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Julia — samedi 23 janvier 2016


— Quand est-ce que tu rentres déjà ?

— Dans un mois et demi...

Allongée dans mon lit, je presse le téléphone contre mon oreille. Voilà des semaines que Lucas est parti en Thaïlande pour un stage à l'étranger. Bien qu'il s'agisse d'une opportunité incroyable pour lui, son absence me pèse.

— Tu me manques... soupiré-je.

— Toi aussi, tu me manques, Julia, répond-il de sa voix douce. En plus, j'en ai marre de dormir dans une auberge de jeunesse... Le mec dans le lit au-dessus du mien ronfle comme un porc !

Je pouffe.

— Moi aussi, j'aimerais pouvoir dormir avec toi...

Je l'entends souffler à l'autre bout du fil. Pendant un instant, il ne dit rien. Puis il finit par ajouter :

— Peut-être que...

Il s'interrompt dans sa phrase tandis que je me redresse dans mon lit.

— Quoi ?

— Non, rien, laisse tomber.

Je fronce les sourcils, ma curiosité piquée au vif.

— Dis-moi !

Il hésite encore quelques secondes avant de se lancer.

— Peut-être qu'on pourrait le faire par téléphone ? Ça t'aiderait à patienter jusqu'à mon retour...

Je ne réponds pas tout de suite, le temps de comprendre où il veut en venir.

— Oublie, c'est une mauvaise idée, marmonne-t-il précipitamment.

— Non, je... je veux essayer !

Je sens l'excitation me gagner. Je m'assois en tailleur et m'adosse contre le mur de ma chambre étudiante.

— Qu'est-ce que je dois faire ? murmuré-je.

— Dis-moi ce que tu portes...

À ces mots, je sens les battements de mon cœur s'intensifier. Cette situation à quelque chose de grisant, d'inconnu... Je meurs d'envie de me prêter au jeu.

— Un débardeur et un bas de jogging.

— Enlève ton pantalon.

Je sens une vague de chaleur se répandre au creux de mon bassin. Lucas ne se montre pas aussi directif avec moi d'habitude. Je ne sais pas pourquoi ça m'excite autant, mais je m'empresse de lui obéir.

— C'est fait, dis-je en repoussant mon jogging au pied du lit.

— Bien. Dis-moi ce que tu portes en dessous.

Je mordille ma lève inférieure en sentant toujours ce désir naissant pulser dans mes veines.

— Une culotte noire.

Lucas ne répond pas tout de suite. Je me demande si lui aussi est dans le même état que moi.

— OK, commence-t-il, alors je veux que tu te caresses par-dessus ta culotte.

Mon cœur tressaute dans ma poitrine. Je n'ai jamais fait ça... Je ressens de l'appréhension, mais je suis tellement excitée que ma main glisse toute seule le long de mon ventre puis entre mes cuisses. J'effleure mon clitoris et le désir s'embrase dans tout mon corps. J'appuie plus fort, exerce un mouvement circulaire. Le plaisir guide chacun de mes gestes. C'est si instinctif que mes hanches se mettent à se mouvoir toutes seules.

— Tu le fais ? demande Lucas à l'autre bout du fil.

— Oui, lâché-je, le souffle court.

— Très bien. Maintenant, enlève ta culotte et continue.

Ses injonctions autoritaires me grisent. Je me sens trop excitée pour obéir totalement et je me contente de glisser ma main sous le tissu en coton pour reprendre mes caresses. Mes doigts bougent tous seuls, comme s'ils répondaient à une pulsion animale. Ils effleurent mon clitoris, explorent chaque repli en parcourant mon intimité moite.

C'est trop bon !

Mais j'en veux plus. Sans même réfléchir, j'enfonce mon majeur en moi.

Ah !

Je mords ma lèvre de toutes mes forces pour retenir un gémissement. Je retire mon doigt et recommence ce mouvement de va-et-vient. Le désir se répand par vagues dans mon bassin. Je ferme les yeux pour le laisser guider mes doigts. La base de ma main effleure toujours mon clitoris, m'envoyant des décharges électriques dans les veines. J'accélère d'instinct le mouvement de mon majeur qui me pénètre. Mes hanches s'emballent, répondent à mes caresses. Ma respiration devient saccadée. Le plaisir monte en flèche, à tel point que s'en devient presque douloureux. 

J'appuie encore davantage mes mouvements, emportée dans un tourbillon de sensations, sans savoir où tout cela va s'arrêter. Et, soudain, mon corps entier se contracte délicieusement, si fort que tous mes sens en ébullition s'apaisent. Mon cerveau se vide et mon corps se détend enfin. Épuisée, je me laisse tomber sur le lit, vidée et à bout de souffle. Je mets quelques secondes à retrouver une respiration normale en fixant le plafond blanc. Je ne comprends pas ce qui vient de m'arriver, mais c'était si... bon. Vraiment bon.

— Julia ? Tu es toujours là ?

La voix de Lucas me ramène à la réalité. Je récupère le téléphone qui a glissé sur le matelas.

— O... Oui... bafouillé-je.

Il rit à l'autre bout du combiné.

— Dis donc, on dirait que ça t'a fait de l'effet !

Je ne sais pas quoi répondre. J'ai encore du mal à me remettre de cette vague de plaisir qui a terrassé tout mon corps. Et soudain, ça me frappe. C'était un orgasme.

Non, impossible.

Lucas et moi sommes ensemble depuis presque deux ans. Nous avons souvent fait l'amour. C'est impossible que je n'aie jamais connu d'orgasmes avec lui ! Pourtant, cette sensation était si intense que je suis certaine de ne jamais avoir rien ressenti de pareil.

— Julia, tu m'écoutes ?

— Excuse-moi Lucas, je dois te laisser.

Je raccroche sans écouter sa réponse. Je dois en avoir le cœur net. Sans attendre, je m'étends sur le lit et laisse ma main droite glisser plus au sud, vers la partie la plus sensible de mon anatomie...

Code Bleu [Sous contrat d'édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant