chapitre 2

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Erra.

Le centre où j'ai été placé n'est pas vraiment réputé pour sa douceur et ça modernité. A vrai dire cet endroit c'est comme l'enfer sur terre. Les murs sont sales et délavés. Le bâtiment est humide et le personnel nonchalant.

Ici, personne ne se respecte, nous avons tous vécu des choses atroces et avons un certain nombre de petits secrets à cacher, même le personnel a, pour certains fait un détour par la case prison.

A vrai dire le centre n'est pas très différents de la prisons, tout est sombre et sale, que se soit les bâtiments ou les gens. Il y a aussi des pestes comme partout, seulement ici elles sont encouragées. Car dans ce centre la seule règle que chacun respect est celle de la loi du plus fort.

Disons simplement qu'il y a les faibles comme moi et les forts comme elles.

                                 ~~

-DEBOUTTT la dedans!!

Je me réveille en sursaut, je voulu bouger mais je suis gelée. J'ouvre les yeux et suis accueillie par le visage hideux de Clara un sceau à la main.

Clara.

Un sceau.

De l'eau.

Je rêve! Elle vient de me réveiller avec un sceau d'eau glacée. Je sent que cette journée va être une réussite si dès huit heures elle commence comme ça!

-Je croit que quelqu'un a eu un petit accident cette nuit. Dit-elle d'un ton moqueur.

-bah alors on a perdu sa langue. Commence Manon tandis que je me dirige la tête baissée vers la salle de bain pour aller me réchauffer sous la douche.

Ces deux filles sont des pestes et je suis obligée de partager leur chambre depuis déjà 3 ans. Elles n'ont toujours pas digéré mon arrivée je crois, car au moins 2 fois par semaine j'ai le droit a une petite farce de mauvais goût.
Mais bon, j'ai pris l'habitude et appris à me taire. A vrai dire faire profil bas est la seule solution pour espérer que leurs blagues ne sois pas physique.

Je fais couler l'eau sur mon corps et me regarde dans la glace. Ce que je vois me répugne, je suis nu et mon corps hideux est voilé par mes longs cheveux bruns noircis par l'eau tombant sur mon corps en une égalité parfaite.

Je regarde avec dégoût les bleus sur mes cuisses et mes jambes, je vois mon ventre pas assez plat a mon goût et mes fesses creuses et sans forme. Et je la vois, elle était toujours là; la cicatrice qui trône sous ma poitrine, une longue cicatrice rouge et violette qui reflète la honte et l'horreur d'un temps révolu, une trace du passé à jamais gravé sur ma peau.

Je frôle de mes doigts la blessure et suis parcourus de multiples frissons, plus j'explore ses reliefs irréguliers plus les souvenirs refont surface et emprisonnent mon esprit dans l'angoisse et la peur.

Je m'assois dans la baignoire tentant de calmer ces pensées parasites. Je prends mon visage entre mes mains et respire longuement en laissant au passage quelques larmes s'échapper de mes yeux.

Je n'ai pas pour habitude de pleurer devant les autres ni tout cours d'ailleurs. Je trouve cet acte personnel et intime. Et puis au fil des années j'ai apris qu'aux yeux des autres pleurer est une faiblesse. Alors j'ai juste arrêté, j'ai juste encore une fois continuer ma vie en fonction des autres.

Parfois quand j'y pense je me tâte à me dire que les choses me concernant devraient changer, j'aimerai tellement pouvoir me lever et crier haut et fort à qui voudrait bien l'entendre que j'en ai marre ! Il y a des jours où me rebeller et défendre enfin ce que je vaux se révéle a moi comme une évidence, malheureusement la triste réalité me rattrape toujours; il y aura toujours plus fort que moi.

Seule avec luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant