Never get me [Romance mafia]

Chapitre 20

Mack

Je regarde mes hommes sortir Levinksi qui n'oppose aucune résistence. Mon cœur cogne sauvagement dans ma poitrine. Putain, elle était prête à se trancher la gorge. Par peur que je la force à me vendre son corps. Voilà à quel point elle me hait : elle préfèrerait crever plutôt que je la touche et cette constatation m'affecte bien plus qu'elle ne le devrait. Peu importe, ma priorité est maintenant de la protéger... ou d'éviter qu'elle ne fasse plus de dégâts.

Après un peu de dissuasion, Donovan m'a tout dévoilé sur sa quête de vengeance. Borowski lui a arraché sa sœur, elle crève d'envie de le tuer. Le meurtre sordide de cette jeune prostituée venue de Pologne ne m'est pas inconnu. L'identité de la victime est toujours restée inconnue des médias et jamais je ne me serai douté qu'il s'agissait de sa sœur. Je comptais épargner mon rival et négocier un minimum nos affaires mais les révélations de Donovan m'ont vite fait changer d'avis. La question est maintenant de savoir si j'ai envie de le livrer à Levinski sur un plateau ou si j'ai envie de m'amuser encore un peu.

Jouer au chat et à la souris avec elle me fait jubiler, je me l'avoue. La puce fourrée dans son téléphone a fait son job. Alors que mes hommes attendaient patiemment qu'elle termine ses emplettes, ils ont réalisé qu'elle prenait la direction de Dublin. Je n'ai pas attendu pour les lancer à ses trousses. J'ai profité de ma présence dans la capitale pour voir de moi-même ce qu'elle manigançait et putain, je n'ai pas été déçu. J'ai attendu patiemment qu'elle amadoue le gynégo avant qu'elle passe à l'action et que je fasse mon entrée. Je n'oublierai jamais la stupeur sur son visage. J'en étais des plus ravis. La savoir maintenant sous mon joug est grisant. Elle a voulu me défier, voilà aujourd'hui où elle en est réduite. Maintenant, je vais pouvoir l'avoir à l'œil et aucun de ses gestes ne pourra plus m'échapper.

Ma « proposition » n'est pas anodine : en l'obligeant à s'établir chez moi, j'évite qu'elle ne se lance à l'aveugle contre une chasse qu'elle risque de perdre. Et puis j'ai une promesse à honorer et je compte bien m'y tenir. Borowski a beaucoup plus de moyens qu'elle et s'il a déjà tué, il n'hésitera pas à recommencer, surtout pour défendre ses affaires. Garder Levinski dans mon manoir va me permettre de retrouver ce tocard, sans qu'elle n'interfère ou se mette en danger.

Je regarde le corps de ce porc de Connor se vider de son sang avec jubilation. Putain, cette femme est incroyablement dingue. Presque pire que moi... J'ordonne mes hommes de se débarrasser du cadavre et de nettoyer la pièce avant de rejoindre ma jolie furie dans mon SUV.

Durant tout le trajet jusqu'à Aubane où je réside, Levinski ne pipe mot et me lance ici et là depuis son siège passager un regard noir qui me ferait presque rire. Je l'ignore pour le moment et envoie un message à mon frère pour lui expliquer la situation. Ce dernier ne cache pas son ravissement :

« Tu as enfin trouvé ton aller ego » m'écrit-il.

Je passe outre sa pique et lui répond de préparer sa venue avant de ranger mon téléphone dans la poche de ma veste.

-Où est-il ? m'assène-t-elle.

A son ton acerbe, je devine qu'elle parle de Borowski.

-Je l'ignore.

La rouquine me regarde avec toute la suspicion du monde. Je suis pourtant sincère. Mon rival a quitté Dublin il y a bien longtemps et sans laisser de trace. Même mes employées qui ont travaillé sous ses ordres ne l'ont jamais vu.

-Si j'apprends que tu m'as menti, Reed, je te jure que je te fais la peau.

Sa menace me fait sortir de mes gonds. Je suis peut-être un putain de sociopathe mais s'il y a bien une chose que personne ne pourra me reprocher, c'est de mentir.

D'un geste qu'elle n'a pas le temps d'anticiper, j'encercle son visage de ma main et lui crache :

-Ecoute-moi bien, Levinski, je veux la tête de ce fils de chien tout autant que toi. Et même si je savais où il se planque, je ne te le révèleraie pas, t'as pas l'étoffe pour te mesurer à lui, il te bouffera toute crue et c'est pas en me menaçant que tu parviendras à tes fins. Alors, maintenant, tu restes tranquille et tu me laisses me charger de lui, c'est compris ?

Aylee ne dit rien, ni même n'acquiesce.

-T'as compris ?! répété-je.

-Faisons équipe pour le retrouver ! tente-t-elle.

-Non, dis-je catégorique.

Je sens sa mâchoire se contracter sous ma main et une douleur fulgurante me prend soudain au tibia tandis qu'elle m'assène d'un coup de talon. Puis une claque en pleine face me fait perdre une seconde mes moyens. Putain, je vais la... Je saisis ses poignets avant qu'une pluie de coups s'abattent sur moi.

Sous ses cris de fureur, je place ses mains au-dessus de sa tête, la plaque sur le siège et viens plonger mes lèvres contre les siennes. Levinski se fige une seconde, puis alors que je sens ses barrières s'effondrer, elle me mord la lèvre, m'obligeant à la lâcher dans un râle de douleur. Une vraie furie... Elle se redresse, haletante, tout en me tuant du regard.

-T'es qu'un fils de pute, Reed !

-Véridique, dis-je en sortant mon mouchoir en tissu pour essuyer le sang qui coule de ma lèvre.

-Je te hais !

Sa réplique m'arrache un rire.

-C'est ça, maintenant, sois gentille, Bella, et reste tranquille jusqu'à ce qu'on soit rentré.

-Ton maudit manoir, tu peux te le mettre dans le c...

Je l'entends râler mais je me reconcentre sur mon téléphone. J'ai un rival à éliminer et si je veux pouvoir me débarrasser de cette furie, j'ai intérêt à m'y mettre au plus vite.