était submergé par le travail et n'y avait ressenti aucune frustration.

Il aimait certes baiser, mais pas suffisamment pour que ça l'obsède soudainement. Sans compte que là, ce n'était pas le fait de coucher avec quelqu'un qui le perturbait, mais il voulait que cette personne soit Pierre.

Perdu dans ses pensées, Benjamin ne remarqua pas la porte de sa chambre qui s'ouvrit dans un léger grincement qui finit par le faire se dresser pour voir qui entrait dans la pièce. Dans la pénombre, il ne voyait pas bien et comme ils n'étaient que deux ce jour-là, Benjamin déduit qu'il devait s'agir de l'objet de son insomnie.

- Tu dors ? Chuchota Pierre en entrant refermant derrière lui.

- N-non. Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ? Questionna Benjamin un peu perplexe.

Pierre ne répondit rien et s'avança vers le lit avant de se fixer droit devant lui puis ne plus bouger.

- Pierre ? Réponds !

Aucune réponse. Benjamin était confus et légèrement anxieux.

- Sérieux, c'est pas drôle mec. Tu fais flipper et je te vois à peine, tenta de nouveau Benjamin.

Pierre n'y répondit toujours rien et Benjamin sentit son lit bouger alors il comprit que ce dernier était à présent sur son lit. Figé par l'incompréhension, Benjamin était sur le dos, fixant droit devant lui afin de tenter de deviner les traits du visage. Il n'eut pas tellement le temps de voir quoi que ce soit qu'il sentit que Pierre était à califourchon sur lui. Installé sur son bassin, Benjamin prit conscience que Pierre était plus costaud qu'il en avait l'air parce qu'il ne réussissait pas à bouger. Il était comme prisonnier alors le plus vieux tapota sur table de chevet afin de tenter de trouver l'interrupteur de la petite lumière. Lorsque ce fut le cas, il s'empressa d'allumer et il découvrit Pierre sur lui, le visage déformé par un sentiment de toute-puissance qui fit frissonner Benjamin d'effroi.

LE PÉTRICHOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant