Nous faisons quelques pas de plus et nous arrêtons tous les trois devant l'immense porte menant à l'intérieur de l'enceinte où réside le clan Gojo. Mon regard blasé et peu convaincu scrute la grande de la porte.
-Qu'est ce que je donnerais pas pour être sur la terrasse d'un bar à boire un-, commence Shoko.
-Mojito? La coupé-je, m'en parle pas.
Nos regards toujours blasés sur la porte, nous entrechoquons nos poings ensemble, toutes les deux sur la même longueur d'onde.
-J'ai presque l'impression que nous nous jetons dans la gueule du loup, dis-je.
-Ne t'inquiète pas, les intérêts et la gestion du clan passent avant l'allégeance que porte mon clan aux dirigeants des exorcistes, particulièrement lorsqu'il s'agit de mes ordres. Et pour la menace que pourrait représenter le clan, tu es sous ma protection.
-J'avais oublié que je me tenais à côté du 6eme œil, grand maître vénéré du clan Gojo, dis-je en mimant le dégoût.
-Oui il s'agit bien de moi, dit-il comme si des étoiles brillaient autour de son visage, un autographe peut être ?
-Que si tu dédicace ma poitrine, dis-je moqueuse.
-La peau marque pas bien en général mais ça serait pas la première paire de seins que je dédicacerai, j'ai développé des techniques.
Il me lance un regard amusé du coin de l'œil, je le fusille du regard et lui donne un coup de pied du bout de ma chaussure. Au moment où je repose mon pied, la grande porte se met à bouger et ses lourdes portes battantes s'ouvrent lentement. Shoko et moi observons avec attention, un mélange d'appréhension et de curiosité à propos de ce qui se cache derrière ces portes et la découverte du clan auquel Satoru appartient.
Mes yeux divaguent sur les différents bâtiments typiquement japonais qui prennent place dans cette enceinte, sur la verdure et la décoration des jardins puis sur deux exorcistes du clan Gojo inclinés vers nous aux abord des portes.-Bon retour maître Satoru, disent ils.
Shoko et moi nous lançons un regard l'une à l'autre.
-« maître Satoru » marmonne-t-on avant de tirer la langue.
Satoru attrape ma tête avec sa main puis ébouriffe mes cheveux en me bousculant légèrement.
-Arrêtez vos enfantillages, dit-il en riant.
Je lève les yeux vers lui et l'observe rire en me secouant. Il le cache mais il est tendu, il n'aime pas venir dans son clan. Etant l'équivalant d'un dieu aux yeux de son clan, il a pourtant toujours été l'exorciste problématique des Gojo, ne se conformant à aucunes règles et vivant comme il le souhaite, il a depuis longtemps brisé les chaînes dorées qu'ont tentés de lui imposer les dirigeants Gojo ou les dirigeants des exorcistes. En même temps qui pourrait prétendre à contraindre le 6ème œil? Satoru connaît mieux que quiconque le pouvoir qu'il détient sur le monde exorciste mais tout ici l'irrite et fait ressortir ses pires facettes.
-Allons-y, dit-il.
Avant de relâcher ma tête, il approche ses lèvres et dépose un baiser sur mon crâne.
-N'aie pas peur, je te protège.
Je souris.
-J'ai confiance en toi.
-En nous, corrige-t-il.
Je rougis légèrement et souris plus fort, appréciant la douceur que ses paroles procurent au creux de mon ventre. Il retire sa main et entre dans l'enceinte en premier, Shoko et moi le suivons de près.
Quelques mètres plus loin nous entrons dans la résidence principale du clan et l'ambiance devient vite différente, le regard que les membres du clan portent sur moi change vite la douceur dans mon ventre par de l'appréhension et un malaise pesant lourdement dans mon estomac.
On ne veut pas de moi dans cette enceinte et ça tombe bien, je ne me sens absolument pas à ma place.
Les regards sont d'abord illuminés par la présence de Satoru, puis ils se transforment vite en peur ou en rejet lorsqu'ils tombent sur moi. Ils ne m'ont jamais vu mais ils savent très bien qui je suis et ce que je représente: leur pire cauchemar.-Le réceptacle... Entendis-je par ci par là dans différents murmures.
-Abomination...
-J'ai peur...
Tout ces murmures se mélangent dans ma tête, mais comment leur reprocher ? Satoru est le premier 6ème œil en 400 ans, je suis donc aussi le premier réceptacle en 400 ans. Personne dans ce clan n'a rencontré de son vivant le réceptacle que je suis et tous les Gojo, sans exceptions, ont été éduqués pour me haïr et avoir peur de moi. Moi, leur pire cauchemar, leur ennemi naturel.
