Devil of liberty

Chapitre 4 : Déjà 15 ans ...

Depuis le temps, une certaine routine s'est installée en Shô est moi. Il me laisse de plus en plus de liberté, je peux par exemple aller au village seule, à la limite accompagnée de Flype. Et surtout grande avancée pour moi, je maîtrise de mieux en mieux mes pouvoirs. J'ai également réussi à me faire une amie Luciana, elle habite en ville, c'est la fille du marchand d'armes. Nous nous sommes rencontrées un peu par hasard. Elle était poursuivie par un type étrange et je l'ai aidée sans attendre quoi que ce soit en retour. Certes, j'ai eu des représailles de la part de Shô qui ne veut pas que j'utilise mes capacités ou ce qu'il m'enseigne contre de pauvres innocents. Mais bon au moins nous avons créé une certaine complicité toutes les deux. J'ai de plus réussi à m'habituer au climat de cette île qui en définitive ne change presque jamais été comme hiver. Elle semble vraiment figée hors du temps. Luciana est assise sur les marches de la boutique et bondit dès qu'elle me voit. Je descends de ma jument et la serre dans mes bras.

— Alors ma vieille prête pour ce soir ?— Plus que jamais, c'est la première fois que je vais fêter mon anniversaire avec quelqu'un d'autre que mon père.— Bienvenue dans la vraie vie. Je t'ai préparée une soirée aux petits oignons, tu m'en diras des nouvelles.— J'attends de voir.— Bon comme tu l'imagines avec les évènements qu'il y a en ce moment, on ne va pas trainer en ville, je n'ai pas envie qu'une de nous deux soit retrouvée sans vie demain matin.

Il est vrai qu'actuellement une série de meurtres touche la localité. Shô s'est reconverti, la chasse ne lui rapportant plus assez, il a décidé de travailler avec la police régionale pour les aider à résoudre les crimes. De ce fait, une pile de cadavres nous a été ramenée pour que nous les analysions et trouvions un quelconque indice. Mais vu l'état dans lequel les victimes se retrouvent, il est difficile de pouvoir en tirer quelque chose, et bien évidemment Shô ne veut pas que j'utilise mon pouvoir pour restaurer leur âme pour les interroger. Luciana sait que je m'occupe des corps et pourtant, elle ne me juge pas, au contraire, elle est étonnée d'observer que je ne sombre pas dans la folie avec tout ce massacre.

Nous nous arrêtons à la boutique d'Evangelina — oui elle est venue s'installer ici finalement et elle habite avec nous depuis un an maintenant. Luciana souhaite que je m'achète une robe pour une fois, les pantalons, ça ne fait pas très féminin selon elle. J'avoue qu'avec le temps, je me suis habitué à cet accoutrement et je m'y sens à l'aise, je ne me vois pas porter une robe ces derniers temps. Mais Luciana ne me laisse pas le choix, c'est obligé pour notre petite soirée entre amies. Parfois, elle me fatigue, je ne sais pas comment elle fait pour avoir toute cette énergie, mais c'est un vrai rayon de soleil dans ma vie, je dois l'admettre.

— Hey les filles comment allez-vous ?— Eva, on s'est vu ce matin, donc comme plus tôt, et par pitié faite moins de bruit avec Shô, j'entends tout.— Haha ! tu es encore jeune, tu ne connais pas ce plaisir, mais ça viendra ma petite, en tout cas, je te le souhaite.— Non, je passe. — Evangelina a raison Hivernelle, tu as quinze ans maintenant, et je suis sûre qu'avec ce corps de rêve, tu pourrais faire tourner plus d'une tête. Il ne reste qu'à le mettre en évidence avec une tenue parfaite. Pas vraie, Eva.— Exact, laisse-moi faire, je vais trouver précisément ce qu'il te faut.— Luciana, je ne suis pas certaine. Tu sais qu'on n'a pas grandi dans le même milieu qui désirerait d'une fille comme moi... Je veux qu'on m'aime pour ce que je suis, et non pas uniquement pour mon corps.— Si tu penses ainsi, tu ne dénicheras jamais rien, ma pauvre, tu es jeune, il faut que tu profites de la vie. Fait comme moi, pas d'attache que du plaisir.— Si tu le dis.

Luciana toute crachée et quand Evangelina joue avec elle, alors là, je n'ai plus aucune chance. Je les laisse divaguer sur leur histoire de passion d'une nuit pendant que j'effectue un tour dans la boutique. J'aimerais bien me trouver un nouveau pantalon, le mien commence à être usé avec le temps. Au dernier moment, Luciana me repère avant et me tire dans une cabine d'essayage afin que je mette la robe. Je dois avouer qu'elle est très jolie, mais ce n'est vraiment pas mon style — enfin ce n'est que mon point de vue. Je sors une fois changée et deux paires d'yeux approuvent la tenue. Cependant, j'estime qu'il manque un petit truc pour qu'elle soit sublime. Visiblement, je ne suis pas la seule à trouver qu'elle parait un peu fade.