Never get me [Romance mafia]

Chapitre 38

Mack

Une semaine plus tôt

-Parle !

Mon poing vient s'enfoncer pour la énième fois dans la gueule de ce balourd de Swon, un des bras droits de Borowski. Le nez cassé, l'arcade ouverte, sa tête tangue, à deux doigts de rendre les armes.

-On l'a pas tuée... crache-t-il, à moitié hagard.

Ils répètent tous ça et pourtant, elle est bien morte. Ça ne peut être qu'eux, pourtant, de tous ceux que j'ai interrogé, ils sont formels, Borowski n'a mandaté personne pour tuer Mia. Je m'apprête à lui refoutre un pain avant de me raviser. Pourquoi ai-je la désagréable sensation de perdre mon temps ? Cela fait plus d'une semaine que j'interroge ces balourds enfermés dans un de mes entrepôts, sans rien en tirer. Et si Borowski n'avait pas menti ? Et si on faisait fausse piste ? Je n'aime pas l'idée que j'ai en tête mais je n'ai pas le choix. Si je veux pouvoir aider Aylee à aller de l'avant, je dois renoncer à mes principes et collaborer avec la police.

Je dégaine mon portable et appelle Volk, le flic de Cullen que je suis parvenu à fourvoyer en échange de visites tout frais payés au Ritz. Il me confirme avoir des infos mais pas au téléphone et me donne RDV au bar.

Lorsque je m'y rends, il me dévoile le nom que je recherchais : Daniel Roger, soit l'inspecteur qui était en charge à l'époque du meurtre de Mia.

-C'est par rapport à Levinski ? me demande Volk.

Je hausse un sourcil, en me demandant une seconde comment il est au courant.

-Levinski est venue me voir plusieurs fois à ce sujet. Elle était prête à tout pour avoir des infos, si vous voyez ce que je veux dire...

A ces mots, je sens le sang dans mes veines dangereusement bouillir. Volk me regarde avec un sourire goguenard et ses yeux de pervers.

-Attends, t'as dit quoi là?

Il hausse les épaules, amusé.

-Elle cherchait Borowski, je lui ai proposé des infos contre... vous voyez ! Elle a pas hésité !

Volk se marre tandis que je me sens partir. Je sens le regard d'Adan et de mes hommes me scruter mais je les ignore. Une fraction de seconde plus tard et mon poing vient le saisir par le col tandis que je dégaine mon gun et tire en direction de ses burnes. Je crois n'avoir jamais été autant hors de moi qu'en cet instant. Volk s'écroule sur les genoux en hurlant comme un goret. Je me penche à son oreille et lui siffle :

-Autant te dire que tu n'auras plus besoin de mettre les pieds ici et si tu refoules les pieds d'un commissariat, je peux te jurer que la prochaine balle finira dans ton fion.

Je le balance ensuite à mes hommes et me tire d'ici, Adan sur mes talons. Il en a vu de mes crises de rage, mais je crois que celle-ci la dépasse, même si je le connais assez bien pour savoir qu'il aurait fait la même chose à ma place. Des images d'Aylee, contrainte de lui faire une fellation me brouille la vue. Ce type ne mérite pas de crever, non, le petit châtiment qu'il vient de subir l'empêchera de sévir comme bon lui semble jusqu'à la fin de sa vie.

Le soir-même, je me rends chez Roger, qui, si j'en crois mes hommes qui ont fait des recherches sur lui, est à la retraite et vit à Dublin avec son épouse.

De même, je n'y vais pas par quatre chemins. Ce tocard a aussi bien été incapable de retrouver le meurtrier de Mia que tout ce foutu système judiciaire. Pour autant, il a peut-être des infos ou des soupçons qui n'ont pas été signalés dans son cold case.

Lorsque mes hommes et moi pénétrons dans sa maison à la seconde où il ouvre sa porte, je lui débite mon speech.

-Vous m'excuserez mon intrusion mais quelques événements récents m'ont fait perdre de ma patience et j'aimerais qu'on en vienne au fait, si vous le voulez bien.

Cerné par mes hommes, l'inspecteur Roger me regarde, le visage éberlué tandis que je passe son salon en revu.

-Mia Levinski, des éléments suggèrent que Borowski n'est pas le coupable comme tout le monde aime le penser. D'où ma présence ici, ce soir, si vous avez d'autres suspects en tête, c'est maintenant.

Roger me fixe, atterré.

-Ecoutez, je... je ne sais pas qui vous êtes mais je vous prierai de vous en remettre à la police de Dublin, c'est eux qui s'occupent de ce dossier à présent.

Je balance alors le rapport d'enquête dont je suis parvenu à me procurer une copie via Volk et le balance sur la table basse qui nous sépare.

-Dossier un peu faiblard à mon goût... j'imagine que le meurtre sordide d'une prostituée immigrée n'intéresse pas franchement le système judiciaire. Ou alors au contraire, celui-ci souhaitait protéger un de ses pochtrons ? Ou pire, un politicien qui aime un peu trop les enfants ? Mhmm ?

Roger se tait. Son visage pâlit et une goutte de sueur roule le long de sa tempe. Fébrile, il s'assoit sur son fauteuil et s'accoude sur ses genoux.

-A l'époque, j'ai consulté la liste des clients que Borowski gardait dans son QG. On les a arrêtés et interrogés mais aucun ne correspondait aux traces ADN retrouvés sur le corps de Mia.

-Le rapport ne fait pas mention de traces ADN inconnues.

-Il est bien là le problème.

-Que voulez-vous dire ?

-L'ADN trouvé sur le corps de Mia était connu mais ne corroborait pas avec le mobile.

Roger me regarde avec dépit et alors je comprends. Putain de merde...