De nous trois à eux tous . 39

50 8 0
                                    




La famille . 39

"J'aimerais rappeler qu'on aurait pu trouver des excuses
Mais on s'retrouve ensemble dans un coin perdu"

La famille, la famille, Orelsan





Il y a des nouvelles qui te laissent sans voix. Tu n'es ni triste, ni heureux. Tu encaisses la chose sans réellement savoir quoi en faire et c'était précisément ce que ressentaient Pierre ainsi que Rodolphe.

« Papa est mort, Rodolphe. »

Si l'information n'avait pas eu d'impact sur ces deux garçons, la personne qui leur avait annoncé la mauvaise nouvelle avait retenu toute leur attention. Rodolphe devina au son de sa voix qu'Anatole était réellement affecté parce qu'il venait de leur annoncer. Il avait dû se sentir seul et avait besoin de se retourner vers son grand-frère, parce qu'il était perdu.

L'idée que la mort de leur père était la seule raison qui avait pu réussir à sortir Anatole de son silence assumé, révolta Pierre au plus profond de lui-même.

- Anatole ? Demanda Rodolphe afin d'être certain de ce qu'il savait déjà.

Ce dernier ne répondit pas. Le jeune homme n'était plus certain d'être encore Anatole, voilà pourquoi il ne savait pas quoi répondre.

- Papa est mort et je sais pas quoi faire, souffla-t-il, d'une voix faible à son grand-frère.

- Tu es où ? S'empressa de demander Rodolphe.

- Chez papa !

Jamais aucun d'eux n'aurait pensé à aller le chercher à un endroit qui était pourtant à portée de main.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda Rodolphe en retenant son souffle avec beaucoup d'appréhension.

- Je ne lui ai rien fait. Il était malade et il est mort. Tu peux venir s'il te plaît ? J'sais pas quoi faire, Rodolphe.

- Tu ne bouges pas, j'arrive !

- Oui.

- Tu m'as compris Anatole ? Tu ne bouges surtout pas, répondit Rodolphe dans la panique.

- Oui, je t'attends, répliqua-t-il d'une voix fatiguée et étrangement calme.

Rodolphe raccrocha immédiatement et lâcha son portable. Il avait l'impression d'avoir parlé à un revenant et c'était si effrayant qu'il en tremblait.

Dans la pièce, personne ne parlait et chacun peinait à réaliser qu'après autant d'années, Anatole avait fini par se laisser trouver.

- Je-je... Je dois y aller, lança Rodolphe.

- Attends. Je viens avec toi, répliqua immédiatement Emma, qui voulait revoir son mec au plus vite.

- C'est pas une bonne idée. On ne sait pas comment il pourrait réagir donc il vaut mieux que tu restes ici Emma, rétorqua Rodolphe, soudain si agité.

- Je pense qu'il a raison. Il vaut mieux que Rodolphe y aille, suggéra Benjamin.

- Tu dois le ramener dans ce cas, accepta Emma à contrecœur tout en regardant son beau-frère droit dans les yeux.

- Je te promets de le ramener ici, assura Rodolphe dont les frissons ne quittaient plus sa peau.

- Tu es sûr de vouloir prendre la route, là maintenant ? Tu vas en avoir pour au moins cinq heures, tenta d'expliquer Sophie, sa compagne.

- Il a besoin de moi. Il m'a appelé et je dois y aller. J'ai peur que si je traîne, il change d'avis et s'évapore encore ma puce, s'empressa d'expliquer Rodolphe impatient de prendre la route.

LE PÉTRICHOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant