Erra.
Je m'appelle Erra Dolores, j'ai aujourd'hui 19 ans. Beaucoup de jeunes enfants adorent le jour de leur naissance car ils sont chéris plus que d'habitude et couverts de cadeaux.
Hélas ce n'est pas mon cas, loin de là.Je n'ai jamais eu de parents. J'ai toujours été seule avec moi-même et mes démons.
Durant mon enfance j'avais vécu avec ma grand-mère maternelle jusqu'à mes huit ans où elle est simplement partie. C'était la deuxième étape de ma vie, mon deuxième abandon. A vrai dire j'ai toujours fini seule car l'amitié et l'amour ne durent pas. En réalité rien ne dure, même la vie finit par se terminer.
A huit ans j'étais trop jeune pour comprendre que ma vie était un kaos et que je n'avais déjà plus de famille. En réalité je n'avais rien.
Mon début de vie n'était pas réellement ce que l'on pourrait qualifier de normal.
Quelques jours après le départ de ma grand mère l'école a signalé mon absence sans justification, comme personne ne répondait aux mails et appels de l'école alors ils l'ont signalé à la police.
Un matin, ils ont enfoncé la porte de ma chambre et m'avaient trouvé là. J'étais sur mon lit, totalement affaiblie, car après quatorze jours sans boire ni manger mon corps avait commencé à défaillir. Je baignais dans mes excréments et dans ma crasse.
J'ai été transféré à l'hôpital et résultat, je n'avais rien attrapé. J'étais seulement restée une semaine et j'étais repartie. On m'avait placé dans un premier centre d'accueil pour jeunes enfants tel que moi. Je n'en ai pas beaucoup de souvenirs mais je me souviens avoir apprécié mon séjour là-bas.
Quelques années après on m'a placé en famille d'accueil car j'étais trop grande pour rester dans un centre pour les enfants. A ce moment-là j'avais donc 14 ans. J'ai passé deux ans avec cette famille, mais cela avait plutôt mal fini...
Par la suite on m'avait donc placé dans le centre où je suis maintenant, "Le Ténor" un centre pour jeunes adolescents.
Grâce, -même si le mot n'est pas très adapté- au centre j'ai pu aller à l'école et continuer ma scolarité.
Bien-sûr, au lycée non plus je n'étais pas très douée, j'avais du mal avec toutes les matières sauf le français.
Le français était tout ce que j'aimais, il m'a appris à écrire, à lire et grâce à ça j'ai pu me réfugier dans le monde des livres. Un monde éloigné où rien n'est pareil, où il est possible de devenir la personne que l'on voudrait être.
Petite, j'écrivais énormément, j'aimais écrire des romances autant que des aventures fantastiques ou bien des romans policiers, à vrai dire j'aimais tout. Malheureusement je n'ai jamais remis la main sur mes écritures, c'est quelque chose que je regrette mais je n'ai aucune idée de ce que j'ai pu en faire. Je pense qu'elles ont dû rester au centre de mon enfance. Elles doivent être détruites à l'heure qu'il est.
Quand je suis arrivé au "Ténor" après ma famille d'accueil j'ai repris goût a l'écriture et j'ai donc recommencé. J'étais pleine d'inspiration et la nostalgie d'il y a longtemps était une sensation agréable à ressentir. Je retrouvais le peu d'espoir qu'il me restait en écrivant. C'était comme mon exutoire, je pouvais tout et à la fois ne rien écrire. C''était une des seules choses sur la quelle mon avis comptais encore étant donné que c'est moi qui décidais ce que je voulais écrire et comment je le voulais.
Seulement un jour alors que je revenais du lycée et que je rejoignai ma chambre je vis mes camarades de chambre et d'autres jeunes du centre regroupés devant une pile de papier.
Mes écritures.
Tous, se moquèrent de moi avant de brûler mes uvres; les uvres de ma vie, les seules choses que je contrôlais et que j'aimais. Il n'en restait plus rien.
Plus rien.
J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps car cette fois-ci je me rendais compte que j'étais blessée. Et c'est à ce moment précis que tout m'explosa au visage.
Ce n'était pas normal.
Rien de ce que j'avais vécu n'était normal; ce que j'ai subi dans la famille d'accueil, ma vie au centre, ma scolarité, mon abandon.
Rien de tous ça n'était normal et je n'aurai jamais dû croire que cela l'était. C'est à ce moment précis que je me suis rendu compte que j'avais trop longtemps suivie le mouvement sans réellement comprendre que dans l'histoire de la vie je ne suis pas l'actrice mais la victime.
Mais que pouvais-je y faire ?
La vérité ce que je n'y pouvais rien.
Absolument rien.
Alors j'ai juste continué de vivre et de suivre le mouvement.
~~
Quand j'étais au primaire et au collège tout se passait bien pour moi. J'étais souvent seule mais c'était un choix, en effet je n'avais pas peur des autres loin de là mais j'ai toujours eu le sentiment que les autres nous changent. Ils ont cet espèce de pouvoir d'influencer nos choix et moi je souhaitais rester maître de mes choix.
Tu en as profité le temps que tu pouvais car aujourd'hui tu ne contrôles rien.
Il y a trois ans quand j'étais encore au lycée rien ne se passait bien. Les enfants du centre allaient tous dans la même école pour mon plus grand désespoir. Et depuis mon arrivée toutes sortes de rumeurs circulaient sur moi comme quoi j'aurais tué mes parents et ma mamie.
Des rumeurs atroces et fausses.
Les gens avaient peur de moi, alors ils s'étaient donné le droit de me frapper -et encore le mot est gentil- même les profs me rabaissaient, les filles venaient me plonger la tête dans les toilettes si elles estimaient que mon regard à leur égard était trop insistant. Le lycée était une phobie et ma vie au centre n'arrangeait rien.
C'était l'enfer.
Ho, Erra si tu savais ce n'est que le début...
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Seule avec lui
RomanceKaden Smith, un homme aussi fort et séduisant que violent et dangereux. Il fait partie des ''Hommes de sang'' comme j'aime les appeler; des hommes froids sans foie ni loi, des hommes dangereux que l'on peut à peine regarder dans les yeux sans prendr...