Chapitre 8 : Départ d'un long voyage

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 La tempête fait rage depuis plusieurs jours déjà, si bien que la première des trois marques a totalement disparue. J'ai voulu discuter avec Esteban concernant ma véritable nature, mais je n'ai pas eu l'occasion de le faire puisque Sora monopolise son temps. D'ailleurs, en parlant de Sora nous n'avons pas encore échangé un mot depuis ce qu'il s'est passé l'autre jour, il reste fermé à toute conversation avec moi ou mon père adoptif. Guillan est venu me voir dans ma chambre dans laquelle je me suis enfermée dernièrement pour ne pas subir cet environnement pesant.

- Hivernelle, je peux rentrer ?

- Oui, vas-y. Installe-toi.

- Tu vas bien ? Tu m'as l'air un peu ailleurs ces derniers jours, je m'inquiétais un peu. Je sais que Sora peut être brut, mais il a un bon fond, il a juste besoin d'être bien entouré, son père est difficile avec lui, il ne veut que le meilleur et ça le pèse beaucoup.

- Certes, mais ce n'est pas une excuse pour tout, il se permet de juger ceux qui l'entoure sans vraiment connaître les gens avec qui il est. Et je ne suis pas du genre à être prise pour une pauvre merde.

- Tu n'es pas une pauvre merde comme tu le dis, bien au contraire, tu es douée pour la magie et talentueuse pour ton âge. Moi-même, je ne suis pas sûr d'atteindre ton niveau un jour. À vrai dire, j'ai pu sentir ton aura quand j'étais encore en ville, elle est puissante et pure.

- Guillan, je ne suis pas une sorcière. Je pense que tu le sais en me côtoyant depuis tout ce temps.

- Oui, je sais Esteban m'en a parlé, il a bloqué tes pouvoirs, enfin limité, je dirai.

- Car tu te bloques mentalement, mais il est clair que tu es bien plus forte que tu ne le penses. Hivy, il ne faut pas que Sora sache que tu es une élémentaliste, il serait encore plus perdu qu'avant, déjà qu'il ne sait pas comment se comporter avec toi. Tu n'as pas à t'inquiéter pour ton secret, il sera en sécurité avec nous deux.

- Oui, mais Sora veut que je vienne avec vous pour la capitale, c'est le pire endroit possible pour moi, ici est le seul endroit où je n'avais pas à me cacher.

- Crois-moi, à la capitale personne ne te remarquera tu seras juste considérée comme une sorcière puissante et non pas comme une élémentaliste, et puis Esteban et moi avons une bonne côte de popularité tous les deux auprès du peuple et de l'armée. Donc si nous te présentons en tant que sorcière, personne ne mettra notre parole en doute.

- J'imagine. J'hésite à vous suivre, c'est vrai, je ne vous connais pas plus que ça non plus et puis je ferai quoi dans une ville où je n'ai pas d'amis et où je ne connais absolument personne.

- Tu me blesses Hivy, tu nous connais nous. Et puis si tu viens, tu vivras au palais, on te trouvera un travail pour que tu puisses rester près de nous et puis on pourra voir à utiliser tes pouvoirs.

Il m'attrape par la taille et me chatouille. J'explose de rire et il continue de m'embêter. Je ne pense pas qu'il est venu me parler simplement de Sora, j'imagine qu'il veut aborder un autre sujet, mais ne sais pas trop comment le faire. Finalement, nous continuons à chahuter un moment jusqu'à ce qu'Esteban se pointe les sourcils froncés, visiblement mécontent de voir la complicité entre Guillan et moi. Il reste à la porte les bras croisés et un regard noir et accusateur sur nous deux. Hé bien, ils sont tous jaloux les uns des autres ou bien. Je me redresse et me racle la gorge pour me donner une contenance. Je l'invite à entrer et lui propose de s'installer sur mon lit à côté de l'autre garçon. Je m'assois sur ma chaise de bureau face au dossier. Je ne dis rien et le laisse lancer la discussion, après tout, c'est lui qui nous a interrompus.

- Je ne savais pas que vous étiez proche tous les deux. Bref, Guillan, Sora veut te voir, il aimerait partir demain matin ou ce soir au plus tôt.

- Nous ne sommes pas aussi proches que tu le crois, je voulais la rassurer sur le fait qu'elle peut venir avec nous sans risque et que son secret et protégé avec nous deux, et oui je te coupe tout de suite, c'est moi qui ai abordé le sujet, elle a le droit de le savoir.

Devil of libertyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant