Devil of liberty

Chapitre 19 : Le mariage

Alors que je me réveille par le chant des oiseaux et les premiers rayons du soleil qui traversent les fins rideaux de la chambre, je me retourne pour me nicher dans les bras de mon amant, mais je ne finis que par trouver des draps froids. Je me redresse et l'appel à travers la maison. Pas de réponse... Je sors du lit et enfile une petite veste en fourrure -gentillement prêté par les habitants-, car le matin, il fait frais ici ; on est bien loin de l'été de l'empire de l'Est. Je parcours chaque pièce à la recherche de Sora, mais en vain. Il n'est nul part et je commence à perdre une nouvelle fois patience. Déjà, hier soir, à cause de l'alcool, cet idiot avait la langue bien pendue et n'a pas hésité une seconde à déclarer devant tout le village à quel point il aimait mon corps alors que j'étais dans ses bras. En rentrant, je l'ai directement allongé sur le matelas et ce dernier s'est endormi aussitôt -enfin c'était limite s'il ne dormait pas déjà sur le trajet du retour.

Je finis par m'installer dans la cuisine ou je trouve une note m'indiquant qu'il y a de quoi manger dans le placard en haut à gauche de la cuisine. Je soupire et me lève pour me servir. C'est avec une grande surprise que je ne trouve qu'une nouvelle note dedans. Je l'attrape et commence à la lire. "Viens au niveau de la grande pierre". Un fin sourire naît sur mes lèvres et j'attrape rapidement mes vêtements pour me changer avant d'enfiler mes bottes et de sortir à la hâte. Un jeu de piste, c'est bien le genre de jeu de Sora tout craché ça. Nous avions l'habitude de faire ça pour nous voir en cachette quand nous vivions encore au palais afin que personne ne soit au courant de notre relation. Je me dépêche de rejoindre le premier point et c'est un nouveau mot qui se trouve posé sur la pierre et coincé avec un plus petit caillou. "Dedans, j'y plonge comme dans la lumière de tes yeux...". Facile, la mer. Je rebrousse chemin et me dirige vers la plage. Une nouvelle fois, je tombe sur une note cette fois-ci attachée à un poteau du quai où sont encore amarrés les bateaux de pêche. "Elle t'a vu grandir, et me sauver...". Très peu subtil mon cher ami, la forêt, j'imagine. Une nouvelle fois, je fais demi-tour pour me diriger vers le bois qui borde une partie du village. Alors que je compte rentrer un ruban attaché à une flèche, attire mon attention. "La place parfaite pour nous deux...". La pour le coup, j'ai plusieurs idées, mais je ne sais pas laquelle choisir. Je pense d'abord à la grande place principale, là où nous nous sommes présentés et fait accepter par le village. C'est tout naturellement que je décide d'aller à la fontaine centrale, mais je ne vois personne et cette fois, il n'y a aucun indice supplémentaire. Je décide de prendre toute les options une à une, connaissant la perversité de Sora, je pense à la chambre à coucher, mais la encore, je fais chou blanc. Puis j'imagine qu'il a pu penser à un point de vue en hauteur, endroit que nous apprécions tous les deux pour la tranquillité qu'il y règne et une habitude que nous avions au palais. Mais je ne trouve rien non plus. Au bout de deux heures, je commence à perdre patience d'autant plus que j'ai faim.

Je m'installe sur un muret face à la mer pour tenter de trouver une dernière idée... Je marmonne dans ma barbe toutes les insultes que je peux trouver à cet imbécile de prince puis une idée me revient en tête...

Point de vue de Sora :

- Vous êtes sûr qu'elle viendra ? Non, parce que ça fait déjà un moment. Demandai-je avec inquiétudes à la femme qui m'a entraîné dans ce jeu de piste.

- Tu la connais bien non ? Et elle te connaît bien, alors je pense qu'elle va trouver, fais lui un peu confiance, me rassure-t-elle.

J'ai beau me dire que c'est fort possible qu'elle parvienne à terminer le jeu de piste, un doute plane. Je ne sais pas si elle trouvera la dernière énigme. À vrai dire, nous n'en avons pas discuté sérieusement depuis un moment maintenant -enfin si on omet hier. Je danse d'un pied sur l'autre en regardant le soleil monter de plus en plus haut dans le ciel. Tout le village est rassemblé là dans la chapelle et attend avec impatience l'entrée d'Hivernelle. Je me suis mis sur mon trente et un pour l'occasion et Berenice a fait préparer une magnifique robe dans une pièce à l'écart en attendant ma future princesse. Je tiens la bague qu'a réalisé le forgeron dans la poche de mon veston et joue avec l'étui dans laquelle elle repose sagement en attendant la main de ma bien-aimée.