Devil of liberty

Chapitre 6 : Et les jours passent !...

Le lendemain matin, je suis la première réveillée. Je me change et reporte ma cape comme la veille. Je prépare également le petit-déjeuner et le dispose sur la table. Les garçons dorment à poings fermés. Je finis de faire ce que je peux faire dans la maison puis sors dehors commencer à déneiger le chemin. J'ai laissé les volets entrouverts afin de garder un œil sur mes invités. Flype et Thunder courent partout et sautent la tête la première dans la neige. Cependant pour une fois, ils n'aboient pas ou hurlent partout. J'ouvre le poulailler, récupère les quelques œufs puis je vais voir ma jument. Ça fait un moment que je ne l'ai pas sortie et je pense qu'une petite balade dans la neige pourrait être sympa. Le ciel est bleu comme la veille, mais les petits changements de pression dans l'air démontrent que le temps devrait pouvoir se maintenir. Je vais dans la cave -ou nécrose le cadavre- pour prendre mes affaires afin de monter mon destrier. Alors que j'ai enfin fini de préparer Artémis, une main sur mon épaule me fait sursauter.

- Guillan, c'est toi, tu m'as fait peur. Tu as besoin de quelque chose ?

- Non, on se demandait où tu étais, car on ne te trouvait pas dans la cabane.

- Maison, c'est une maison, et désolée, je suis sortie, car vous dormez à poings fermés, je ne voulais pas vous réveiller, la marche d'hier à dû beaucoup, vous fatiguer toi et Esteban, et puis Sora semblait plus inquiet ; donc vous voir si paisible m'a convaincu de vous laisser un moment.

- Oh, je vois, merci dans ce cas, mais tu vas quelque part ?

- Oui, je vais faire une ronde dans les environs, je devrais revenir en fin de matinée, le chemin n'est pas praticable à pied ce matin, je pensais donc partir à cheval.

- Si nous avions nos montures, je t'aurais bien accompagnée.

- Ce ne sera pas nécessaire, on se voit plus tard.

- Oui, si besoin, on peut fouiller dans la maison au cas où ?

- Oui, il n'y a pas grand-chose à cacher de toute façon.

Un sourire énigmatique apparaît sur ses lèvres et il s'en va. Ils peuvent bien chercher, ils ne vont rien trouver, Shô vit avec le moins d'affaires possibles, je ne vois pas quel secret il pourrait avoir. Je monte facilement sur le dos de ma jument et m'en vais en direction de la clairière d'entraînement. Sur le chemin, je repère des monstres qui me suivent en pensant être discrets. Les Agmedandos sont de petits êtres curieux, mais inoffensifs, sauf s'ils se sentent menacés. Le plus souvent, ils se balancent d'arbres en arbres, mais ne s'en prennent pas à plus grand qu'eux. La première fois que j'en ai vu, j'ai hurlé. Un groupe trouvait amusant de me sauter dessus et de crier dans mes oreilles. Shô avait dû intervenir en les attrapant un par un. Aujourd'hui, je joue avec eux et ils aiment bien lorsque j'utilise avec ma magie. Ils s'installent en cercle et admirent le petit spectacle que je leur offre.

La clairière est maculée de blanc. Je mets pied à terre et m'enfonce dans la couche de neige. La rivière est gelée sur les bords, mais les poissons nagent à contre-courant en dessous. Je laisse libre cours à mes pensées sans me soucier de ce qui m'entoure. Le vent siffle entre les feuilles et des nuages de poudre s'élèvent de temps à autre. Je leur donne une forme plus ou moins définie. Soudain, une idée me vient en tête. Et si j'essayais d'utiliser ma mémoire pour faire apparaître les cadavres de pouvoir les analyser dans un autre contexte, surtout que je sais que c'est un vampire qui est derrière tout ça. Ils ne sont pas les bienvenus dans la région donc, je doute qu'il vit ici depuis longtemps, il doit probablement faire des allers-retours entre une autre ville et ici.

Voilà environ deux heures que je tente de trouver d'autres indices, mais en vain et je sens mes pouvoirs devenir de plus en plus faibles. Je défais mon charme et m'allonge sur le rocher sur lequel je suis assise depuis tout à l'heure. Je me sens vidée et incapable de bouger. Je ferme les yeux un moment et sans me rendre compte je quitte se monde pour celui des rêves.