Erra.
Je m'affale dans le grand lit de ma chambre et plonge la tête la première dans l'oreiller. Je ferme les yeux et retiens les larmes qui essayent de s'échapper.
Ce mec va me rendre folle ! Que cherche-t-il au juste ? Alors soit il n'apprécie pas ma présence ici mais est-ce une raison pour m'humilier dès que la possibilité s'offre à lui ? La réponse est non. Qu'il aille se faire foutre lui et son paquet de chips, bien sûr que j'aurais voulu en prendre. J'aurais même englouti le bol entier si j'en avais eu la possibilité. Je n'ai pas mangé de la journée et je meurs de faim mais je ne peux plus supporter ses critiques.
J'ai bien failli prendre cette chips mais en y réfléchissant deux secondes j'ai compris que c'était encore un de ses jeux débiles pour me rabaisser et il est hors de question que je lui donne cette joie.
Pourtant je ne pleure pas bien au contraire, je brûle de rage devant si peu de bon vivre devant si peu d'humanité, les larmes qui mouillent encore mes joues ne sont que des larmes de nerf. Je mords dans l'oreiller du plus fort que je le peux comme pour évacuer toute la pression tout en criant tout aussi fort dedans. Les bruits sont étouffés par le tissu mais l'intensité du cri n'en est pas moins puissante.
Quelques secondes après m'être ridiculement acharnée sur ce pauvre bout de tissu moelleux je me retourne et fixe le lustre du plafond. Il est beau, il brille même s'il n'est pas allumé les reflets de la lune scintillent sur le cristal transparent de celui-ci. Ce lustre doit valoir à lui seul le prix d'une maison.
Mais où ai-je atterri ? Parfois c'est à se demander si je ne suis pas simplement chez un homme d'affaires ordinaire. C'est vrai ça, malgré sa réputation et tout ce qui va avec je ne l'ai jamais vu tuer personne, il est vrai qu'il peut se montrer impulsif voir violent mais il n'a tué personne sous mes yeux.
Pas encore...
Il faut que je me change les idées je ne peux pas rester sur cette histoire ridicule de chips. En y repensant il m'a vraiment pris pour une conne. Ho et puis merde il m'énerve tellement ! Qu'a-t-il à gagner à jouer au connard comme ça ? Ne peut-il simplement pas m'ignorer et me laisser vivre ? Sans rire ça ne lui couterais rien de simplement me laisser tranquille. En plus de ça je n'ai aucune idée de ce que je fais ici et voilà qu'en plus de vivre dans le mystère et l'incompréhension je dois supporter un homme lunatique et désagréable au possible.
Mes paupières sont lourdes et le sommeil me guettent on dirait bien, j'enfile mon pyjama et comme toujours m'étale en étoile au milieu du lit. Dans un soupir de fatigue je ferme les yeux et profite du calme de la chambre pour fuir dans le monde des rêves. Un monde bien plus accueillant que celui-ci.
______
Je me suis réveillé de bonne humeur ce matin, la soirée d'hier a été éprouvante mais ce matin tout va bien ! J'entends les voix d'Amira, d'Ethan et de Kaden en bas. Ils ont l'air de rire à gorge déployées. Je me lève doucement et attrape quelques vêtements dans l'armoire. Une simple jupe et un haut blanc à manches longues feront l'affaire.
J'ouvre énergiquement les rideaux de ma chambre, ouvre la fenêtre et sors sur le petit balcon pour prendre l'air. Le soleil chaud et la légère brise caressent ma peau et font virevolter mes cheveux.
J'observe au loin le magnifique paysage qui s'offre à moi et ai pendant quelque seconde cette impression de liberté totale.
Les rires en bas se font de plus en plus forts, je devrais les rejoindre. Arrivée dans le hall ils ne sont pas là mais leurs rires persistent. Ce matin tout à l'air plus lumineux on dirait presque que le soleil lui-même sourit. La maison à l'air bien plus vivante ; les fleurs qui la décorent un peu partout ne font que l'embellir. J'aurais pourtant juré qu'elles n'étaient pas là hier mais peu importe, tant mieux si Kaden a eu une soudaine illumination pour la couleur cette nuit cela change des couleurs ternes de la maison !
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Seule avec lui
RomanceKaden Smith, un homme aussi fort et séduisant que violent et dangereux. Il fait partie des ''Hommes de sang'' comme j'aime les appeler; des hommes froids sans foie ni loi, des hommes dangereux que l'on peut à peine regarder dans les yeux sans prendr...