Devil of liberty

Chapitre 17 : Le couronnement (partie 2)

Environ une quinzaine de minutes plus tard, elle s'arrête devant une auberge et frappe à la porte. Une vieille femme nous ouvre et nous dévisage. Hivernelle montre une petite plaque en bois et cette dernière nous laisse entrer dans la bâtisse. L'intérieur est bien rangé, il y a plusieurs tables mises à disposition et je remarque qu'elles sont toutes vides. Nous nous installons à l'une d'elles est attendons que la femme revienne. Elle dépose devant nous deux chopes de bière ainsi qu'un petit plateau de charcuterie. Elle revient deux minutes plus tard avec une autre chope et s'installe sur la chaise à côté d'Hivy.

- Et bien, si on m'avait dit que la petite serait de retour cette nuit, j'aurais vendu ma boutique au premier venu. Qu'est-ce que tu fais là à une heure si tardive ma belle.

- Rathnat, j'ai besoin de ton aide. Shô est mort il y a quelque temps maintenant. Et le royaume là-bas à quelques difficultés à accepter qui je suis. Alors j'ai dû fuir, Sora, m'a aidé. En fait, c'est lui qui à tout organisé. Nous devons rester cachés pendant un certain temps, mais pour ce soir nous n'avons rien à manger. Je sais que je t'en demande beaucoup, mais au moins pour cette fois est ce qu'il serait possible de nous héberger.

- Hivernelle, ma puce, bien sûr, tu n'as pas à demander, la porte est grande ouverte pour la guilde. Je suis au courant pour ton père, ça a dû être un choc, et pour ce jeune homme, si tu lui fais confiance alors moi aussi. Installez -vous tous les deux, je reviens dans un instant.

- Merci Rathnat.

- Pourquoi veux-tu que nous logions ici ?

- Réfléchis, si j'ai disparu le premier endroit où ils vont venir chercher, c'est ici, j'ai grandi dans la cabane et si je disparais, je vais forcément vouloir rejoindre un lieu qui m'est famille. Après, ils vont aller au manoir, où se trouvent mon frère et Luciana. Mais nous ne pourrons pas y aller tout de suite car ils reviendront probablement. Alors le mieux pour le moment est de rester ici, dans l'auberge de la guilde -sachant qu'ils ne savent pas que j'en fait partie.

- Je n'avais pas pensé à ça.

- Et puis il y a deux possibilités, soit nous sommes partis tous les deux soit chacun de notre côté, ce qui est possible, j'ai pu me sentir en danger et donc quitter le château, toi, tu t'es embrouillé avec ta famille et avais besoin de prendre un peu de recul. Rien ne nous force à partir ensemble. Il va falloir jouer sur ce terrain pour semer les pistes. Je doute qu'ils nous laissent tranquilles sachant que tu devais te faire couronner prochainement et que tu devais épouser quelqu'un.

- Ta rapidité de réflexion est parfois troublante.

- Ahahah. Qu'est-ce que tu ferais sans moi parfois. C'est déjà étonnant que tu aies réussi à trouver un plan à peu près réalisable.

- C'est bon de te revoir sourire.

Elle relève la tête pour me fixer dans les yeux et je vois de l'amusement dans ses pupilles. Ses dernières se dilatent un peu, mais très vite, elle reprend son sérieux quand la femme reviens avec deux assiette fumante. Elle nous souhaite bon appétit et nous donne des clés de chambre également. Nous mangeons paisiblement en parlant de tout et de rien, mais surtout pas du château ou autre. Elle raconte comment elle a rencontré Neah et ce qu'elle connaît maintenant sur sa nature, les progrès qu'elle a fait et ce qui lui reste encore à apprendre. Je l'écoute attentivement en esquissant de temps à autre un fin sourire puis vers la fin du repas, je dépose ma main sur sa cuisse et me rapproche un peu d'elle. L'alcool commence gentiment à nous monter à la tête et Rathnat ne semble pas vouloir arrêter de nous servir. Elle nous jette de temps à autre des regards remplis de sous-entendu. Je fais mine de ne pas la voir et me concentre sur Hivernelle qui visiblement parle beaucoup plus une fois qu'elle a bu. Elle me parle un peu de son enfance avec Shô puis se met à pleurer en repensant à lui. Je la prends dans mes bras pour la câliner et la calmer un peu. Voyant que ses larmes se tarissent, je décide de m'écarter un peu, mais en repoussant ses épaules, je remarque qu'elle s'est endormie. Je soupire avant de déposer un baiser sur son front et de la porter. J'attrape les clés et m'excuse auprès de l'aubergiste. En entrant dans la pièce je ne vois qu'un seul lit -j'aurai du m'en douter-, mais bien assez grand pour nous deux. Je l'allonge sur le dos et retire sa cape. Je me déshabille en gardant mon pantalon puis me place à ses côtés. Je tire la couverture sur nous deux et ferme les yeux. Je n'avais pas remarqué que j'étais aussi fatigué moi aussi.