Never get me [Romance mafia]

Chapitre 17

Aylee

7 ans plus tôt

-Aylee, tu t'occupes de la fermeture de la caisse ?

-Oui !

Tandis que Théodore s'affaire à ranger le stock de whisky fraichement arrivé dans la réserve derrière le bar, je me charge de nettoyer le comptoir du bar. Cela va faire plusieurs mois que je travaille dans son bar-hôtel après les cours. Ce cinquantenaire au cœur tendre m'a tout de suite recueillie comme sa propre fille alors que je m'étais présentée à son offre d'emploi comme serveuse. Au fur et à mesure, j'ai su gagner sa confiance, jusqu'à ce soir. Il ne se doute pas une seule seconde de mes intentions. Mon ventre se tord de douleur en pensant à ce que je m'apprête à accomplir mais je n'ai pas le choix. Je dois penser à Mia, à ma famille.

Trop occupé dans la réserve, il ne réalise pas que je viens de subtiliser 1500 livres de sa caisse, soit la moitié du montant que Mia doit à Borowski, ma sœur ayant l'autre moitié déjà à disposition. Une fois fermée, je lui souhaite une bonne nuit et rentre chez nous, les jambes tremblantes. Aujourd'hui est certainement mon dernier au sein du Ritz. Il va très vite s'apercevoir qu'il manque de l'argent et je sais qu'il me soupçonnera. Je ne sais pas encore comment je vais gérer sa réaction. Lui mentir ? Lui avouer toute la vérité ? Et comment réagira-t-il ? Je chasse mon appréhension pour le moment et rejoins mon domicile, le cœur au bord des lèvres.

...

Le lendemain, Mia a donné rendez-vous à son « patron » non loin de son lycée près d'un immeuble désaffecté, à l'abri des regards. Borowski est un colosse au crâne chauve et à l'expression goguenarde. Ses paluches viennent compter les billets avant de lever ses yeux perfides vers nous.

-Dommage de te voir partir, Mia. Tu aurais pu faire une grande carrière et gagner tellement plus. Quant à ta sœur, dit-il en se tournant vers moi, j'aurais eu de grands projets pour toi aussi, ma jolie.

Son doigt vient effleurer ma joue, me brûlant l'épiderme.

-Tu es sûre de ta décision ?

Mia hoche la tête.

-Dommage... ravie d'avoir fait à faire avec toi, Poupée ! Et peut-être à bientôt ?

Il lui balance un clin d'œil qui me donne des envies de meurtre puis monte dans sa voiture, accompagné de deux de ses acolytes avant de conduire loin de nous.

Mia ne m'adresse pas la parole, ni n'ose un regard vers moi tandis que nous regagnons notre appartement en bus. Elle sait... elle sent que je suis en colère contre elle. J'ai trahi la confiance de Théodore pour elle et même si je ne regrette rien, je ne peux empêcher la rancœur qui grandit en moi. Suite à ces événements, une ambiance sordide règne dans notre appartement. Notre mère ne nous adresse plus la parole et se contente de partir travailler et nous faire à manger. Elle ne sait rien de nos échanges avec Borowski mais sa rancœur ne donne aucun répit à ma sœur. Nos conversations avec Mia se limitent à des oui ou des non.

Même si je pensais le problème loin derrière nous, je n'imaginais pas ce qu'il nous attendait. A peine un mois après avoir remboursé sa dette que je l'apercevais une nouvelle fois en compagnie de Borowski. Une vive dispute a éclaté entre nous puis elle est partie. Nous ne l'avons pas revue les jours suivants et ma mère et moi, nous sommes donc rendues à la police. Jamais nous n'aurions pensé que sa fugue nous plongerait dans l'enfer. Une semaine plus tard, la police nous rapportait avoir retrouvé son corps dans un fossé, près de la maison close de Borowski. Elle avait été battue, étranglée et jetée comme un putain de déchet. Ma sœur, mon ange... ce jour-là, j'ai cru mourir, terrassée par la douleur et le chagrin. Ce fils de pute m'avait arraché ma moitié, la personne que je chérissais le plus au monde et pour laquelle j'aurai tout fait, même à prendre sa place ou à tuer.

Son meurtre a fait la une des journaux locaux et a révélé l'ampleur de la prostitution de mineurs. Une descente a été faite mais Borowski s'était déjà fait la malle. Depuis, il se cache de la police et de moi. Car depuis ce jour, une seule chose m'anime, retrouver ce salaud et lui faire payer son geste, le faire souffrir comme il a fait souffrir notre famille. Sa mort ne sera pas lente, ni douce, je me le jure. Non, lorsque je le retrouverai, je ferai en sorte que chaque centimètre carré de sa peau ressente toute la douleur qu'il a fait subir à ma sœur lorsqu'il l'a frappée et étranglée.

En proie à une nouvelle crise de rage, je me décide à ne pas perdre plus de temps. Il faut que je passe à l'action. Connor a des comptes à rendre et des infos à me donner. J'ai un plan précis en tête et il me tarde de l'exécuter, en commençant par le plus fastidieux : me débarrasser des sous-fifres de Reed.