Triste anniversaire . 25" S'il avait été vivant, tout comme Pierre, il aurait eu vingt-quatre ans. "
Samedi 04 novembre 2023, la coloc
Benjamin était réveillé depuis un bout de temps quand Pierre ouvrit finalement les yeux. Les deux garçons s'étaient endormis là, en silence. Aucun des deux ne semblait prêt à aborder ce qui s'était passé la veille et au réveil, Pierre réalisait peu à peu ce qu'il avait fait.
Il y avait ce calme dans la pièce qui laissait entrevoir la façon dont allait se dérouler le reste de leur journée.
Benjamin se décala peu à peu afin de récupérer la moitié de son corps sur lequel son mec s'était endormi et Pierre le comprit alors il bascula à l'opposé du brun. Benjamin se leva et Pierre le regardait en espérant qu'il dise quelque chose, mais ce dernier se contenta de sortir de la chambre.
Le jeune homme s'enroula sous sa couette en sentant ses angoisses remonter. Il était convaincu que quelque chose venait de se briser entre eux alors qu'ils venaient à peine de commencer.
Avoir conscience d'une chose ne suffisait pas à pleinement parvenir à la changer.
Quand toute sa vie, il s'était senti en zone de guerre autour et en lui, il était difficile de simplement s'accoutumer à la paix. Il restait difficile de croire que les personnes qui lui tendaient la main n'attendaient rien en retour que le simple fait de le savoir en sécurité. Un jour, Pierre avait dit à Benjamin se sentir près de lui comme une espèce de rustre qui apprendrait les rudiments de la vie en société et aujourd'hui plus que jamais, cette pensée était vraie à ses yeux.
Benjamin avait déjà vécu une relation calamiteuse et Pierre pouvait que deviner combien sa crise de rage injustifiée avait pu terroriser son mec. La peur de replonger dans des drames qu'il n'aurait pas su gérer et en prime, avec un homme aussi renfermé que l'était Pierre. Pour toutes ses raisons, le jeune homme se sentait tiraillé entre continuer la relation et sa peur de ne pas être à la hauteur d'un homme comme Benjamin.
Alphonse avait pleinement raison au sujet de son petit-fils. Benjamin était un garçon extrêmement bienveillant qui n'avait pas eu de chance en amour, mais qui tentait encore de continuer d'y croire. Pierre n'avait pas envie d'être une autre relation calamiteuse dans la vie de l'autre jeune homme.
Ce matin-là, Pierre ne pointa pas le bout de son nez en bas et passa sa matinée à se morfondre sous ses draps sans savoir la façon dont il devait interpréter le silence de son mec.
Aux alentours de midi, il descendit enfin mais ne trouva que Guillaume au salon. Ce dernier regardait sans réellement regarder, un vieil épisode de Columbo. Il le salua avant de faire le tour de la maison sans trouver Benjamin alors il revint au salon puis prit place.
- Ça va ? Demanda Guillaume en le regardant avec insistance.
- Ouais, pourquoi ?
- Ta main, lança son coloc en faisant un signe de tête en cette direction.
Pierre regarda et constata que sa main avait sérieusement enflé.
- On a entendu du bruit hier et Ben m'a dit avant de sortir que tu t'étais cogné ? S'assura gentiment Guillaume.
Pierre n'avait pas envie que son mec lui trouve des excuses pour justifier des choses qui ne se justifiaient pas. Il savait que Benjamin avait fait cela pour éviter de devoir trop raconter parce que Pierre était extrêmement discret à propos de sa vie.
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