Sous pression, je fronce les sourcils et serre mes poings le long de mon corps, enfonçant mes ongles dans ma peau.-Souviens toi Hana, tu as toujours provoqué ces réactions auprès des exorcistes, n'y fait pas attention, reste concentrée, pensé-je.
Je lève les yeux vers Satoru, il ne perd à aucun moment la face, je le trouve admirable. Il remarque mon regard et me destine un léger sourire, mon corps se détend naturellement.
Nous entrons dans un des nombreux salons japonais de la résidence. Satoru va s'asseoir en tailleur sur un des coussins au sol avant de s'adresser à l'employée de maison attendant ses instruction à l'entrée de la pièce.-Allez chercher les Shidosha, ordonne-t-il.
Les Shidosha (dirigeant en japonais) désigne les 3 hommes dirigeant le clan Gojo. Même si Satoru est désigné comme le grand chef du clan grâce à son 6ème œil, le clan est principalement dirigé par ces hommes.
L'employée s'incline avant de refermer la porte glissante en bois de la pièce. Je rejoins Satoru et m'agenouille sur un coussin à ses côtés, Shoko fait de même.
Leur venue ne se fait pas attendre, à peine quelques minutes après le départ de la servante nous pouvons entendre de lourds pas s'approcher rapidement de la pièce avant que la porte ne s'ouvre subitement donnant sur un homme d'une soixantaine d'années, partagé entre la surprise et la colère, suivit de deux hommes ayant le pas un peu plus tranquille. Les deux hommes ont l'air aussi âgés que le premier, l'un est mince et arbore une queue de cheval basse qui rassemble ses cheveux gris, la mine fermée et calme. Le dernier est plus rondouillard et ses traits ont l'air un peu plus sévères. Tous les trois sont vêtus en kimono traditionnel.-Qu'est ce que ça signifie Satoru, dit-il, comment peux tu amener cette abomination dans notre lieu de vie?
Ma mine se ferme et je jette un regard bien plus menaçant que précédemment à cet homme. Accoudé à la table à sa droite, Satoru pose le même regard sur lui.
-Ne t'a-t-on jamais appris les bonnes manières, Naoki?
Le regard ferme et froid de Satoru le fait tressaillir quelque peu.
-Pa-pardonnes moi, dit-il en baissant légèrement le regard.
L'homme aux cheveux longs derrière lui soupire, las de la situation. Ils entrent tous les trois et s'assoient face à nous.
-Bien, commence l'homme, que fait le réceptacle ici?
-Le réceptacle n'est même pas enchaînée ou contrainte par un sort, continue l'autre homme n'ayant pas encore intervenu, à quoi penses tu Satoru?
Ma mâchoire déjà serrée appuie encore plus fortement sur mes dents et mes mains à plat sur mes cuisses, se resserrent tout en froissant mon uniforme.
-Hana, dis-je en jetant un froid dans la pièce par mon intervention innatendue, je m'appelle Hana, pas « le réceptacle ».
Je fronce les sourcils plus fortement encore, mon regard brûlant intensément en leur direction. Leur regard se tourne vers moi, un mélange de désapprobation et de dégoût flotte dans leurs yeux.
-Penses tu avoir le droit à un nom, monstr-
En une fraction de seconde Satoru se retrouve debout face à l'homme, son index tendu vers lui, la lueur de son sort rouge au bout de son doigt danse devant les traits effrayé du dirigeant, le regard terrifiant de Satoru baissé sur lui.
-Manques lui encore de respect et les Shidosha devront trouver un remplaçant pour ton poste, Kaïto.
Il déglutit et abaisse son regard, n'osant pas bouger ne serait-ce qu'un doigt. Satoru relève sa main et baisse ses yeux vers les Shidosha.
-Est-ce que ça fait trop longtemps que je ne suis plus venu dans ce clan? Avez vous oublié qui vous avez en face de vous ? Interroge sombrement Satoru.
VOUS LISEZ
Jujutsu Kaisen - Satoru Gojo x OC
FanfictionJe reste là à regarder ma main pendant de longues minutes, si bien que le soleil tombe au point d'empourprer le ciel et que les grillons deviennent le seul bruit du crépuscule. J'entends la porte s'ouvrir derrière moi. -Hana, dit sa voix calme. Comb...